PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

"PRES D’UN ENFANT SUR SIX PRESENTE UN EXCES DE POIDS"

Surpoids, obésité et diabète ne cessent d’augmenter chez les enfants et les adolescents. La restauration scolaire, qui nourrit 6 millions d’élèves, doit aussi remplir une mission de prévention.

Depuis le début des années 1990, les médecins constatent .une montée inquiétante du surpoids et de l’obésité dans la population française, notamment chez les enfants et les adolescents. Selon une étude 2009 de l’Afssa 1, environ 14 % des enfants âgés de 3 à 17 ans sont en surpoids dont 3 à 4 % classés comme obèses. « Le plus alarmant est aussi l’apparition ces dernières années, dès 10 ans, du diabète de type 2, appelé communément jusqu’alors diabète de l’adulte, s’inquiète le  professeur Jean-Jacques Altman du service de diabétologie de l’Hôpital Georges Pompidou, à Paris, et médecin-conseil de l’Association française des diabétiques. « Peu à peu, ce type de diabète qui touchait les plus de 50 ans a concerné les 40 ans, les 30 ans … et désormais les moins de 20 ans. C’est une catastrophe. » Signe fort de cette tendance : on trouve aujourd’hui en pharmacie, comme traitement contrer le diabète, du glucophage … pédiatrique.

Les conséquences ne sont pas mineures et se traduisent par l’apparition plus précoce de diverses pathologies: hypertension, maladies cardiovasculaires et respiratoires, atteintes articulaires, cécité, certains cancers … « Le diabète peut user de façon prématurée les organes vitaux, comme les yeux, les reins, le coeur », précise le professeur Altman. De plus, l’obésité, souvent objet de stigmatisation et de discrimination, retentit également sur la qualité de vie et le moral. Bien sûr, les facteurs à l’origine de ces troubles liés au surpoids sont multiples : génétiques, environnementaux, liés au degré d’activité physique et au contexte socioculturel. Pour autant, l’équilibre et la qualité nutritionnels ont un rôle ‘essentiel à jouer. « Et si l’on veut faire de la prévention, cela passe par une action dès le plus jeune âge et ce, notamment, dans les cantines », ajoute Jean-Jacques Altman. Avec plus de 6 millions d’élèves qui les fréquentent (un élève sur 2 en primaire et 2 lycéens et collégiens sur 3),les cantines, qui assurent un des deux grands repas de la journée, peuvent devenir le lieu idéal d’apprentissage de bonnes habitudes alimentaires qui perdureront à l’âge adulte.

Le seul repas complet dans la journée

Leur mission de santé publique se double en parallèle d’un enjeu d’égalité sociale, les déjeuners pris à la cantine étant pour certains enfants les seuls repas complets de la journée. Une étude 2013 menée par l’Anses montre en effet une moins bonne qualité nutritionnelle de l’alimentation chez les Jeunes issus de milieux défavorisés. Cependant, plus que des critères de revenu, le niveau d’études des parents apparaît comme un facteur déterminant de la qualité de l’alimentation. Pour le professeur Altman, il est donc important « que les cantines proposent un bon équilibre nutritionnel des repas », Selon lui, l’activité physique devrait être en parallèle davantage favorisée tout comme les messages de prévention contre la cigarette qui aggrave énormément ces troubles. « C’est une mission de l’école, mais pour autant, cela ne doit pas déresponsabiliser les parents. Que dire si, à la maison, ils font le contraire de ce qu’on demande à l’école ? Le rôle des parents reste crucial ».

(1) Devenue Anses en 2010, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

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