PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

A l’occasion de la rentrée, cette étude de Terra Nova examine comment l’Etat employeur opère la sélection et organise la formation de ses personnels de l’éducation, les qualités comme les insuffisances des dispositifs de recrutement et de formation. Elle sont à mettre à la lumière de la grande ambition qui a toujours été celle de la gauche : faire mieux réussir à l’école ceux qui aujourd’hui y parviennent mal et qui sont massivement, dans notre pays, les enfants des classes populaires. Sur la base de ces analyses, cette étude avance des propositions de court et moyen termes susceptibles d’améliorer les dispositifs actuels.

Synthèse

Les systèmes éducatifs sont, comme on le dit communément, des « entreprises de matière grise ». Pourtant, ces dernières années, en France, l’attention des médias et de l’opinion s’est davantage focalisée sur les questions de structure (la réforme des rythmes à l’école primaire, la réforme du collège) et de contenu des enseignements (le socle commun, les programmes) que sur l’amélioration de la qualité des « ressources humaines », à savoir le million d’hommes et surtout de femmes qui prennent quotidiennement en charge et encadrent l’éducation et la formation de plus de douze millions d’élèves.

Pourtant les études, parfois anciennes, ne manquent pas qui relèvent la part déterminante de « l’effet maître » et de « l’effet établissement » dans la réussite ou l’échec des élèves, autrement dit l’importance cruciale prise par l’éthique et les pratiques professionnelles de chaque enseignant et de chaque chef d’établissement dans le destin de chaque enfant. Or cette éthique et ces pratiques ne sont nullement aléatoires : elles sont le fruit d’une sélection (les concours de recrutement) suivie d’une formation, initiale et continue, entièrement aux mains de l’Etat. Dernièrement, en 2013, une réforme du recrutement et de la formation initiale des enseignants a été mise en place, avec de nouveaux concours, de nouveaux diplômes – plus « professionnels » – et de nouvelles écoles de formation. Et tout ceci à relativement bas bruit médiatique.

Les questions scolaires, et notamment celle de la formation des maîtres, font trop souvent l’objet dans notre pays d’une approche idéologique voire polémique. C’est bien sûr une question politique, mais dont les dimensions sociale, économique et technique ne peuvent être évacuées : plus de quinze millions d’élèves, d’apprentis et d’étudiants, c’est le quart de la population du pays ; l’éducation, c’est le premier budget de l’Etat ; le ministère de l’Education nationale, c’est aussi le premier employeur de France.

Ce texte est le résultat d’une étude menée au cours de l’année scolaire 2014-2015 par un groupe de spécialistes (formateurs, syndicalistes, inspecteurs). Il a pour objet d’examiner de manière précise comment l’Etat employeur opère la sélection et organise la formation de ses personnels de l’éducation, les qualités comme les insuffisances des dispositifs de recrutement et de formation. Et ceci au regard de la grande ambition qui a toujours été celle de la gauche : faire mieux réussir à l’école ceux qui aujourd’hui y parviennent mal et qui sont massivement, dans notre pays, les enfants des classes populaires ; et, sur la base de ces analyses, avancer des propositions de court et moyen termes susceptibles d’améliorer les dispositifs actuels.

Print Friendly