PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Médiapart – le 16 juin 2013 :

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Sébastien Sihr, qui vient d’être réélu à la tête du Snuipp, le syndicat le plus influent auprès des professeurs des écoles, a évoqué le retour à la situation antérieure à 2008 où coexistaient différentes formules, dont la pratique de la semaine de quatre jours dans le quart des écoles.

 Pour que l’on puisse mieux apprécier d’où venait cette situation, je me contenterai de faire état de larges extraits du chapitre que j’ai consacré à la question des rythmes scolaires dans un livre que j’ai écrit en 2002 : « Les politiques scolaires mises en examen ».

 D’abord le tournant de 1994 : « La distance entre les parents d’élèves  »de base » d’une part, et les Fédérations de parents d’élèves et certains responsables du ministère de l’Education nationale d’autre part, s’accroit sensiblement durant l’année 1994 sous l’influence des spécialistes des  »rythmes scolaires », si l’on en juge par certains témoignages, ceux du chrono biologiste François Testu en particulier.

  »Je pense que si on avait laissé faire, on serait tous aux 4 jours. A quatre ou cinq, pas plus, en particulier au congrès de Blagnac de la FCPE, en 1994, on a mis le paquet. La base de la FCPE, comme celle de la PEEP était pour les 4 jours ; et les autonomes encore plus. On a fait un appel ‘’ musclé ‘’ qu’on a fait publier un peu partout, et je suis intervenu au congrès de la FCPE. On a été entendu. Il y a eu un revirement du côté des deux fédérations de parents, l’autonome s’est rallié après. Les politiques ne savaient pas trop sur quel pied danser […]. J’ai fait une émission de télévision avec le Directeur des Ecoles, Marcel Duhamel, qui n’était pas loin de penser à l’époque que les 4 jours étaient ce qu’il y avait de mieux. Six mois après, il m’invitait à parler au ministère devant tous les responsables ; et on a mis un frein très net par rapport aux 4 jours. C’est quand même rassurant de voir des politiques faire marche arrière. On peut encore discuter » ».

 Puis le bilan datant de l’an 2000 : « Finalement, où en est  » l’état de la question de l’aménagement des rythmes scolaire » selon un rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale en date du 7 mars 2000, quinze ans après que les premières mesures effectives aient été prises ?  » Environ 70% des écoles n’ont mis en place aucun aménagement particulier ; 4% des écoles pratiquent la semaine de 5 jours avec des aménagements des rythmes scolaires alors que 26% des écoles pratiquent la semaine de 4 jours […]. La semaine de 4 jours (choisie par 26% des écoles ) favorise la vie familiale en fin de semaine ; mais elle laisse certains enfants désoeuvrés pendant trois jours par semaine quand il n’y a aucun accompagnement de cette mesure ; elle occasionne souvent une réduction du temps effectif d’enseignement ( surtout dans les secteurs où les jours de rattrapage sur les vacances connaissent un absentéisme certain) ; elle favorise moins les rencontres entre parents et enseignants ; elle est parfois source de fatigue supplémentaire ( effets chrono-biologiques maximaux au cycle II, s’estompant au cycle III ). La semaine de 5 jours ( choisie seulement par 4% des écoles ) est considérée comme plus favorable à la continuité éducative, à la répartition équilibrée des charges de travail et au respect des rythmes biologiques ; elle est donnée comme la meilleure formule quand il y a réel aménagement du temps ( horaires quotidiens ) et des rythmes (variété des modalités de travail, alternance des activités ) » »

Fin des extraits du livre « Les politiques scolaires mises en examen » paru aux éditions ESF en 2002. Sans commentaires.

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