PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

INITIATIVE: L’agir vient du latin agere: mettre quelque chose en mouvement, déclencher un processus. Initier, c’est· à-dire commencer quelque chose de nouveau dans le monde.


La sociologie a abondamment traité de la question de l’autonomie, mais a peu développé le concept d’initiative. Pour la philosophe H. Arendt, 1995, c’est à l’agir «qu’il revient de prendre un nouveau commencement, d’inaugurer quelque chose de neuf, de prendre l’initiative ou, pour le dire de façon kantienne, de commencer par soi-même une chaîne. Le miracle de la liberté consiste dans ce pouvoir-commencer, lequel à son tour consiste dans le fait que chaque homme, dans la mesure où, par sa naissance il est arrivé dans un monde qui lui préexistait et qui perdurera après lui, est en lui même un nouveau commencement». Les hommes aussi longtemps qu’ils peuvent agir, sont capables d’accomplir constamment, qu’ils le sachent ou non, de l’improbable et de l’imprévisible, de l’événementiel.


Le taylorisme avec sa hiérarchie rigide et pesante, niait l’initiative. Le passage de la société disciplinaire (poste de travail) à la société de contrôle (modèle de la compétence), pour reprendre la distinction opérée par M. Foucault dans ses derniers écrits, nécessite le recours à l’initiative pour assura la productivité d’une économie du service centrée sur le client-usager. Pour P. Zarifian, 1999, « l’autonomie se manifeste dans la prise en charge de situations chargées d’évènements, c’est-à-dire de faits non programmés, non déterminables à l’avance où la prise d’initiative est indispensable. Il y a en quelque sorte une contrainte à l’initiative». ‘Autrement dit, « le coeur, le point nodal du travail moderne, consiste en un agir, soit en une prise d’initiative pour affronter, avec succès, un événement qui survient dans une situation professionnelle, soit en une provocation de l’événement lui-même. Et cet agir est pleinement approprié, réflexivement, lorsque l’individu sait lui-même être la cause de cet agir, c’est-à-dire sait s’approprier l’automobilisation de sa compétence et en préciser les conditions sociales et collectives de mise en oeuvre», P. Zarifian, 2001. C’est l’initiative humaine effectivement déployée qui est au centre de l’acquisition et de la reconnaissance de la compétence.


Nous entrons dans une culture de l’initiative et de l’engagement. Comme le fait remarquer A. Ehrenberg,1998, « l’initiative passe au premier plan des critères qui mesurent la valeur de la personne». L’initiative est un acte d’indiscipline qui a réussit. « L’école passe d’une attitude d’initiation à une attitude d’initiative», F.Cros, 2002. Le monde de l’entreprise attend de plus en plus des salariés qu’ils prennent des initiatives et soient créatifs et impliqués (valorisation des talents, gestion par projets, etc.). Pour le sociologue, P.M. Menger, 2003, les pratiques du monde du travail en général, ses valeurs, ses impératifs, et ceux du monde des arts tendent de plus en plus à se ressembler: «Dans un environnement aussi mouvant et complexe que le nôtre,les entreprises, pour s’en sortir, doivent fonctionner comme un orchestre de jazz, c’est-à-dire un collectif de travail qui ne joue pas sa partition écrite d’avance mais qui improvise en partie sur un thème. Une sorte de canevas où, à intervalles réguliers, chacun peut jouer les solistes".


â–º Art; Compétence; Engagement; Événement; Incertitude;Individu; Productivité; …

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