PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Observatoire des Zones Prioritaires – le 19 juin 2014 :

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Jouer à la maison pour mieux apprendre à l’école

CIRCONSCRIPTION 1ER DEGRE IEN NIMES 1

3 BOULEVARD GAMBETTA , 30017 NIMES

Site : —–

Auteur : Odile Ripoll-Combemalle

Mél : paul-marcelin-mat@ville-nimes.fr

Les parents des élèves de notre école ne jouent pas beaucoup avec leurs enfants et n’ont pas conscience des effets bénéfiques de ces activités sur les apprentissages de ces derniers. Faisant l’hypothèse que si les parents jouaient davantage avec leurs enfants à la maison, cela contribuerait à l’amélioration des résultats scolaires, nous avons organisé des ateliers de jeux de société en lien avec les apprentissages scolaires, sur le temps de classe, sollicitant la participation des parents d’élèves. Ces temps d’ateliers sont complétés par le prêt des jeux utilisés.

Nombre d’élèves et niveau(x) concernés

180 élèves répartis en 7 classes, de tous les niveaux de l’école maternelle

A l’origine

Un grand nombre de nos élèves sont en grande difficulté scolaire dès le plus jeune âge, pour au moins deux raisons : – la barrière de la langue, le français n’étant pas la langue parlée dans les familles – le manque d’accompagnement dans les apprentissages, à l’école, tout comme à la maison. Alors que certains parents d’élèves, lorsqu’ils ont eux mêmes fréquenté le système scolaire français tissent des liens avec l’école, beaucoup d’autres méconnaissent encore les activités menées à l’école maternelle et pour certains il s’agit encore « d’une garderie ».

De plus, les parents pensent même parfois que seule l’école est en mesure de contribuer à la construction des apprentissages de leurs enfants. De ce fait peu de parents leur proposent des activités en dehors du temps scolaire. Certains de nos élèves ne disposent chez eux d’aucun jeu, en dehors des jeux vidéo, d’aucun livre et d’aucun matériel de papeterie, en bref d’aucun accès au monde de l’écrit. Par ailleurs, dans ces familles, la langue, qu’elle soit d’origine ou seconde, n’est pas perçue comme vecteur de communication et/ou d’apprentissage

Objectifs poursuivis

L’innovation proposée s’inscrit dans l’axe « Egalité des chances » de notre projet d’école, au sein de l’action « Mise en place de dispositifs permettant de sensibiliser les parents à la réussite scolaire », ayant pour objectifs : – de donner du sens à l’école et aux apprentissages, – d’impliquer fortement les parents dans la scolarité de leurs enfants, – d’utiliser le jeu comme support de communication entre parents et enfants pour donner du sens aux activités scolaires.

Description

Tous les enseignants de l’école accueillent les parents d’élèves dans les classes, lors de temps dédiés à des activités en petits groupes. Les parents peuvent ainsi découvrir, s’approprier et accompagner leur enfant dans les jeux proposés. Ces jeux sont ensuite prêtés aux familles afin qu’elles puissent les réutiliser à la maison. Les jeux proposés évoluent en fonction des besoins des enfants, et sont en lien avec les projets de la classe.

Modalité de mise en œuvre

Les parents volontaires s’inscrivent à l’avance sur un planning affiché par classe. Chaque temps d’ateliers-jeux dure entre 30 et 45 minutes. 4 parents au maximum sont présents en classe ainsi que l’atsem et l’enseignante. Dans chaque classe, chaque parent anime un jeu avec 5 à 6 enfants, l’atsem fait de même. L’enseignante se dégage des élèves afin d’accompagner les parents dans le jeu pour leur expliquer les règles, les guider dans la gestion du groupe et leur faire comprendre l’intérêt du jeu. Les jeux sont choisis selon les projets de classe ; les jeux traditionnels sont privilégiés (jeux de Mémory, dominos, lotos, jeu de la bataille, jeu du Mistrigri, jeux de 7 familles, jeu des petits chevaux…).

Trois ressources ou points d’appuiœ

– la participation de toutes les classes de l’école au projet – l’enthousiasme d’une partie des familles – l’adhésion de certaines familles habituellement en retrait

Difficultés rencontrées

– la baisse de participation des parents au fil du temps – le manque d’intérêt de certaines familles – le manque de budget spécifique pour l’achat de matériel

Moyens mobilisés

Le matériel de jeu a été le plus souvent fabriqué par les enseignantes. Quelques jeux du commerce ont été utilisés. Tous les adultes de l’école participent (enseignantes, atsem, assistante pédagogique). Les ateliers ont lieu dans les classes.

Modalités du suivi et de l’évaluation de l’action

La mise en œuvre du projet démarre au mois de novembre avec une enquête menée auprès des enfants de l’école sur la place du jeu dans leur famille. Individuellement, dans chaque classe les enseignantes interrogent les enfants. Nous proposons en complément un questionnaire aux parents concernant leur pratique du jeu à la maison, avec des questions fermées et simples à analyser. Ces deux enquêtes sont menées à nouveau en fin de projet afin d’observer si les pratiques ont évolué et de mieux mesurer un éventuel écart entre la situation initiale et la situation finale.

Effets constatés

Sur les acquis des élèves : Les enfants fixent mieux les notions et le vocabulaire abordé au travers de ces jeux. Ces ateliers contribuent à développer le dialogue entre les enfants, il y a plus de coopération entre eux et de respect de la règle quand ils jouent ensemble.

Sur les pratiques des enseignants : Les situations d’apprentissages proposées sont beaucoup plus axées sur le jeu.

Extrait du site Expérithèque : Pousser les parents à jouer avec leurs enfants à la maison pour favoriser les apprentissages

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