PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

« Les Echos » révèlent le contenu du « parcours » de découverte du monde économique.
Destiné à tous les collégiens et lycéens, il sera généralisé à la rentrée prochaine.

Faut-il envoyer tous les professeurs de collège et de lycée faire un stage en entreprise pour qu’ils enseignent au mieux le monde économique ? « On n’en est pas encore là », rétorque le président du Conseil national éducation économie (CNEE), Pierre Ferracci. Pourtant, à y regarder de près, le ministère de l’Education nationale pourrait bien à l’avenir emprunter cette voie-là.

C’est ce qu’on peut comprendre à la lecture d’un document que le Conseil supérieur des programmes (CSP) a présenté hier devant le CNEE et que « Les Echos » se sont procuré. Les contours du futur parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel (Piiodmep) s’y dessinent. Ce parcours est prévu par la loi de juillet 2013 pour tous les élèves, de la sixième à la terminale.

Le document du CSP rappelle les objectifs du « parcours » : permettre à l’élève de découvrir le monde économique ; développer son esprit d’initiative et la compétence à entreprendre ; lui permettre d’élaborer son projet d’orientation, scolaire et professionnel. Le texte parle de « projets partagés et territoriaux avec les partenaires extérieurs ». Parmi les interventions des partenaires du monde économique, sont envisagés visites d’entreprise, forums, débats, interventions de chefs d’entreprise ou de professionnels dans les classes, projets de mini-entreprises, classes en entreprise…

« Stratégie partenariale »

Chaque établissement se dotera d’une « stratégie partenariale » qui pourra s’appuyer sur des « actions diversifiées » et passer par exemple par des « conventions avec les organisations professionnelles ». Medef, CGPME et UPA (Union professionnelle artisanale) « ont souhaité une forte mobilisation », selon Pierre Ferracci. Un « dialogue régulier avec les profes s ionnels » doit « faciliter l’accueil des élèves en stage tout au long de l’année » en fonction d’ « objectifs définis conjointement ».

Ce document sera soumis à l’approbation du CSP le 19 décembre. Il engage dans ce parcours toutes les disciplines et tous les enseignants, jusqu’aux conseillers principaux d’éducation (CPE). « C’est une activité collective, dont le chef d’établissement doit être le chef d’orchestre », souligne le président du CSP, Michel Lussault.

Au sein du CSP, certains s’interrogent déjà sur la difficulté de mise en oeuvre d’un dispositif qui implique toutes les disciplines. « L’accent doit être mis sur la formation initiale et continue des enseignants du secondaire », indique le document. Passera-t-elle par des stages pour les enseignants et les inspecteurs, comme l’a souhaité le CNEE et le groupe de travail dirigé par le président d’honneur de BNP Paribas, Michel Pébereau ? « Ce serait compliqué que les acteurs de l’Education nationale ne connaissent pas les acteurs du monde socio-économique, répond Michel Lussault. On peut aller dans ce sens-là, mais je ne sais pas si le CSP ira jusqu’à ce niveau de recommandations. »

Expérimentations dès janvier

Pour Pierre Ferracci, les expérimentations menées dès janvier seront précisément l’occasion de « tester le parcours pour les élèves, et aussi la nécessité d’adapter le corps enseignant à cette logique ». Reste à savoir ce que la ministre en retiendra. « Elle peut aller dans ce sens », confie une bonne source. Mais Najat Vallaud-Belkacem s’est limitée hier à dire qu’il y avait « urgence à agir ». Pour l’heure, elle s’est contentée d’annoncer une journée annuelle de découverte du monde professionnel dans chaque établissement, pour préparer chaque élève à son orientation et à sa formation.

Marie-Christine Corbier, Les Echos

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