PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Avec Philippe Meirieu, Eveline Charmeux, André Giordan, Catherine Chabrun, et tant d’autres
pédagogues, nous ne cessons, depuis juillet 2012, de mettre en garde le ministre V. Peillon
sur les dangers de l’absence de définition claire et enthousiasmante du mot refondation,
de la focalisation exclusive sur le temps scolaire en termes techniques en oubliant la
pédagogie, de la vision administrative scolaro-centrée pyramidale persistante,
 
de l’absence de mobilisation de la Nation sur les questions fondamentales de
la place de l’école, des missions des enseignants, de l’éducation globale, des
savoirs nécessaires à l’éducation du futur…
 
La refondation est nécessaire pour l’avenir de l’éducation et de la société.
Le modèle «Jules Ferry» est à bout de souffle depuis les années 1960, et
malgré toutes les réformes accumulées depuis 1969, le nouveau modèle
pour la société de la connaissance et de la communication du 21ème siècle
tarde à voir le jour. Il a même été brutalement stoppé par les politiques
régressives imposées depuis une dizaine d’années et plus particulièrement de
2007 à 2012.
 
 
 
 
La refondation est indispensable si l’on ne veut pas que l’école explose et
disparaisse. Victime des politiques précédentes, impuissante à améliorer
la réussite scolaire et à réduire les inégalités, elle est déjà au bord du gouffre.
La place de notre pays dans les évaluations internationales, l’accroissement
des inégalités, le nombre d’élèves sortant de l’école sans qualification, l’ennui
généralisé dans les classes, la difficulté croissante à enseigner sont à mettre
en rapport avec le développement du home schooling,la multiplication des
projets d’écoles privées non confessionnelles sur la base de choix pédagogiques.
La décision de refonder l’école est donc pertinente et judicieuse.
Avec un argumentaire sérieux, elle est même de nature à recueillir un large consensus,
car tout le monde admet que cette situation ne peut durer.
 
La refondation est incontournable parce que tout a changé et change autour
de l’école, parce que les savoirs de l’humanité sont en croissance exponentielle
et mettent en cause le choix des disciplines et de leur organisation, parce
que la société change à grande vitesse, parce que les enfants et les jeunes
changent, s’ennuient, s’intéressent à des quantités de problèmes et de questions
qui ne figurent pas dans les programmes scolaires et leur maîtrise des nouvelles
technologies sans les avoir apprises à l’école leur ouvrent d’autres possibilités et
d’autres horizons.
 
 
Il est impossible de maintenir encore le système élitiste persistant depuis 130 ans
en continuant à l’aménager et à le réparer. On sait parfaitement que des bricolages
successifs ne touchent pas le fond.
Or, tout est à refaire : fondations, fondements, finalités, conception générale,
programmes, pratiques pédagogiques, formation des maîtres, structures,
fonctionnement, gouvernance… Mais pas bribe par bribe. Pas en changeant
un mur qui n’est pas porteur, puis la façade, puis un autre mur et une porte.
En affichant clairement une vision cohérente dans une perspective à long
terme, des fondations jusqu’à la toiture et aux fenêtres ouvertes sur le monde,
sur le quartier, sur la vie.
 

 

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