PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Affiche du Congrès scientifique des enfants

Le 6e Congrès scientifique des enfants se tiendra le 5 juin prochain à la Cité de l’Espace de Toulouse. Gaëlle Baudry, doctorante en SHS, nous parle de ce beau projet pédagogique.

Pouvez-vous présenter le principe du Congrès scientifique des enfants et le rôle des doctorants dans le projet ?

Le but du Congrès scientifique des enfants est de faire découvrir à des élèves de primaire le monde de la recherche, en les transformant en véritables petits chercheurs. Ils ne sont plus spectateurs, mais deviennent acteurs d’un colloque : ils font des recherches sur un sujet, préparent des communications, des exposés… Le jour du Congrès à la Cité de l’Espace, ils présentent cela devant d’autres élèves, puisque plusieurs écoles travaillent sur le projet. Ils assistent aussi aux exposés de leurs petits camarades, peuvent leur poser des questions s’ils le souhaitent.

Les doctorants sont là pour montrer aux enfants ce qu’est le « vrai » monde de la recherche. Nous les guidons, les orientons sur la manière dont on construit un travail de recherche scientifique : la recherche de documents, la bibliographie, la mise en page, par exemple. Certains font des Powerpoints pour les présenter à l’oral, d’autres des posters. Ce sont deux formes vraiment officielles de communications qui se font dans les colloques.

Concrètement, comment travaillez-vous dans les classes ?

Nous sommes 2 binômes de doctorants à travailler dans cette école d’Aigrefeuille. Cette année, le sujet du Congrès est le système solaire. Les élèves ont réfléchi à des thèmes et les profs ont mélangé les CE2, CM1 et CM2 dans des groupes selon les thèmes. Par exemple, un groupe travaille sur les dangers que l’on peut rencontrer dans le système solaire, un autre a choisi « Y a-t-il autre chose que les planètes dans le système solaire ? » Ils réfléchissent notamment sur les débris, les satellites… Un autre groupe s’intéresse au nom des planètes. Personnellement, je trouve ce thème très intéressant car il est moins axé « sciences exactes ». Il recoupe un peu les sciences humaines et sociales, puisqu’il aborde l’origine du nom des planètes, les dieux…

Pour notre part, nous nous rendons à l’école pour aider les enfants dans leurs recherches. Ils nous posent des questions, certains essayent de nous demander des réponses, mais nous ne leur donnons pas, nous les orientons vers d’autres recherches. Nous leur demandons aussi de recouper les informations. Par exemple, en cherchant la date à laquelle une météorite s’était écrasée sur la Terre, les élèves ont trouvé deux dates différentes. Ce sont des problèmes qu’on peut aussi rencontrer en recherche.

Votre thèse ne porte pas du tout sur l’astronomie. Qu’est-ce qui vous a motivée à participer au Congrès scientifique des enfants, à la Cité de l’Espace ?

En tant que doctorant, on est amené à donner des cours à des étudiants qui sont déjà intéressés, car ils ont choisi l’université. Je voulais voir si je pouvais enseigner à des enfants qui n’ont pas forcément envie d’être là. J’appréciais également beaucoup cette méthode de travail, qui consiste à créer des cours interactifs dans lesquels les enfants découvrent des choses par leur travail. Ça leur permet d’apprendre de manière un peu différente, pas forcément en ouvrant leur livre à la page 32 et en apprenant par cœur. Et puis ça leur donne une autre idée de la recherche : il y a des colloques, on peut partager des choses, réfléchir ensemble.

Quels bénéfices tirez-vous de cette expérience ?

Déjà, cela me permet de sortir de la routine de la thèse ! Ensuite, se confronter à des enfants est très enrichissant, et c’est une expérience que l’on peut difficilement avoir dans le circuit universitaire. Cela m’a également permis de travailler avec des doctorants qui ne sont pas du tout issus des sciences humaines et sociales, et c’est très intéressant. Cela nous apprend à vulgariser notre travail, pour l’expliquer aux enfants mais aussi aux autres doctorants.

Et puis, travailler pour le Congrès nous oblige à approfondir des sujets sur lesquels on ne se serait pas forcément penché. Sur le système solaire, par exemple, je découvre des choses !

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