PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Acteurs Publics – le 30 août 2013 :

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La capitale est l’une des rares grandes villes à passer à la semaine de quatre jours et demi dans les écoles dès cette année. La mairie et le rectorat ont tout mis en œuvre pour limiter les couacs. Quelque 1 500 animateurs ont été recrutés et la ville a engagé 25,8 millions d’euros.

Paris sera observée à la loupe en mettant en place mardi 3 septembre à la rentrée la semaine de quatre jours et demi dans ses écoles maternelles et élémentaires publiques, la capitale se posant en pionnière de la réforme des rythmes scolaires. Les 137 000 écoliers parisiens travailleront le mercredi de 8h30 à 11h30 et finiront les cours à 15h les mardi et vendredi, avec possibilité de participer à des activités gratuites jusqu’à 16h30.

La réforme fixe à 4,5 jours la semaine scolaire (au lieu de 4 depuis une réforme de la droite en 2008) et allège de 45 minutes en moyenne des journées surchargées jugées préjudiciables aux apprentissages. Parmi les grandes villes, Paris est l’une des rares à appliquer les nouveaux rythmes dès cette rentrée, la majorité des communes ayant opté pour une application à la rentrée 2014. Sur les 24 000 communes possédant au moins une école, environ 4 000 sauteront le pas en septembre.

"Nous savons que nous allons être scrutés avec une attention particulière", a déclaré à l’AFP François Weil, recteur de l’académie de Paris. L’ensemble des communes qui ne sont pas passées cette année aux nouveaux rythmes regarderont ce qui se fait à Paris, Nantes ou ailleurs, à la fois ce qui marche bien et ce qui peut marcher mieux, et ils en tireront des leçons." Confiant dans le bon déroulement de la rentrée, François Weil assure que "les difficultés naturelles qu’il peut y avoir dans les premiers jours s’effaceront rapidement, parce que d’importants moyens sont là pour réussir la réforme".

En janvier, les instituteurs s’étaient massivement mis en grève pour protester contre cette réforme et les syndicats d’enseignants parisiens SNUipp-FSU, SUD-Education et Snudi-FO, farouchement opposés aux nouveaux rythmes, ont vu leur dernier recours rejeté par les juges le 22 août. "A quelques jours de la rentrée, le mécontentement subsiste", indique le SNUIpp-FSU de Paris dans un communiqué, prévoyant des problèmes de locaux et évoquant des recrutements d’animateurs toujours en cours ou un manque d’informations sur les enfants inscrits aux activités.

Coût total : 50 millions d’euros

"Nous passons d’une semaine organisée à une semaine où il n’y a pas deux jours qui se suivent et qui ont les mêmes horaires ! Nous sommes convaincus que ce dispositif est mauvais pour les enfants", assure Jean-François Fontana, responsable de SUD-Education à Paris. SUD-Education et FO ont déposé un préavis de grève pour le 4 septembre. Les fédérations de parents d’élèves se veulent elles des "sentinelles" de l’application des nouveaux rythmes. "Il va quand même y avoir à essuyer des plâtres", explique la PEEP Paris, branche de la fédération de parents d’élèves de l’enseignement public, satisfaite jusqu’ici du processus de concertation.

Une rubrique spéciale a été mise en ligne la semaine dernière sur le site de la capitale (www.paris.fr/rythmeseducatifs) pour expliquer la réforme et ses implications pratiques. Les parents peuvent notamment y inscrire leur progéniture aux activités périscolaires. Près de 950 associations ont été retenues pour organiser les activités d’animation après l’école, auxquelles 95 % des élèves devraient prendre part. Les responsables des ateliers "seront présents à 8 h 20 le jour de la rentrée, devant les écoles, pour répondre aux questions des parents", a indiqué Colombe Brossel, adjointe (PS) à la vie scolaire de la Ville de Paris.

Pour parer aux besoins, Paris a créé 1 500 postes d’animateurs en équivalent temps plein, principalement des titularisations de vacataires. Ces créations de postes vont coûter 12,3 millions d’euros en 2013. La mairie de Paris a engagé 25,8 millions d’euros pour l’aménagement des rythmes scolaires. Au total, le retour à la semaine de 4,5 jours dans la capitale coûtera quelque 50 millions d’euros.

Avec AFP

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