PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Situations Motivantes – le 21 décembre 2013 :

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Ah, le goût de l’effort, tout le monde l’évoque, surtout les “c’était mieux avant »… un de mes Rantanplans pédagogiques (voir ce billet) disait même il y a quelques jours que son absence était responsable des mauvais résultats de nos jeunes à PISA. 

Mais quel goût a-t-il donc d’abord cet effort !? Sucré, salé, acide ou amer ?* Plus sérieusement, j’ai cherché et n’ai trouvé aucune définition de ce fameux goût de l’effort, si vous en trouvez une, cela m’intéresse, signalez-le moi… Donc à défaut j’ai cherché “effort” puis “avoir le goût de…”. 

[L’effort est celui d’un être vivant] Mise en œuvre de toutes les capacités d’un être vivant pour vaincre une résistance ou surmonter une difficulté. (source CNRTL

[goût de] Attraits pour certaines choses concrètes ou abstraites, considérées comme sources de plaisir ou dignes d’intérêt, pouvoir d’en jouir ou d’en tirer satisfaction. (source CNRTL

Donc la mise en oeuvre de toutes nos capacités (ce qui suppose de la fatigue physique, intellectuelle, psychique, nerveuse…)  pour surmonter un obstacle devrait être, en soi, une source de plaisir ? Vraiment ? Ils sont sérieux ceux qui affirment que “les enfants d’aujourd’hui – vous savez ceux du zapping – n’ont plus le goût de l’effort !” Mais qui l’a, ou l’a eu, ce goût de l’effort ? Vous, moi, eux ? Mon avis c’est que personne ne l’a, sauf peut-être des êtres masochistes qui tirent du plaisir de la souffrance…

En outre, des efforts consentis par devoir, pour échapper à un sentiment de culpabilité, et non parce que le but est vraiment souhaité, ne mènent à mon sens qu’à l’aigreur et ne rendent en rien les choses meilleures… ni pour celui qui accomplit les efforts, ni pour ceux sur lesquels ils vont peser. Cela m’évoque les “je me suis sacrifié pour vous” si insupportables à entendre et si contreproductifs au fond ! 

Ce qu’on peut aimer dans l’effort, ce n’est pas l’effort en lui-même, c’est le sentiment d’être capable, de pouvoir se dépasser pour atteindre un but qui nous motive suffisamment. Et ça, les enfants d’aujourd’hui, comme ceux d’hier, en sont tout à fait capables ! Si, si, je vous assure ! Du tout petit capable de recommencer des dizaines de fois à la suite des essais pour se mettre debout, à l’enfant qui recommence inlassablement le même niveau du jeu vidéo jusqu’à terrasser le boss, à l’élève de CM qui refuse de sortir en récréation car il n’a pas terminé d’explorer toutes les pistes permettant de résoudre une situation problème, sans oublier l’adolescent passant des heures sur le Net pour apprendre de façon autonome les rudiments du code informatique… Nous sommes tous, et les plus jeunes encore davantage je crois, capables de nous mobiliser et de fournir des efforts quand “le jeu en vaut la chandelle”. 

Et si le problème résidait surtout dans notre faible capacité à proposer à nos jeunes des défis intéressants à relever, à les encourager, à les laisser se lancer dans des projets même (surtout) s’ils nous semblent un peu fous ? 

Je suis même persuadée que “les donneurs de leçons du goût de l’effort” ne veulent pas faire d’efforts justement ! Ils préfèrent se lamenter en jugeant négativement nos enfants/nos élèves au lieu de leur montrer l’exemple en étant des adultes dynamiques, positifs, attentifs, capables d’évoluer et d’inventer avec eux le monde de demain ! 

Si en plus ce sont des enseignants, s’ils ne croient pas/plus en leur capacité à motiver les élèves… et bien qu’ils changent vite de métier !

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Categories: 4.2 Société

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