PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

L’Association Pasc@line a présenté ce vendredi 25 septembre 2015 les résultats de son enquête conduite sur le développement des compétences e-leadership dans les établissements d’enseignement supérieur et écoles d’ingénieurs du numérique.

Cette enquête avait pour objectif de faire prendre conscience aux établissements d’enseignement supérieur des enjeux du développement des compétences au e-leadership, d’identifier les dimensions déjà intégrées et celles qui restent à développer. Elle a été conduite auprès de 25 établissements d’enseignement supérieur, membres de l’Association (sur un total de 80) et administrée par un questionnaire d’auto évaluation.

Le e-leadership recouvre les capacités techniques, méthodologiques et humaines nécessaires pour exploiter les opportunités liées à Internet et aux Technologies de l’Information, dans un contexte de pilotage d’équipes multiculturelles et mondialisées, pour optimiser l’efficacité des organisations et des processus, explorer les nouvelles possibilités de chaîne de valeur et identifier de nouveaux business.

L’analyse a identifié une trentaine de compétences élémentaires, regroupées en quatre grands domaines. Les établissements ont indiqué pour chaque compétence si elle était acquise dans le cadre d’une formation intégrée dans le tronc commun, dans une option, ou dans une section en préparation, et à quel niveau de connaissances l’étudiant était amené (sensibilisation, maîtrise ou expertise).

Premier constat sur l’acquisition des compétences dans le management des organisations : c’est très largement assuré dans les établissements, tant en tronc commun (74%) qu’en option (58%). c’est également le domaine où les réflexions sont les plus actives.

Deuxième constat sur la dimension développement personnel, on constate un score assez faible au niveau du tronc commun (59%), compensé seulement en partie par les formations en projet (41%). Des progrès sont donc à réaliser dans ce domaine de compétences.

Troisième constat sur les compétences dans les technologies impactantes (big data, cloud, sécurité,…), elles sont intégrées dans les sciences de l’information avec une approche pluridisciplinaire. Ainsi, elles sont très présentes dans les enseignements optionnels (68%) mais très peu dans le tronc commun (44%). Le futur ingénieur du numérique ne devrait-il pas avoir, au minimum, une sensibilisation sur l’ensemble de ces technologies ?

Quatrième constat concernant l’impact du numérique sur les métiers de l’entreprise, on constate qu’hormis sur le métier de R&D, seul 1 établissement sur 2 forme ses étudiants au niveau sensibilisation, moins de 1 sur 2 au niveau des options, et seulement 1 sur 3 a des formations en section en préparation dans ce domaine.

Au moment où le numérique révolutionne les métiers, les fonctions et l’environnement des entreprises, ces résultats devraient déclencher une réflexion sur la formation de tous les futurs ingénieurs sur l’impact du numérique sur les métiers de l’entreprise.

Connaissance de l’impact du numérique sur les métiers et fonctions de l’entreprise :

Par définition, cette réalité complexe est encore méconnue des étudiants. Les établissements l’ont prise en compte à 57% en tronc commun. C’est le résultat des efforts dans les formations Sciences Humaines et Sociales – SHS et les formations générales au management (74% en tronc commun). Mais ces enseignements amènent au niveau sensibilisation. Ainsi, ce sont la R&D et la production, qui sont les plus souvent citées au niveau maîtrise des compétences. L’enseignement classique de ces formations représente un handicap. Elles devraient progresser grâce à de nouvelles approches fondées notamment sur les études de cas d’entreprises.

Management des organisations :

Ces formations sont traitées par la plupart des établissements. L’objectif est d’amener les élèves à un niveau de maîtrise de ces compétences avec un focus particulier dans les sousdomaines de l’entrepreneuriat et des modèles économiques. La faible prise en compte des « Technologies Impactantes » montre que ces enseignements restent traditionnels et doivent être revisités avec le regard de la transformation digitale. Le thème de la prospective se situe dans le champ de la prévision / projection. Il faudrait développer ces formations car l’économie numérique impacte la réflexion sur la prospective (signaux faibles, forecasting/backcasting,…) et l’explosion et le traitement des « data » ouvrent des champs de prédiction dans un très grand nombre de secteurs et de domaines.

Technologies impactantes :

L’enseignement dans ce domaine montre les scores les plus élevés en option et en tronc commun. Si l’étudiant maîtrise une technologie utile dans un enseignement spécialisé, cependant il n’étudie pas le spectre complet des technologies impactantes. C’est pourtant ce qu’on attend aujourd’hui d’un ingénieur à l’ère de la transformation digitale de l’économie. Sur ce point, les recommandations de l’observatoire portent sur une initiation minimum des étudiants à la connaissance de toutes les technologies impactantes.

Management & développement personnel :

Les compétences dans ce domaine sont développées au niveau sensibilisation ou maîtrise, en tronc commun, à travers les projets, ou des partenariats d’entreprises. Les écoles qui développent ces compétences qualifiées de « soft skills  » amènent le plus souvent les étudiants au niveau maîtrise. Il est souhaitable que 100% des écoles soient concernées, car aujourd’hui un ingénieur ne peut faire carrière sans être un bon animateur, un bon communicant et sans avoir les qualités d’écoute indispensables pour travailler en équipe. En matière de Gestion des ressources humaines, les écoles se situent plutôt dans le champ de la sensibilisation. Est-ce suffisant alors que l’ingénieur chef de projet est confronté au quotidien à des questions de management d’équipe ? La formation à l’utilisation des outils collaboratifs est faible en tronc commun, alors que c’est une compétence indispensable pour gérer des projets, et que tout ingénieur doit maîtriser.

Créée en 2006, l’Association Pasc@line réunit 75 établissements d’enseignement supérieur dispensant des formations du numérique et 1.200 entreprises du secteur du numérique regroupées autour de Syntec Numérique et du CINOV-IT.

Lire la suite : http://savoir.actualitte.com/article/numerique/1135/le-developpement-des-competences-e-leadership-dans-les-etablissements-du-superieur

Print Friendly