PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Notes du CREN NANTES n°17 de Mars 2014 :

Accéder au site source de notre article.


Depuis plusieurs années, la question du décrochage scolaire a fait l’objet de nombreuses recherches visant à lister les facteurs de décrochage (Janosz, 2000 ; Bernard, 2011a), à repérer les élèves « à risque » (Blaya, 2010) ou encore à évaluer les politiques et les dispositifs mis en oeuvre pour y remédier (Bernard & Michaut, 2013). Les études interrogeant directement les jeunes sur les raisons de leur décrochage sont plus rares, en dehors des recherches qualitatives qui établissent des portraits de décrocheurs et dégagent le processus conduisant à cette rupture de scolarité. Qu’est-ce qui amène les jeunes à interrompre, au moins temporairement, leurs études : l’envie de rejoindre la vie professionnelle, des difficultés personnelles ou financières, des relations conflictuelles au sein de l’établissement, une formation non choisie, etc. ? Autant de raisons régulièrement évoquées par les enseignants et les professionnels des missions de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS) ou des missions locales, sans qu’il soit toutefois possible d’établir la fréquence des motifs et de les associer aux caractéristiques sociales et scolaires des jeunes. Une recherche conduite entre mai et juin 2013 auprès de 1155 jeunes ayant interrompu leurs études secondaires tente d’apporter des éléments de réponse en dressant une typologie des principales raisons du décrochage directement évoquées par les jeunes concernés. Ces derniers ont été contactés par l’intermédiaire de la MLDS et des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD) de l’académie de Nantes (cf. encadré méthodologique p. 2). Les jeunes présents sur ces listes cumulent les 4 conditions suivantes le jour de leur identification (source : Ministère de l’éducation nationale) :

– avoir été scolarisé au moins 15 jours en continu au cours de l’année scolaire en cours ou de l’année scolaire précédente ;
– être âgé de 16 ans au moins ;
– ne pas avoir atteint le niveau de diplôme fixé par voie règlementaire ;
– ne plus être inscrit dans un système de formation initiale (Éducation nationale, agriculture, CFA).

Seuls figurent donc dans cette liste les jeunes effectivement en rupture scolaire, c’est-à-dire les jeunes de 16 ans minimum, non diplômés d’un second cycle du secondaire (hors CAP-BEP), qui ont démissionné, ont été exclus ou ne sont pas réinscrits dans un établissement scolaire. Il s’agit là de jeunes ayant décroché au sens institutionnel du terme, avec toutes les limites qu’on peut y mettre (Bernard, 2011a). Notamment, ceux qui sont très peu assidus (désignés parfois comme les « décrocheurs invisibles ») ou totalement désengagés de leurs apprentissages (« décrocheurs silencieux ») n’ont pas été étudiés dans le cadre de cette recherche.

Print Friendly

Répondre