PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Le Populaire.fr – le 27 Août 2013 :

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La réforme des rythmes scolaires dans le primaire, avec des journées de classe plus courtes et l’accès à des activités péri-éducatives, est une "révolution douce" qui va réduire les inégalités et permettre d’avoir des enfants "plus épanouis", a estimé mardi Vincent Peillon, à Feyzin, près de Lyon.

"Il ne s’agit pas simplement de revenir à la semaine de 4,5 jours", abandonnée en 2008, mais de "réduire la journée de classe", a dit le ministre de l’Education nationale.

"C’est ça la révolution, car ça fait un siècle et demi que nous sommes à 6 heures de classe par jour !". D’après les spécialistes, "les enfants ont 4 heures et demie au maximum d’attention", a-t-il ajouté, devant des enseignants, parents et animateurs lors d’une rencontre avec le maire de Feyzin, Yves Blein.

Et ces journées de classe "surchargées" se répartissent sur une année scolaire la plus courte : "144 jours de classe par an, cela n’existe nulle par ailleurs", a dit le ministre, soulignant également que les programmes sont "lourds".

La réforme est "une révolution douce (qui) oblige à briser les barrières" entre les niveaux d’enseignement, entre enseignants et animateurs et, a estimé le ministre, qui "va nous amener aussi à penser différemment l’école, l’Etat, et l’enfant lui-même".

"Pourquoi notre école serait nécessairement une des écoles du monde où les enfants souffrent le plus (…) Nous sommes une école de la compétition, de la sélection, du tri", a ajouté M. Peillon, rappelant que 25% des élèves sont en difficulté d’apprentissage quand ils arrivent en 6e.

La réforme qui incite à organiser des activités péri-éducatives (culturelles, sportives, artistiques) est aussi un "message fort sur l’égalité sociale. Le mercredi matin, il n’y a que 25% d’enfants qui vont au centre aéré, les autres restent chez eux. Là, selon des études, ça va être 80% d’enfants qui vont être pris dans le périscolaire", s’est-il félicité.

Ajustements

 

"Comme toutes les grandes réformes, il y a sans doute des ajustements à faire", mais tout le monde (élus, enseignants, mouvements d’éducation populaire, associations, caisse d’allocations familiales) a "relevé les manches et compris qu’il ne s’agit pas de dire +faudrait, y’a qu’à+", a ajouté M. Peillon.

"Il faut maintenant que l’on prépare la deuxième vague (à la rentrée 2014) pour que tout le monde puisse profiter des progrès scolaires et périscolaires".

Cette année, près d’un quart des écoliers du public et 4.000 communes vont connaître la nouvelle semaine scolaire.

"On aimerait que les activités périscolaires soient gratuites", a de son côté souhaité la ministre des Sports, Valérie Fourneyron. Elle a également estimé que la réforme permettrait une "accessibilité à la diversité des savoirs culturels, sportifs, artistiques pour un maximum d’enfants".

Le maire, Yves Blein, a, lui, voulu appliquer la réforme dès cette rentrée, car "c’est un investissement d’avenir". "Je suis convaincu que les collectivités locales doivent aider l’Etat dans son ambition de rénover le système éducatif pour que tous les enfants réussissent leur scolarité", a-t-il dit.

jmc/vb/AFP Carte de France des villes appliquant la réforme des rythmes scolaires en 2013 et en 2014

Le coût pour la commune est d’environ 200 euros par an et par enfant, dont il faut déduire l’aide de l’Etat – qui a débloqué un fonds d’amorçage de 250 millions d’euros pour aider les communes qui sautent le pas dès cette année – et des Caisses d’allocations familiales quand les communes organisent des activités périscolaires.

La ville propose 48 "parcours de découverte" grâce à des modules de quatre mois pendant lesquels l’enfant aura une activité une fois par semaine, pendant deux heures. "On ne veut pas que ce soit un système à la carte. On est dans un système qui nécessite du temps et de la régularité", a expliqué Yves Blein, également député du Rhône.

Les enfants pourront choisir entre l’équitation, le théâtre, "l’école des papilles" ou encore "art et Socrate".

En outre, des ateliers éducatifs organisés au sein de l’école sont aussi proposés : bien-être et yoga, histoire du cinéma, infographie, échecs et même danse hip-hop. Et les parents peuvent demander une aide aux devoirs.

AFP

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