PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

 Selon deux études, la religion nuit au statut des femmes

Selon deux études, colligées par la sociologue française Jacqueline Heinen, il y a un lien important entre la religion (toutes confessions confondues) et les problèmes d’inégalités sociales que rencontrent les femmes, et ce partout dans le monde.

Et le plus surprenant, c’est qu’elle souligne que la tendance politique n’est pas déterminante. Des gouvernements progressistes comme des gouvernements conservateurs se font les facilitateurs de la mainmise de la religion sur la société, ce qui participe à la stigmatisation des femmes, à différents niveaux, que ce soit en Arabie saoudite, en Pologne, au Mexique, au Nigéria et aux États-Unis.

Même que le statut officiellement laïque d’un pays n’est garant de rien, comme l’exemple de la Pologne qui a accordé « le statut d’acteur politique et divers privilèges d’ordre économique » à l’Église catholique. Ce qui a mené à l’interdiction de l’avortement, sous un gouvernement de droite, mais « c’est un gouvernement de ‘gauche’ qui, au nom d’une ‘exception culturelle’, passa un compromis avec l’Eglise pour éviter que ne soit remise en cause cette interdiction lors de l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne, en 2004. »

Alors qu’ici…

Au-delà des discours qui tentent de réduire à néant le bien-fondé de la critique contre le phénomène religieux au seul nom du respect des individus croyants, les conclusions de Jacqueline Heinen sont sans appel. Le relativisme n’a plus sa place quand il est clair que le pouvoir religieux coordonne à ce point le destin des femmes. Et les Québécoises sont bien placées pour le savoir, alors que voilà pas si longtemps l’Église les maintenait dans leurs cuisines pour faire oeuvre de boniches et d’usines à bébés…

Ce n’est pas parce que maintenant ici les pouvoirs religieux ont moins d’emprise que dans d’autres pays et que la lutte pour l’égalité est plus avancée ici qu’ailleurs qu’il faut pour autant baisser notre garde. D’autant plus que la sociologue pointe le modèle néolibéral comme cause de l’amplification du phénomène, parce qu’il tend à augmenter les inégalités économiques, ce qui n’est pas à risque nul, même ici :

dans tous les pays étudiés, les clivages de classe accentuent ce phénomène : selon leur statut social et économique, les femmes s’avèrent plus ou moins à même de résister à l’imposition des normes sexuées en vigueur.

50-50 magazine, L’influence de la religion sur le statut des femmes, 4 février 2015

Des solutions

Pour ce qui est des solutions, par ici, il faut combattre sans relâche l’intrusion de la religion dans toutes les sphères d’activités en lien avec le bien commun, avec l’espace civique, ce que l’idéal de laïcité (ou de neutralité) commande. Donc, entre autres, il faudrait le plus possible expulser la religion des écoles et arrêter de la subventionner, à tous les niveaux. Les lobbys religieux ont bien plus que le pied dans l’embrasure de la porte pour l’empêcher de fermer, il faut les repousser pour la barrer à double tour.

Pour ce qui est de la problématique plus globale, il faut mettre de la pression sur nos élus pour qu’au minimum ils condamnent ouvertement les partenaires économiques internationaux qui contreviennent à la dignité humaine, aux droits et libertés, avec un système politique et légal d’inspiration religieuse. Quoi qu’en dise notre cher premier ministre, l’intégrisme, de quelque degré qu’il soit, ce n’est un choix personnel que pour ceux qui l’imposent et l’illusion d’un choix personnel pour celles qui le subissent.

Il faut le dire et le répéter, le triste sort réservé aux femmes dans le monde grâce à la religion est un crime contre l’humanité.

(Photo : Presse canadienne / Ebrahim Noroozi)

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Categories: Laïcité