PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

A Orvault, le suspens a cessé le 18 mars: la ville appliquera la réforme des rythmes scolaires en 2014. Le maire a pris sa décision sur la base d’une consultation approfondie des parents d’élèves et des enseignants.

Orvault se tenait prêt, ayant pris soin de provisionner un passage éventuel aux nouveaux rythmes scolaires en 2013. Mais la ville tenait à consulter toutes les parties concernées, sans imposer de décision. Dès septembre 2012, la mairie a pris contact avec l’inspecteur de l’Education nationale (IEN), associant les directeurs d’école à deux réunions de travail en novembre.
En parallèle, les conseils d’école se sont emparés de la question. Lors du deuxième conseil, chaque école a exprimé sa préférence: «La nôtre a opté pour le report en 2014, pour le mercredi matin (à une très légère majorité) et pour une pause méridienne de deux heures trente, qui permet aux petits de finir leur sieste tranquillement, indique Nicolas Branchereau, directeur d’école maternelle. il est important que la mairie organise une concertation de ce e ampleur, car nous sommes les premiers professionnels concernés. »

Des parents exigeants

Parents, enseignants et associations ont été conviés à une réunion plénière le 5 février dernier. La ville a proposé une extension de la pause méridienne. «En accord avec l’Inspecteur, nous sommes partis de la question suivante : "Qu’est-ce qui convient le mieux aux enfants, sachant que leurs pics de vigilance correspondent aux tranches horaires 10 h -12 h et 15 h -17 h?" » indique Bernard Couraud, directeur général adjoint délégué à l’enfance et à la jeunesse. Mais les exigences des parents ont conduit les services municipaux à leur proposer quinze scénarios différents!La démarche orvaltaise se caractérise par la volonté de  coconstruire des questionnaires destinés aux enseignants et aux parents des treize groupes scolaires publics et privés (2130 élèves). Le questionnaire des enseignants est ainsi le fruit d’une collaboration avec l’IEN. «La mairie nous a sollicités pour élaborer celui destiné aux parents.Les délais de réponse étaient serrés, mais plus de 1000 questionnaires nous sont revenus, signe que les parents se sentent vraiment concernés», souligne Philippe Pin al, président d’une association de parents d’élèves.
La ville a fait ensuite connaître sa décision, le 18 mars, lors d’une soirée ouverte à tous. Au menu : un exposé du  chronopsychologue René Clarisse sur les enjeux des rythmes de l’enfant, l’annoncé des résultats des questionnaires et une présentation du fonctionnement du temps périscolaire à Orvault, notamment des projets d’animation, encore méconnus des familles. «Nous entendons valoriser la fonction d’animateur, développer les compétences et changer les représentations», explique Bernard Couraud.

Maintenir la dynamique

Les parents d’élèves d’Orvault sont désormais soucieux de connaître la nature des futures activités périscolaires. La ville a mis en place un comité de pilotage de son projet éducatif territorial, qui réunit tous les acteurs locaux impliqués dans la réforme des rythmes scolaires. «A présent, nous visons un cadrage des horaires sur un ou deux scénarios. A partir de ce canevas, chaque école pourra travailler le contenu des activités proposées aux enfants, Même en appliquant la réforme en 2014, il est impossible de nous arrêter de travailler maintenant, il faut maintenir la dynamique!» affirme Bernard Couraud.
 

CYRILLE BREUILLER, coordinateur des temps périscolaires  «II faut davantage de visibilité sur le travail des animateurs»

«A l’heure actuelle, 108 agents et 7 agents territoriaux d’animation responsables d’équipe assurent les accueils périscolaires, et 32 Atsem [agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles] sont mobilisées pour encadrer la pause méridienne. Le coût de la réforme pourrait atteindre 300000 euros pour la ville. Lors de la réunion du 18 mars, nous sommes revenus sur notre projet et sur la charte éducative locale. Les parents ne sont pas suffisamment au courant de notre travail. L’inquiétude des enseignants concerne davantage les temps de jonction entre le scolaire et le périscolaire.»

 

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