PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Le Monde – La Famille sans dessus dessous – le 17 septembre 2013 :

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Et voilà, c’est reparti, les enfants sont bel et bien rentrés en classe. Et cette semaine ou d’ici la fin du mois, leurs activités extra scolaires vont, elles  aussi, reprendre.

Pour certains ce sera la suite d’une activité déjà bien engagée, l’année précédente, voire plus. Pour d’autres ce sera tout nouveau.

Tout nouveau tout beau !

Dans ce domaine c’est souvent le cas et la persévérance est parfois aux abonnés absents. Il y a plusieurs raisons à cela. Quand il envisage une activité, l’enfant de 5, 6, 7 ans est rempli d’images glanées ici ou là qui le font rêver. Celui-ci regarde le foot en famille et est béat d’admiration devant ses champions, cet autre aime les films de capes et d’épées et aimerait avoir la dextérité d’un d’Artagnan. Celui-ci encore ou celle-là ont été éblouis par les danseurs vus à la télévision ou par les chefs qui régalent leur entourage de tout leur talent. Bref, de quoi rêver. Et c’est très bien. Mais dans leurs scénarios imaginaires, nourris de tout cela, il y a peu de place, et c’est normal, pour la notion d’apprentissage. L’enfant a tendance à se projeter dans « ses héros » en perdant de vue qu’avant d’en arriver là, la route est longue et le chemin ardu. Plus l’enfant a un imaginaire riche,  plus il est aux prises avec un système de projections, et plus il va fonctionner sur ce mode essentiellement fantasmatique. Emballé par l’achat de l’équipement quand il y en a, la déception risque de le gagner assez vite au vu des efforts à fournir pour un balbutiement pas très encourageant, en tout cas bien loin de ce qu’il avait imaginé. Passées les premières semaines l’enthousiasme retombe et les plaintes arrivent, avec un cortège de prétextes pour rester chez soi et sécher le cours.

Et c’est là qu’il faut tenir bon !

Le principe, toute année commencée est une année terminée, paraît être le bon, sauf situation de rejet exceptionnelle, qui dépasse le simple cadre de la déception. Il me paraît d’autant plus intéressant à appliquer qu’il véhicule la notion d’efforts pour apprendre, qui est bien difficile à appréhender pour les enfants, et parfois même pour les plus grands !

Il permet aussi aux parents et aux enfants de s’arrêter un peu pour discuter et faire le point. Ils pourront ainsi réfléchir sur les blocages et sur leurs motivations respectives dans le choix de telle ou telle activité.

Car les parents, eux aussi, peuvent être dans un système de projections qui poussent leurs enfants à réaliser leurs propres rêves : ils se voyaient pianistes ou champions de tennis, danseurs ou cavaliers, là où ils ont échoué leurs enfants réussiront. Bien sûr tout le monde a le droit de rêver, mais dans la réalité cela fonctionne rarement, ou si cela fonctionne le prix à payer pour l’enfant peut être lourd. En effet cet enfant- là risque d’être piégé par le désir de ses parents de peur de leur déplaire, en oubliant son propre désir. A l’adolescence, la rébellion peut être violente et l’arrêt de l’activité, même si le talent était au rendez-vous, brutal et définitif.

Dans certaines familles il y a aussi des traditions, une culture et les parents souhaitent que leurs enfants s’y inscrivent. Il y a des familles de musiciens par exemple, ou de sportifs. On peut prendre le temps d’expliquer à un enfant le plaisir qu’il trouvera à s’inscrire dans cette culture familiale et l’inciter à essayer avec un peu de persévérance. Si vraiment, et en se laissant un peu de temps, l’enfant n’adhère pas, ce sera à lui d’expliquer le pourquoi de ses réticences. J’ai en tête une enfant de musicien qui ne voulait plus jouer du violoncelle, parce qu’en réalité sa jeune sœur avait les facilités qui lui faisaient défaut. Elle avait mis en place un système de comparaison et de rivalité qui la faisait souffrir. Dans son cas, changer d’instrument, sans abandonner la musique pour autant, fut une bonne solution.

Car la rivalité et la compétition sont bien présentes dans les familles et gâchent le plaisir de quelques-uns.  d’ailleurs il y a des activités, plus que d’autres, qui sont pratiquées avec l’idée de la compétition et de la performance.  Cela ne convient pas à tous. Certains enfants sont très compétitifs et trouveront beaucoup de plaisir à être dans le challenge perpétuel, cela leur fera même du bien. d’autres ne le sont pas et d’autres encore redoutent d’y être confrontés. Il faut savoir s’adapter au tempérament de chacun, essayer de faire évoluer les plus timorés, mais garder bien en tête, qu’une activité extra -scolaire reste une activité de loisir !

Elle doit être avant tout une source de plaisir et d’épanouissement, qui adoucit les tracas de l’école et donne confiance en soi.

Béatrice Copper-Royer

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