PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In LaLibre.be – le 3 juillet 2013 :

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Belgique Publication, par la ministre Evelyne Huytebroeck, du premier rapport annuel de l’aide à la Jeunesse. Il livre des données chiffrées qui devraient orienter la politique future du secteur.

Le département de l’Aide à la jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles publie, ce mercredi, son tout premier rapport sur l’aide à la jeunesse. Pour la première fois, l’ensemble des données relatives au secteur sont consignées dans un même texte. Ces données portent sur l’année 2011.

1- Plus de 40 000 prises en charge. On apprend que 40 234 jeunes, soit 4 % de l’ensemble des moins de 18 ans vivant en Communauté française, ont été pris en charge au moins un jour au sein de l’aide à la jeunesse. C’est 3 % de plus qu’en 2010 (39 059). Selon un autre mode de calcul, l’aide à la jeunesse s’occupe, chaque jour, de 21 259 jeunes en moyenne, soit 2,2 % des mineurs de la Fédération. Une écrasante majorité d’entre eux, soit 95 %, étaient en difficulté ou en situation de danger alors que… 8,9 % avaient commis un fait qualifié d’infraction. Ces pourcentages semblent fantasques mais c’est parce qu’un même jeune peut avoir été pris en charge à la fois pour cause de danger et pour fait de délinquance. On parle souvent de l’importance de celle-ci : or, le pourcentage de mineurs ayant commis un fait qualifié d’infractions pris en charge quotidiennement est de 0,2 %. Autrement dit, ils sont 1 924 (contre 2 005 en 2010, – 4 %) à avoir été concernés sur les 983 639 jeunes de moins de 18 ans vivant en Communauté française. Attention toutefois, les données relatives aux mineurs délinquants sont incomplètes et doivent être interprétées avec précaution. C’est le rapport lui-même qui le dit.

2- Moins de jeunes filles délinquantes. Il existe une parité entre les filles (48 %) et les garçons (52 %) en difficulté ou en danger mais, au contraire, une très nette surreprésentation des garçons (82 %) chez les jeunes pris en charge à la suite d’actes de délinquance.

3-   Quel est l’âge moyen des jeunes en difficulté ?  Si l’on trouve un quart des jeunes en difficulté aidés par le secteur de l’aide à la jeunesse dans la tranche des 15-17 ans, l’âge moyen des mineurs pris en charge est de 10 ans et 9 mois. S’agissant des délinquants, il est de 16 ans et 9 mois.

4- Pour quelles raisons l’aide à la jeunesse doit-elle intervenir ?  Le rapport indique que le secteur dispose d’informations relatives aux raisons de l’intervention pour 75 % des jeunes en difficulté ou en danger pris en charge au moins un jour en 2011. Sachant qu’un jeune peut avoir été aidé pour plusieurs motifs, on peut écrire que 48 % connaissaient des problèmes personnels, 44 % avaient des problèmes de comportement (refus d’autorité le plus souvent mais aussi intolérance à la frustration), 42 % rencontraient des problèmes de scolarité (essentiellement liés à l’absentéisme), 38 % souffraient de problèmes psychologiques. Un dixième a été suivi à la suite d’une fugue et 5 % en raison d’assuétudes (toxicomanie et alcoolisme). Quant à l’origine de ces problèmes, elle est, pour 46 % des jeunes, liée aux difficultés rencontrées par leurs parents (déficit d’autorité, incohérence éducative, différends entre le père et la mère quant à la manière d’éduquer leurs enfants, violence conjugale, séparation conflictuelle…) alors qu’un jeune sur trois est victime de maltraitance (négligence pour deux tiers et violences physiques pour un quart). On relève aussi des cas de maltraitance psychologique (15 %) et sexuelle (13 %). A noter encore, et ce n’est pas anodin, qu’un jeune sur six est pris en charge en raison de soucis matériels ou financiers (dans la moitié des cas, le logement est en cause).

5-   Quid des placements ?  On relève en 2011 2 034 mesures de placement en Institutions publiques de protection de la jeunesse (IPPJ) ou au centre fédéral fermé. Sont principalement visés les atteintes aux biens (51,4 %), vols avec violence ou menace (21 %) et coups et blessures volontaires (14,5 %). Spécialistes des vols avec violence, les garçons (23,6 % contre 6,4 % pour les filles). Mais les filles (24,8 % contre 12,7 %) sont plus enclines aux coups et blessures.

6-   Où l’hébergement se déroule-t-il ?  Sur les 19 759 jeunes en difficulté ou en danger pris en charge chaque jour en 2011, 11 810 (60 %) sont restés dans leur milieu de vie (voir infographie). Ces chiffres sont stables par rapport à 2010.

7- Répartition.  On lira dans l’infographie qui accompagne cet article comment les jeunes pris en charge par l’aide à la jeunesse se répartissent sur le plan géographique. De nombreuses fluctuations existent selon les régions. La ministre Huytebroeck (voir ci-contre) a demandé à ses services d’en analyser les causes.

Le pourcentage de jeunes pris en charge par l’aide à la jeunesse par rapport à la population de moins de 18 ans

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