PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Si « gouverner c’est choisir », alors le bon gouvernement se lit dans le budget. Avec un milliard supplémentaire et 2% de hausse, le budget de l’éducation nationale se distingue nettement de celui des autres ministères. Les 9 421 postes ouverts aux concours 2015 se détachent nettement dans un budget où l’on supprime partout des emplois. Effectivement le budget 2015 fait le choix de l’Ecole. Et ce n’est pas rien. Mais celle-ci fait-elle réellement des choix ?

Mais l’éducation nationale fait-elle à son tour des choix ? Il y a une pression très forte en ce sens. L’OCDE a démontré que les inégalités sont fortes entre  le primaire et le secondaire. Le primaire bénéficie de moins de ressources que dans les autres pays. Les inégalités sociales à l’Ecole qui sont les plus élevées en France parmi les pays de l’OCDE nécessiteraient un effort important pour l’éducation prioritaire.

Certes le ministère affirme ces priorités dans son budget. Mais est-ce au bon niveau ? Ainsi l’éducation prioritaire va bénéficier d’un plan de 352 millions d’euros dont 7 600 postes pour un coût de 222 millions et 100 millions d’euros pour revaloriser 119 000 enseignants. Evidemment ce n’est pas rien. Mais cet effort ne représente que 0,5% du budget de l’éducation nationale.

Certes le programme enseignement primaire bénéficiera en 2015 d’une augmentation de 500 millions. Une large partie de cette somme correspond au paiement de l’ISAE, la nouvelle prime de 400 euros versée aux professeurs des écoles. Sur le terrain, les enseignants auront quand même une perte de pouvoir d’achat.? Quant aux élèves il resteront entassés dans des classes plus chargées que la moyenne Ocde. L’effort financier par élève restera en dessous de la moyenne Ocde.

On voit bien que les arbitrages en faveur du primaire ou du prioritaire continuent à se faire dans le maintien des équilibres anciens. On prélève sur le milliard disponible en plus cette année. Et on ne rééquilibre que de façon marginale les déséquilibres énormes à l’intérieur du système. Si pour l’Etat l’heure des choix est arrivée, ce n’est pas encore le cas pour la rue de Grenelle. Pourtant le premier choix exige que le système éducatif améliore ses performances. Cela ne sera possible que quand l’éducation nationale rééquilibrera dans l’intérêt du plus grand nombre un système qui favorise encore aujourd’hui les filières élitistes très généreusement dotées.

François Jarraud

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