PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Le monde Economie – Le 18 Février 2013 :

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Au Forum économique mondial de Davos (du 23 au 27 janvier), la "table ronde philanthropique" organisée pour la sixième année consécutive a mis à l’honneur l’éducation en ligne sous le titre "RevolutiOnline.edu" et ce mot d’ordre : "L’éducation en ligne change le monde." Une façon d’attirer l’attention sur ce bouleversement planétaire silencieux, susceptible d’amener le capital humain des pays du Sud au niveau mondial.

Symbole de ce basculement des canaux du savoir – et non plus seulement de la richesse -, la table ronde a donné une large place à l’intense et malicieux témoignage d’une étudiante pakistanaise de 11 ans, qui suit par Internet des cours de physique (très) avancés (http ://pinchukfund. org/en/projects/11/events/9150).

En outre, alors que la notion de philanthropie est une "signature" traditionnelle de l’Amérique, c’est la philanthropie… ukrainienne qui organise et finance depuis six ans ces rencontres, où la participation des émergents (Brésil, Chine…), même si les fondations américaines y sont présentes, est majeure, avec par exemple cette année la présence du Prix Nobel de la Paix bangladais Mohammed Yunus.

L’ENTHOUSIASME DES "MODERNES"

Ce n’est donc pas un hasard si l’enjeu éducatif du numérique donne régulièrement leur titre à ces rencontres, du "high-teach" (clin d’oeil alliant "haut enseignement" et "high-tech") en 2010 à la "e-philanthropy" en 2012, et à cette édition 2013.

Parmi les panelistes de Davos, au scepticisme des "anciens" – tel Larry Summers, ancien secrétaire d’Etat américain et président honoraire d’Harvard (Massachusetts) qui, pourtant, a fait le pari de mettre ses cours en ligne – répondait l’enthousiasme des "modernes" : Daphne Koller, professeure à Stanford (Californie) et cofondatrice de Coursera, Sebastian Thrun, fondateur d’Udacity (ces deux universités en ligne délivrent des diplômes à distance), Peter Thiel, spécialiste du financement des initiatives sociales chez Founders Fund, ou Jimmy Wales, père de Wikipedia.

Tous attestent de l’adhésion et de l’engagement d’une jeunesse mondiale connectée, qui se forme à collectivement.

COMPLÉMENTARITÉ

Les cours puisent parmi les meilleurs spécialistes mondiaux, qui bien souvent donnent gratuitement leur temps. Car c’est ce qui se passe en aval des "cours" qui, dans ce type d’enseignement, compte le plus : la complémentarité entre étude en groupe et apprentissage individuel, entre forums en ligne et supports diversifiés.

Surtout, la table ronde a ouvert la boîte noire de l’éducation : la psychologie cognitive et sociale de l’apprenant. Le capital humain mondial de demain pourrait dès son jeune âge bénéficier du meilleur des sciences de l’éducation, ce qui n’est pas neutre quand les avantages comparatifs entre économies nationales dépendent en grande partie de la qualité du capital social.

Les résultats de décennies de travaux scientifiques sur la pédagogie trouvent enfin, avec Internet, l’accès au grand public, que la télévision et les systèmes scolaires classiques lui refusent. "On ne résiste pas à l’invasion des idées", écrivait Victor Hugo (Histoire d’un crime) ; c’était bien l’idée qui agitait la philanthropie mondiale réunie en son alpage suisse.

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