Tout ça pour ça. Cette expression est presque un cas d’école pour la mise en place des rythmes scolaires à Saint-Quentin. Pendant de longs mois, le maire a laissé planer le doute, laissant des parents d’élèves dans le flou complet, allant jusqu’à leur donner de faux espoirs. Et puis, la réalité du jour. La réforme sera mise en place comme le prévoit le décret. Point. Les conseils des écoles n’ont pas approuvé le projet « innovant » proposé par le maire suite à sa rencontre avec le recteur, à savoir sept mercredis libérés.

Il faut dire que les parents d’élèves ont commencé à s’en douter, dès l’annonce dudit projet expérimental et le lancement dans la foulée d’une nouvelle consultation voici quelques jours.

Bien que Françoise Jacob, maire adjointe chargée de l’éducation, ait assuré lors du dernier conseil municipal que «  les parents d’élèves rencontrés sont satisfaits, même si c’est loin d’être parfait, et que les enseignants sont contre la réforme mais n’ont pas le droit de parole  », les conseils d’école viennent de dire tout l’inverse. Ils ne veulent pas du projet expérimental.

Sur les 31 conseils d’école, 22 l’ont refusé. Confirmé par Jean-Luc Strugarek, le directeur de l’inspection académique de l’Aisne. Jeudi 3 juillet, il avait déjà la tendance mais par respect pour l’expression démocratique, il ne pouvait statuer. En effet, les deux derniers conseils des écoles se sont tenus jeudi en fin de journée. La majorité des écoles ne veut pas de sept mercredis libérés. «  Je veux tous les mercredis pour ma fille  », lance Charlène. Cette mère de famille assure qu’elle ne mettra pas son enfant à l’école le mercredi matin. «  De toute façon, l’école n’est pas obligatoire avant 6 ans.  » Sa fillette est à la maternelle. «  C’est ridicule. On va fatiguer les enfants. Et puis, nous sommes les premiers concernés et les derniers informés.  » Comme bon nombre de parents voire même d’enseignants, alors que la cloche a sonné la fin de l’école, vendredi 4 juillet, elle ne sait pas comment cela va se passer à la rentrée : aucune information.

Trois ateliers

«  Ce sera des journées raccourcies  », précise Jean-Luc Strugarek. En somme, la piste finale est l’application de la réforme telle qu’elle était prévue initialement. Les écoliers Saint-Quentinois seront logés à la même enseigne. Ils auront cours du lundi au vendredi, 24 heures par semaine.

Une fois la journée de classe terminée, les enfants seront pris en charge pour des activités. Pour les maternelles, ce sera des activités libres. Quant aux écoliers en élémentaire, la municipalité a prévu trois catégories d’ateliers : un sportif, un scientifique et un culturel avec au cœur la lutte contre l’illettrisme.

«  Toutes les activités seront gratuites et elles seront assurées par des animateurs diplômés. Mais pour que les enfants soient le moins perturbés possible, il y aura la présence des actuelles ATSEM. Nous leur faisons passer actuellement le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur  », indiquait Françoise Jacob, en pleine campagne des municipales. Comme quoi, finalement, la Ville avait bien un rythme d’avance. Tout ça pour ça.

NADIA NEJDA