PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

La ministre, ici aux côtés de responsables nationaux de la FCPE, hier à Reims.  Photo MAXPPP
La ministre, ici aux côtés de responsables nationaux de la FCPE, hier à Reims. Photo MAXPPP

Régulièrement malmenée au gré de ses réformes, la ministre de l’Éducation semble trouver une oreille bienveillante auprès des associations de parents d’élèves.

La ministre de l’Éducation nationale, bien accueillie au congrès de la Peep (plutôt à droite) à Lille pour l’Ascension, ne devrait pas regretter non plus son déplacement au 69e congrès des parents FCPE hier matin à Reims. Au terme d’une heure de discours, elle a été ovationnée par la quasi-totalité des 450 congressistes, à l’exception d’un quarteron d’opposants de l’aile la plus à gauche de la première fédération de parents d’élèves. Les deux banderoles sur les difficultés de remplacement des profs absents et l’avenir des Rased (réseaux d’aide en zone d’éducation prioritaire), n’ont pas gâché l’accueil enthousiaste réservé à celle qui a déclaré sa « convergence totale » avec les revendications de la FCPE, « partenaire exigeant », qui n’a pas ménagé sa peine pour soutenir la réforme du collège.

Une réforme pour construire une « école ajustée », répondant à la demande des familles qui souhaitent « un système scolaire où les enfants ne soient distingués qu’en fonction de leur mérite », a pu affirmer la ministre sans crainte d’être démentie. « Les familles nous demandent une école qui soit à la fois capable de développer le goût de l’excellence et en même temps de rattraper ceux qui sont en difficulté, un système scolaire où les enfants ne soient distingués qu’en fonction de leur mérite et c’est le sens de la réforme du collège », a-t-elle insisté, en justifiant les enseignements pratiques interdisciplinaire (EPI) et l’accompagnement personnalisé « qui seront désormais la norme ». « Le collège ne doit plus être ce lieu d’anonymisation des élèves ».

Laissant le soin au président de la FCPE, le Vosgien Paul Raoult de cibler Bruno Le Maire accusé de s’inspirer du collectif d’enseignants Racine, proche du FN, Najat Vallaud-Belkacem s’en est pris, sans jamais évoquer le moindre nom, à « ceux qui s’opposent à la réforme en proposant une école d’un autre âge […] une machine à trier les enfants dès l’âge de 11 ans. Ce sont les mêmes qui donnent des leçons d’éducation nationale après avoir supprimé 80 000 postes, réduit le nombre de postes au Capes en allemand et en lettres classiques, fait régresser la France de la 13e à la 18e place du classement de l’OCDE », lança la ministre à un public conquis.

« Besoin de sérénité »

Mais qui ne l’entendra pas évoquer ni les programmes, ni la publication hyperrapide du décret sur la réforme. Les programmes ? « C’est le rôle du Conseil supérieur des programmes de les rendre cohérents dans un calendrier contraint » (octobre au plus tard, ndlr). Le décret ? « Il fallait lever l’hypothèque sur la réforme, dire clairement qu’elle était adoptée, il y avait un besoin de sérénité après la cacophonie. J’ai entendu les inquiétudes des professeurs. Des rencontres sont prévues dès la semaine prochaine sur les modalités de mise en œuvre de la réforme ».

« Depuis trois ans, nous réformons avec constance, détermination, cohérence et transparence, patiemment mais sûrement », a insisté Najat Vallaud-Belkacem, inscrivant ses pas dans ceux de ses prédécesseurs Peillon et Hamon, auxquels elle ne manque pas de rendre hommage…

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