PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Le collège de 2016 devra mieux enseigner les savoirs fondamentaux, former à d’autres compétences et avoir un fonctionnement quotidien assoupli pour s’adapter à la diversité des besoins des élèves. La réforme du collège concerne simultanément les programmes, les pratiques d’enseignement et l’organisation pédagogique. Najat Vallaud-Belkacem souhaite partir de ce qui marche déjà sur le terrain, libérer les capacités d’initiatives des enseignants et leur traduire cette confiance et ce soutien dans une nouvelle organisation plus responsabilisante et collective. La ministre présente, mercredi 11 mars, les évolutions du collège en 2016 afin qu’il permette à tous les élèves de mieux apprendre pour mieux réussir.

 Après des années qui ont vu sa place et son rôle mis en cause à mesure que ses moyens s’amoindrissaient et que sa performance se dégradait, l’école est engagée dans une refondation globale qui est au cœur du redressement de notre pays voulu par le Président de la République. L’enjeu de cette refondation tient dans ce double défi de rétablir la performance du système éducatif, en assurant la réussite du plus grand nombre et en luttant contre le déterminisme social, et de rendre à l’école sa mission de transmettre et de faire partager les valeurs de la République.

La loi du 8 juillet 2013 a déjà permis d’engager des évolutions positives, concentrées sur le premier degré, là où se forment les premières inégalités d’apprentissage. Aujourd’hui, nous devons prolonger la refondation en imaginant une nouvelle organisation du collège, opérationnelle dès la rentrée 2016.

Les évaluations nationales et internationales sont sans appel : le collège aggrave la difficulté scolaire, particulièrement dans les disciplines fondamentales. Sans mettre en cause la compétence et l’engagement des enseignants, force est aujourd’hui de reconnaître lucidement que le collège cristallise les défauts de notre système éducatif. Il est profondément inégalitaire, triant les élèves davantage qu’il ne les accompagne dans la réussite. Il est monolithique dans son approche disciplinaire, suscitant parfois l’ennui, voire la perte du goût pour le travail et l’effort. Il est inadapté au développement des compétences indispensables à la future insertion des collégiens et peu efficace sur l’orientation et la lutte contre le décrochage. En définitive, le collège actuel est souvent peu motivant pour les élèves, anxiogène pour les parents et frustrant pour les professeurs, auxquels il ne laisse que peu d’autonomie.

Pour sortir de l’impasse actuelle, qui annihile la promesse républicaine d’égalité de l’école, et redonner sa pertinence, 40 ans après sa création, à l’ambition républicaine du collège unique, j’ai engagé une démarche pragmatique et globale.

Pragmatique, parce que je veux d’abord partir de ce qui marche déjà sur le terrain, libérer les capacités d’initiatives des enseignants et leur traduire cette confiance et ce soutien dans une nouvelle organisation plus responsabilisante et collective.

Globale, parce que nous devons repenser en même temps les contenus, les pratiques d’enseignement et l’organisation pédagogique pour répondre aux enjeux du collège de 2016, qui devra mieux enseigner les savoirs fondamentaux, former à d’autres compétences et assouplir le fonctionnement quotidien pour sortir de l’uniformité et s’adapter à la diversité des besoins des élèves.

C’est cette réforme que vous présente le dossier suivant. Une réforme porteuse d’un impératif qui est plus qu’une ambition : assurer un même niveau d’exigence pour que tous les élèves acquièrent le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, par une priorité centrale donnée à la maîtrise des savoirs fondamentaux.

C’est cet impératif qui guide la refonte de l’ensemble des programmes engagée en cohérence avec le nouveau socle commun. Des programmes plus clairs pour des compétences et des savoirs fondamentaux mieux identifiés et mieux enseignés, c’est l’intérêt partagé des professeurs et des élèves.

C’est ce même impératif qui doit nous conduire à améliorer la façon de transmettre pour les professeurs et d’apprendre pour les élèves, en donnant aux équipes une marge de manœuvre de 20 % du temps d’enseignement, dans le respect des horaires disciplinaires. Ce temps dédié à un apprentissage différent des savoirs fondamentaux, par le travail en petits groupes, des enseignements pratiques interdisciplinaires ou un accompagnement individuel particulièrement renforcé en 6e, est au cœur de la nouvelle organisation du collège. Il répond aux défis pédagogiques du collège de demain, qui nécessitent des apprentissages en rapport avec les formes simples et coopératives d’accès aux savoirs de notre société. Dans le même esprit, le développement du numérique dans toutes ses dimensions, l’apprentissage d’une première langue vivante dès le CP puis d’une seconde langue vivante dès la 5e correspondent à leur importance décisive dans la vie sociale et le monde du travail contemporains.

Avec cette réforme qui pour la première fois concerne simultanément les programmes et les méthodes d’apprentissage, je veux que le collège permette à tous les élèves de « mieux apprendre pour mieux réussir « , en maîtrisant les savoirs fondamentaux et en développant les compétences du monde actuel. Qu’il permette également de mieux apprendre avec plus de confiance dans les enseignants, plus d’autonomie pédagogique, plus de capacité d’adaptation aux besoins divers des élèves. Qu’il soit enfin un collège de l’épanouissement et de la citoyenneté, qui crée du commun et fasse vivre les valeurs de la République.

La consultation qui s’ouvre doit permettre de rassembler et de mobiliser l’ensemble de la communauté éducative vers ce collège de 2016, plus performant pour la maîtrise des savoirs fondamentaux, plus stimulant pour les élèves sur la manière d’apprendre, plus confiant dans l’autonomie renforcée des équipes éducatives, plus adapté aux nécessités du monde de demain, plus soutenant pour tous les élèves afin d’accompagner la réussite du plus grand nombre.

 Najat Vallaud-Belkacem,

ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

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