PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

L’UNAF, membre de l’Observatoire des Rythmes et Temps de vie des Enfants et des Jeunes (ORTEJ), était présente au colloque organisé par l’ORTEJ en partenariat avec l’OFAJ (Office franco-allemand pour la Jeunesse).

Alors que la France réduit la journée de cours à l’école primaire, l’Allemagne s’interroge sur ses rythmes scolaires et sur l’école à « mi-temps » dans la plupart des 16 länders.

Quand l’Allemagne réalise en 2000 que 20 à 25% de ses élèves ont un niveau de compétences très bas au test PISA, les différents länders prévoient un catalogue de mesures dont l’allongement du temps de présence des enfants à l’école (« Ganztagsschule : l’école toute la journée »).

Aujourd’hui, le bilan est difficile à effectuer car chaque lander a une organisation différente. On évalue à peu près à 56%, le pourcentage des écoles qui sont organisées toute la journée. Cependant, notons que les programmes n’ont pas changé, n’ont pas été renforcés. Les élèves ont seulement davantage d’heures de soutien scolaire ou d’autres activités culturelles, sportives, artistiques…

L’université François Rabelais a par ailleurs rappelé les principaux résultats de la recherche fondamentale et appliquée en sciences humaines (chronobiologie et chrono-psychologie) sur les temps de vie de l’enfant et du jeune.

Il faut partir des 3 espaces temporels : la journée, la semaine, l’année.

La journée : il faut se pencher sur la nature des activités et la charge mentale qu’exigent ces activités. Il est préférable de les séquencer selon leur degré d’exigence pour l’enfant. Les traits de personnalité de chaque enfant sont par ailleurs à prendre en compte (les « hiboux (vespéraux) et des alouettes (matinaux) », les introvertis et les extravertis ….). La pause méridienne d’une heure trente est aussi nécessaire pour tous, de même qu’un petit déjeuner conséquent. Pour organiser la charge cognitive et émotionnelle des activités il y a donc des périodes favorables (le matin et après 15h) et des périodes plus critiques (après le repas jusqu’à vers 15h).

Dans la semaine, l’important est la synchronisation (régularité des horaires) jour après jour et nuit après nuit. Il faut éviter la désynchronisation le week-end, et préférer 5 jours d’école à 4 jours. Il est par ailleurs important d’ajuster les exigences à l’âge de l’enfant, de favoriser un accès au sport et à des activités culturelles, de favoriser l’ouverture sur le monde et la sociabilisation de l’enfant. Les chercheurs ont, par ailleurs, rappelé que la réforme Darcos avait transformé l’année des élèves en 38% de temps scolaire et 62% de temps libéré (864 h sur 144 jours). La réforme Peillon revient à un meilleur équilibre avec 50% de temps scolaire / 50% de temps libéré (864 h sur 184 jours de classe). En outre, il est important, pour la fatigue de l’enfant, qu’il y ait une bonne alternance de périodes de travail et de périodes vacantes (7 semaines de travail suivi de 2 semaines de congé).

Enfin, les chercheurs ont souligné l’importance de la prise en compte des nouveaux temps péri et extrascolaires, des temps de transports (source de fatigue), des temps familiaux (fonction des temps de travail des parents). Ainsi : si on réaménage les temps de l’enfant, il faut aussi repenser la conciliation travail / famille. La prévisibilité des horaires et la régularité des moments de présence parentale rassurent les enfants et participe de leur équilibre..

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