PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Les Pep Vie du Réseau – le 28 Février 2014 :

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Fernand VANOBBERGHEN est intervenu dans le cadre de l’Assemblée Générale de Prisme sur la table ronde animée par Pascal BOUCHARD de Toutéduc qui avait pour thématique : « Quelles nouvelles formes de « coopérations- constructions » éducatives, sociales,  pédagogiques, numériques…promouvoir au sein, notamment,  des communes ? »
 
Je vous propose de porter un regard sur les formes actuelles et de tenter de faire des préconisations pour des organisations différentes en fonction des évolutions qui se font jour et dont les travaux précédents de la journée auront été porteurs et ce à partir de votre prisme personnel et "militant"
 
« Je situerai mon propos dans le champ du projet éducatif territorial et de sa complémentarité éducative. Cette chaine éducative est plus que jamais une nécessité ; les interactions dans la prise en charge de l’enfant sont d’une évidence. C’est en articulant les personnes, les espaces et les temps que la complémentarité fonctionnera ».
 
L’enfant / le jeune a besoin de ces rencontres pour grandir, acquérir des repères, développer des compétences, accéder à la connaissance et aux savoirs.
Deux textes historiques soulignaient déjà cette nécessité.
 
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen dans son article 26 précisait déjà que « Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».
 
La loi de refondation de l’école insiste sur la nécessité d’« améliorer les conditions de prise en charge des enfants dans l’école de la république, afin d’augmenter leurs chances de réussites scolaires, et  ainsi participer à leur construction personnelle et jusqu’à leur insertion professionnelle. »
Deux éléments soulignent l’importance de la co-éducation :
  • en moyenne, sur les 5000 heures éveillées d’un enfant d’âge primaire, le temps scolaire représente moins de 1000 heures, alors qu’on estime le « temps libre » à environ 2000 heures et celui devant les médias à 750 heures.
  • les recherches ont déterminé deux moments difficiles dans la journée :
    • le tout début de matinée (surtout pour les gros dormeurs)
    • la fin de la matinée/début d’après-midi, entre 11h30 et 15h (baisse de vigilance) qui intervient encore plus tôt pour les plus jeunes.
Entre 9h et 11h30, les capacités intellectuelles sont à leur apogée. Après 15h, on note une augmentation des capacités physiques. Après 16h, les capacités intellectuelles sont de nouveau en augmentation jusque vers 18h/18h 30, mais d’autant moins de temps que l’individu est plus jeune.
 
C’est pourquoi, il est nécessaire que les différents temps de l’enfant mobilisent tous les partenaires.
La notion de co-éducation s’installe avec force ; il s’agit de passer à un vrai partenariat associant le plus grand nombre de personnes pour construire un projet éducatif territorial.
 
Autour de l’articulation de ces  différents temps, ce projet se construira progressivement et le plus collectivement possible pour parvenir à une prise en compte harmonieuse de ces différents temps qui constituent également des moments « d’apprentissages ».
 
Il sera nécessaire de veiller à une explicitation contextualisée des objectifs tout en croisant les temporalités variées (journée, semaine, année, pluriannualité).
 
« On ne peut plus considérer qu’il y a l’élève d’un côté et l’enfant de l’autre. On ne peut plus continuer à ériger des frontières entre l’École et l’environnement de l’enfant. Il ne peut plus y avoir de dichotomie entre les différents temps de la journée de l’enfant, celui qui serait purement scolaire et celui qui serait périscolaire. On doit assoir une cohérence fondamentale entre ces deux temps à travers le partenariat entre les acteurs et l’ambition poursuivie de réussite de tous les enfants. Tel est l’enjeu de la réforme des rythmes éducatifs : bousculer la façon dont sont envisagés les temps de l’enfant ; mettre de la porosité ; imposer du liant entre le temps de l’enfant à l’école et hors l’école ; permettre le partenariat entre les acteurs de l’éducation dans l’école – les enseignants et tous les personnels éducatifs – et les acteurs hors l’école – les familles, les associations, les mouvements d’éducation populaire, les collectivités » (George Pau-Langevin, ministre déléguée chargée de la réussite éducative, s’est exprimée sur le thème "Donner une cohérence aux différents temps de l’enfant", dans une tribune publiée le vendredi 28 juin 2013 sur l’Huffington Post).
 
Les leviers principaux de cette complémentarité éducative repose sur:
  • l’analyse des besoins : il s’agit par exemple de délimiter un périmètre d’action cohérent, d’identifier les caractéristiques du public scolaire, de définir les grandes priorités communes aux différents partenaires en matière d’éducation, d’analyser les principales ressources du territoire concerné (les activités dans les champs culturel, artistique, sportif, etc.) ;
  • le partenariat : la forme la plus adaptée sera le projet partagé favorisant la liaison école-loisirs-famille dans une logique intégrée plutôt que dans une logique de projets séparés, voire éclatés ; il est conseillé d’associer les acteurs autour de thèmes communs (une classe de découvertes, une sortie pédagogique, un spectacle) ;
  • la cohérence : elle découle du partenariat et constitue le lien incontournable dans la réussite d’une conduite de projet. C’est le fil rouge pour tous les acteurs du projet ; elle s’applique également au site et à l’espace pour un meilleur bien-être de tous les usagers ;
  • la complémentarité : la complémentarité des différents acteurs est plus que nécessaire. Elle doit s’appuyer sur  une clarification collective des apports éducatifs de chacun pour en préciser les rôles et missions, Il s’agira de dégager une meilleure compréhension pour définir collectivement des valeurs communes autour de l’enfant.
  • Cette complémentarité reposera ainsi sur une mise en œuvre coordonnée de projets partagés pour construire un contrat partenarial efficace et adapté à l’action collective..
  • la notion de territoire : la réalité territoriale est à prendre en compte, l’espace éducatif n’est pas hors sol. Les besoins spécifiques d’une population doivent être interrogés (ouverture culturelle, mobilité, éducation à la différence, la connaissance du territoire, le patrimoine, les habitants) ; c’est ainsi que la logique de territoire trouvera sa raison d’être.
  • « La complémentarité éducative n’est pas une sorte d’effet de tenaille pour façonner ensemble un individu qui, ainsi ne pourrait plus nous échapper. Il s’agit de travailler en commun afin de permettre à cet individu de se construire lui-même ». Philippe Meirieu
  • une société inclusive : donner à l’enfant de construire son propre cheminement entre des temps et des espaces de classe, de jeu, de restauration, de repos, de découverte va lui permettre de mettre en vie des valeurs pour grandir et s’affirmer dans une société en constante mutation.
 
Jacques Salomé disait « Il ne suffit pas d’engranger les récoltes du savoir, du savoir-faire ni de vendanger les fruits du savoir-être et du savoir-devenir encore faut-il accepter de les offrir pour s’agrandir ensemble ».
 
L’Université commune de Prisme et de la FG PEP se tiendra le 1er et le 2 Juillet 2014 au siège de la Fédération Générale des PEP.
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