PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

La réforme des rythmes scolaires devait être le grand chantier du ministre de l’Éducation nationale. Force est de constater qu’elle donne l’occasion aux uns et aux autres de faire montre d’un manque d’ambition.

La grande majorité des maires a décidé de ne pas s’engager dans la réforme en septembre 2013. Au final, seuls 25 % des élèves bénéficieront d’une semaine scolaire pourtant réclamée en son temps par le Réseau des Villes Éducatrices et par l’Académie de médecine pour le bien être et la réussite scolaire des enfants ! Ils ont été confortés, voire encouragés, par des organisations syndicales qui avaient pourtant soutenu pendant la campagne présidentielle cette proposition du candidat Hollande et appelé à voter pour lui. Pour justifier aujourd’hui leur revirement et leur demande de report, elles prétextent soit les problèmes financiers que cela pose aux municipalités, soit le besoin de plus de temps de réflexion pour s’organiser.

Pour le Sgen-CFDT, l’argument financier est insuffisant : le financement est d’abord affaire de choix politique, et la question est de savoir à quel rang des priorités on place l’éducation, dans les municipalités comme au niveau national. La demande de temps de réflexion est aussi de mauvaise foi : des villes expérimentent déjà le dispositif, des évaluations ont été menées, les transpositions sont donc possibles rapidement. D’ailleurs, ce ne sont pas les quelques mois gagnés qui permettront de régler des problèmes que certains n’hésitent pas à qualifier d’insurmontables. Quels dispositifs n’ont pas nécessité des aménagements ?

Par ailleurs, cette stratégie du report, si elle a permis à certaines organisations syndicales d’éviter d’être mises face à leurs responsabilités, a pour conséquence de priver les collègues du débat sur leurs conditions de travail. La politique syndicale de la chaise vide a conduit les mairies à travailler seules, avec les autorités académiques, sur des projets qui ne prendront donc pas en compte les remarques et suggestions des personnels.

De son côté, le ministre ne se donne pas tous les moyens de faire réussir sa réforme. En refusant d’accorder une journée banalisée aux équipes qui seront concernées par la semaine de 4,5 jours dès la rentrée prochaine, il envoie un très mauvais message : cette réforme n’en vaut pas le coup ! Cela ne regarde pas les personnels. Se limiter à permettre aux personnels de débattre d’un projet qui se voulait ambitieux pendant les seules heures d’animation pédagogique et de l’aide personnalisée n’est pas sérieux. Le Sgen-CFDT demande au ministre de l’Éducation nationale de reconsidérer sa décision. Il doit donner la possibilité à la grande majorité des collègues qui ne se retrouvent pas dans les propos de certaines organisations syndicales promptes à changer d’avis, de faire entendre leur voix en investissant le débat.

Le Sgen-CFDT prend acte de la décision du ministre de créer, dans chaque département, un comité de suivi de la réforme. Cependant, le Sgen-CFDT attend toujours une réponse à sa demande de création d’un comité national de pilotage de la réforme dans lequel tous les acteurs (État, organisations syndicales, collectivités, associations complémentaires…) puissent être associés aux décisions. La question des rythmes ne permet pas de rester dans «l’entre-soi» de l’école. Les difficultés rencontrées aujourd’hui sont, en partie, la conséquence du manque de concertation de tous les acteurs. Que le ministre ne reproduise pas la même erreur !

 

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