PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

 

Sous des appe­la­tions dif­fé­rentes, "Drop-??outs" en Grande-??Bretagne, "Dis­per­zione sco­lastica" en Italie, "Décra­cheurs sco­laires" au Canada, ou encore "perdus de vue", le phé­nomène inter­na­tional de l’abandon pré­maturé des études, sta­tis­ti­quement important, peut désigner des pro­cessus chaque fois par­ti­cu­liers, relatifs à un contexte sco­laire bien précis.

En France, on appelle décro­cheurs les élèves sortis sans qua­li­fi­cation du système éducatif. Ils repré­sentent, selon les études du ministère de l’Education nationale, environ 8% d’une classe d’âge, soit près de 60 000 jeunes par an, (ils étaient plus de 30% à "décrocher" de leurs études en 1975).

Filles et garçons décrochent selon des moda­lités, des phases, voire des rythmes (par touches insen­sibles ou par rupture brutale) très mal connus, car peu étudiés (Simon J, 1998).

Les ques­tions de la défi­nition des décro­cheurs dans le secon­daire ne sont pas tran­chées, ni les carac­té­ris­tiques des élèves qua­lifiés de "décro­cheurs passifs" versus "décro­cheurs actifs". On peut faire l’hypothèse que le "décro­chage" résulte de pro­cessus brutaux – un évèn­nement dra­ma­tique frappe la famille – ou d’une dégra­dation plus ou moins rapide ; les stra­tégies d’abandon et de démo­bi­li­sation sco­laires se révèlent par des phases d’absentéisme plus ou moins longues, d’exclusions tem­po­raires, de pas­sages dans plu­sieurs col­lèges ou dis­po­sitifs spé­cia­lisés qui peuvent constituer autant d’indicateurs pré­dictifs de la désco­la­ri­sation com­plète ; elle peut aussi résulter de la grande mobilité de familles en situation pré­caire, qui sont méconnues des ser­vices sociaux et n’inscrivent pas leurs enfants à l’école.

Les carac­té­ris­tiques fami­liales ; le sen­timent d’isolement ; le manque de projet sco­laire ; une absence de ren­dement sco­laire ; une perte de confiance de soi ; l’absentéisme pro­longé (ce pro­blème tou­cherait environ 2% des col­lé­giens et lycéens) : le besoin de soutien des ensei­gnants ; un dés­in­térêt pour l’école ; ect, peuvent être à la source chez l’élève d’un abandon scolaire. 

Aucun facteur par lui-??même ne permet de prédire l’abandon sco­laire avec cer­titude, c’est un ensemble de fac­teurs inter-??reliés les uns aux autres qui peut mener l’élève à décrocher c’est-à-dire se dés­in­vestir sur le plan sco­laire. Les garçons semblent décrocher plus que les filles, l’abandon se fait souvent lors de paliers d’orientation. Les décro­chages sont fai­blement cor­rélés avec la délin­quance et les jeunes d’origine étrangère ne décrochent pas plus que les autres.

L’attention nou­velle portée par la recherche en éducation sur le fonc­tion­nement ins­ti­tu­tionnel de l’école, la poli­tique de la ville, les aspi­ra­tions fami­liales, la mobi­li­sation sco­laire (son effi­cacité), la construction du sujet qu’est l’élève, semble propice à la prise en compte de décro­cheurs dans une pers­pective de remé­diation et de pré­vention. Tout abandon n’est pas un échec défi­nitif. Il existe des pos­si­bi­lités de "rac­cro­chage" et des par­cours originaux.

 

 

 

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