PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Ministère de l’Egalité des Territoires et du Logement – Vers l’égalité des territoires :

Accéder au site source de notre article.


Entretien avec Régis HOCHART, agriculteur, membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) au titre de la vie économique et du dialogue social

L’égalité des territoires, c’est quoi ?

C’est la capacité pour chacun, quel que soit l’endroit où il habite, de vivre décemment. Par vivre, j’entends avoir du travail, se loger et se déplacer. Ce sont « les essentiels ». Juste après viennent les services : santé, écoles… Ou alors, il faut considérer qu’il y a des zones perdues et que l’on fait une croix dessus ! C’est inepte. Je me sens d’autant plus concerné par cette question de l’égalité des territoires que je suis un rural. Mais je pense que la question se pose de la même façon pour les périphéries urbaines. Les villes ne peuvent plus continuer à s’étaler sans penser à la cohérence de ces grandes aires avec le reste du territoire. En résumé, c’est une affaire de connexions !

Un sujet prioritaire selon vous ?

Évidemment. Dans certains endroits, les habitants se sentent abandonnés, coupés de tout. Et même si l’on assiste à la repopulation de territoires ruraux – surtout à proximité de villes importantes ou de nœuds ferroviaires –, cela ne suffit pas. Il faut des services. Prenez l’exemple d’un jeune couple urbain avec enfants qui franchit le pas et s’installe en milieu rural : même motivé par la qualité de vie à la campagne, il y a peu de chance pour qu’il reste si le premier collège est à 30 kilomètres de son domicile.

Mais par où commencer ?

Je suis très sensible aux questions de déplacements. C’est, de mon point de vue, en train de devenir un véritable souci. Et mes idées sur le sujet sont en parfaite contradiction avec ce qui a été fait ces dernières années, quand on a donné la priorité absolue au transport rapide et sur longue distance (trains à grande vitesse, avion), au détriment du lien entre logement et déplacement. Les conseils régionaux ont d’ailleurs commencé à faire machine arrière. C’est la somme des efforts de tous – État, collectivités locales, associations, organismes… – qui permettra de désenclaver les territoires ruraux et les zones urbaines délaissées. Et c’est le rôle de l’État de veiller à la cohérence d’ensemble. Je pense en particulier au service hospitalier en disant cela. Il doit également jouer le rôle de « caisse de péréquation » pour réduire les inégalités entre territoires pauvres et territoires riches.

 

Entretien avec Jérémie Godet, président du Mouvement rural de la jeunesse chrétienne (MRJC)

Pour vous, qu’est-ce que l’égalité des territoires ?

L’égalité des territoires pour MRJC, c’est d’abord l’égalité des chances. Quel que soit le lieu où l’on habite, on doit pouvoir disposer des mêmes chances partout. Un jeune en milieu rural doit avoir les mêmes chances qu’un jeune en milieu urbain. Chacun doit pouvoir choisir, là où il habite, de faire ce qu’il veut. La question de l’égalité a du sens pour nous. L’inégalité territoriale est un sujet prioritaire dans la mesure où elle en entraîne d’autres : l’inégalité dans l’emploi, les loisirs, le mode de vie. Le but n’est pas d’être dans « le bon territoire » mais d’être bien dans tous les territoires.

Quelles sont les actions prioritaires à mener ?

Plusieurs problèmes sont posés en milieu rural, par exemple toutes les questions autour de la mobilité. C’est une source d’inégalité très forte pour les jeunes. Le réseau ferroviaire, tel qu’il a été pensé et développé, est tourné vers les centres urbains. Réfléchir à un meilleur accès au transport est crucial pour le développement des territoires. D’une manière générale, l’accès aux services est essentiel. Un couple qui s’installe le fera si il y a une école, une poste, des loisirs disponibles. On doit donc tout faire pour favoriser l’accès aux services.

Quelles sont les actions du MRJC en faveur des territoires ?

MRJC est un mouvement associatif, entièrement géré par des jeunes de 15 à 30 ans vivant dans les territoires ruraux. Environ 7 000 jeunes participent aux activités du MRJC. Nous avons deux grandes missions. La première est de former la jeunesse au monde qui l’entoure, en la faisant devenir actrice de son territoire. Nous constatons sur le terrain que le citoyen est moteur, c’est lui qui peut changer les choses. Former les jeunes, c’est préparer un avenir pour le territoire dans lequel ils vivent. La deuxième grande mission, c’est l’action, le soutien aux projets. Ça peut être du soutien à la création d’un festival culturel, l’installation d’un jeune agriculteur ou la mise en place de lieux d’expérimentation où les jeunes peuvent tester des activités diverses (rénovation écologique, jardinage…).

Print Friendly

Répondre