PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Atlantico – le 10 avril 2014 :

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La politique prioritaire de l’Education nationale met de côté des territoires en difficulté qui trouvent leur salut dans les solidarités locales. Une mesure drastique qui évite que l’éducation prioritaire ne devienne un droit commun.
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La politique prioritaire de l’Education nationale met de côté des territoires en difficulté qui trouvent leur salut dans les solidarités locales. Une mesure drastique qui évite que l’éducation prioritaire ne devienne un droit commun.
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La politique prioritaire de l’Education nationale met de côté des territoires en difficulté qui trouvent leur salut dans les solidarités locales. Une mesure drastique qui évite que l’éducation prioritaire ne devienne un droit commun.

Atlantico : La réforme de Benoît Hamon souhaite intervenir sur 102 réseaux "REP+". Quels sont les territoires aujourd’hui abandonnés par les mesures de l’Education nationale ? Quelles sont ces zones difficiles qui ne sont pas classées ZEP (Zone d’éducation prioritaire) ? 

Rémi Rouault : De nombreuses zones rurales sont oubliées mais le problème n’est pas traité de la même manière. Les élèves en difficulté dans ces zones ne sont pas confrontés au rejet de leur société locale. Bien au contraire, leurs problèmes sont amoindris par les solidarités locales qui arrivent à résoudre à elles seules ces problématiques. En Bretagne, par exemple, il y a beaucoup moins d’enseignements spécialisés mais il y a davantage de prise en charge locale dans chaque établissement. Ces sont des combinaisons locales qui se suffisent à elles-mêmes. De plus, la proportion des élèves est bien plus faible, iL faut pouvoir gérer tout d’abord les zones de gravité qui sont aujourd’hui les zones d’éducation prioritaires.  L’absence d’effet de masse dans ces régions limite le champ d’action, ce ne sont par définition pas des priorités.

Les zones d’éducation prioritaires, ce sont les établissements dont les élèves sont plus nombreux à être en difficultés scolaires et qui vivent dans des quartiers dont les habitants sont confrontés à des difficultés économiques et sociales. D’une certaine façon ce sont des établissements dans lesquels les difficultés scolaires des élèves se traduisent par des difficultés à rester dans le cadre de « l’ordre scolaire » et sont proportionnellement plus souvent des décrocheurs. Si l’éducation prioritaire est trop massive, elle devient un droit commun et par conséquent elle perd de sa valeur, de son objectif.

Des mesures sont préconisées envers les milieux les plus défavorisés pour cesser le déterminisme social. Qu’en est-il des catégories comme la génération des enfants d’agriculteurs, vivant sur des territoires qui ne sont pas compris dans les 102 réseaux REP+ ? 

Les enfants d’agriculteurs ne sont pas particulièrement en difficultés scolaires, à l’évaluation d’entrée en 6° (2008) leurs résultats les placent au 2° rang – avec les enfants des professions intermédiaires pour les mathématiques et au 3° rang pour le français. Ce sont des élèves qui rejoignent moins que les autres les formations professionnelles et davantage les sections générales et technologiques, la proportion d’enfants d’agriculteurs reste à peu près stable de stable de la sixième à la terminale. Il y a bien des élèves en difficulté dans les espaces ruraux, mais il s’agit bien plus d’enfants dont les parents sont ouvriers ou sans activité professionnelle. La petite taille de la plupart des établissements ruraux permet aux enseignants de mieux connaître les enfants en difficulté et d’être mieux connus d’eux. Les phénomènes de groupes ou de bandes sont bien moins fréquents et il n’y pas de remise en cause grave de « l’ordre scolaire ».

La volonté de renforcer l’inclusion des réseaux SEGPA de la nouvelle réforme, est-elle suffisante ? Quels autres suivis peuvent être mis en place ?  

Les SEGPA sont des établissements dont le recrutement est fortement déterminé par l’histoire scolaire et le niveau d’’étude des parents. En tant qu’enseignant (et ex-enseignant de collège de ZEP ayant assuré des cours d’histoire-géographie à des élèves de SEGPA), il me semble que plus qu’un traitement social et territorial c’est à partir des analyses du rapport à l’école des parents et de leur une remise en confiance vis-à-vis de l’école que les problèmes des apprentissages fondamentaux  peuvent être réduits. Les statistiques de l’Education nationale ne prennent pas en compte le cadre familial des élèves en SEGPA, de ce fait le problème n’est pas pris à la source. Ces élèves sont dans des familles avec un très faible niveau d’études, la reproduction de l’échec scolaire est alors évidente. Il faudrait davantage prendre en compte la difficulté socio-culturelle.

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