PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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" Le conseil communal a voté hier soir (unanimité moins 3 abstentions) la délibération présentée par Roger Vicot relative à l’aménagement du temps de l’enfant, projet expérimental qui s’ouvrira donc dès septembre 2012 pour le groupe scolaire La fontaine/Lamartine.

Le projet, patiemment construit depuis deux ans, s’inscrit évidemment dans le cadre du projet éducatif global mené par la commune en lien très étroit avec Lille, fil rouge qui fait de Lomme une ville éducative.

La création du PEG dès 2005 répondait à la fois aux besoins locaux et à l’ambition de nos villes de s’engager davantage dans les politiques éducatives, en complémentarité avec l’éducation nationale et en coopération avec tous les acteurs éducatifs.

L’audit réalisé en 2010 et la poursuite du développement du PEG voté l’an dernier ( 2011-2016) ont évidemment conforté cet engagement politique notamment à Lomme en inscrivant le projet phare d’aménagement du temps de l’enfant (ATE).

Ainsi les collectivités locales (les communes mais aussi le département) souhaitent encore davantage s’inscrire dans le champ éducatif au-delà de leurs compétences obligatoires,( l’entretien et l’équipement des écoles et des services périscolaires) « poussant » le PEG au plus près de l’école et des élèves.

L’expérimentation lommoise s’inscrit dans un double contexte.

Celui du débat autour des rythmes scolaires, débat ancien et récurrent qui agite l’opinion publique régulièrement et encore davantage depuis la réforme imposée par X.Darcos en 2008. L’annonce faite par V.Peillon, le jour même de son entrée en fonction au ministère, est révélatrice de l’enjeu.

Après de nombreuses enquêtes et maints rapports, il était temps d’agir et d’annoncer la fin de la semaine de 4 jours sans préfigurer totalement, c’est l’espace de concertation indispensable, la manière dont le temps scolaire s’organiserait en 2013.

Ainsi le débat ouvert sur le temps de l’école questionne tous les temps, celui de l’année scolaire et de la liaison entre période d’activité et de vacances, de la semaine scolaire avec la réintroduction d’une plage- horaire( mercredi ou samedi) et évidemment de la journée scolaire.

Pour autant il ne servirait à rien ou à peu de choses de réduire le débat à la simple question du temps passé à l’école. Il suffirait, mais le débat ne serait pas clôt, d’organiser la nouvelle semaine scolaire et de s’affranchir d’une vision plus globale.

Deux autres questions sont posées en même temps que celui des rythmes scolaires. Celle d’abord des apprentissages et des contenus scolaires alors que les programmes mériteraient d’être revus.

Il parait en outre indispensable de considérer l’ensemble du temps de la journée passé à l’école en revisitant, c’est la logique du projet Lommois, le temps scolaire, périscolaire et extra scolaire.

 A quoi servirait –il de régler les problèmes de rythme sans répondre en même temps à l’utilisation de celui-ci ?

Les premières attentes des familles et des enseignants interrogés dans le cadre du projet relatif à la construction de l’ATE étaient claires : rompre avec la semaine de 4 jours en réintroduisant le mercredi matin et en concentrant le temps scolaire sur les matinées, améliorer la pause méridienne pour en faire un temps de repos, construire un temps périscolaire qualitatif.

Les parcours éducatifs inventés et construits avec les enseignants répondent à ce dernier point, dans le respect de la complémentarité du travail et du rôle de chacun.

Construits sur de nombreuses thématiques notamment culturelles, à travers la découverte d’univers ces parcours éducatifs seront proposés aux élèves sur un temps périscolaire et dans un cadre bien précis : ni école après l’école, ni temps de loisir.

Le projet ATE ouvre de la même façon un autre débat, celui de la place des collectivités sur leur compétence éducative.

Les républicains bourgeois ont fondé il ya plus d’un siècle l’école laïque, gratuite et obligatoire dans laquelle l’instruction et l’éducation seraient les moteurs de l’émancipation.

La révolution scolaire s’est par la suite consolidée et démocratisée tout au long du 20éme siècle avec de formidables succès : l’évolution des qualifications et des formations, la délivrance des diplômes pour une bonne partie des classes d’âges.

L’ascenseur social qu’a constitué l’école est aujourd’hui arrêté à la fois pour des raisons conjoncturelles (la baisse des moyens) et structurelles liées notamment aux dernières « réformes » menées depuis 10 ans

L’engagement pris par François Hollande de réattribuer 60 000 postes à l’éducation nationale est assurément une bonne nouvelle.

 Pour autant le débat éducatif de 2012 ne peut se résumer à la simple question des moyens mais porter aussi sur la création d’une nouvelle politique éducative dans laquelle la proximité jouerait un rôle majeur.

Le débat à venir, et l’ATE en est un élément parmi d’autres, porte aussi sur la construction d’une politique éducative locale comme celle que nous menons patiemment depuis 2005 au titre du projet éducatif lillois. Il faudra pour cela que la loi reconnaisse tout l’intérêt des projets éducatifs locaux, déjà nombreux, pour assurer par la suite l’égalité éducative territoriale attendue par les parents d’élèves.

Il faudra nécessairement, conséquence de cette reconnaissance, assumer financièrement la nouvelle charge induite permettant aux communes et aux départements d’être des acteurs éducatifs reconnus aux côtés de l’éducation nationale.

Ainsi donc après avoir figé par les lois de décentralisation il ya près de 30 ans les attributions des régions, des départements et des communes pour l’entretien des bâtiments et « le bon accueil » des élèves, les collectivités de proximité souhaitent obtenir une nouvelle compétence éducative pour assurer la réussite de tous les élèves.

Un beau débat en perspective !"

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