PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

« Je souhaite en effet que l’École fasse un pas de plus pour travailler encore davantage à rapprocher le monde éducatif et le monde professionnel, pour oeuvrer ensemble à la réussite de tous les élèves ». Le ministère publie le 2 décembre un dossier sur les relations école – entreprise qui détaille une série de mesures applicables à la rentrée 2016. Pour les élèves comme pour les adultes, l’éducation nationale impose des stages en entreprise. Les décisions annoncées le 2 décembre viennent de loin. Pas moins de trois rapports se sont succédés en octobre et novembre derniers. Après une étude du Conseil national Ecole Economie, ont été publiés le rapport Demonthès puis un rapport des inspections générales. Leurs propositions trouvent un large écho dans les décisions ministérielles.

Les stages de 3èeme étalés sur l’année

La ministre veut mieux préparer et surtout étaler dans le temps le stage de 3ème. Aujourd’hui, selon le CNEE, 63% des stages de 3ème ont lieu en décembre , alors que 63% des entreprises préféreraient mars. « Un groupe de travail sera créé par le ministère et débutera ses travaux début 2016, pour identifier les moyens de mieux étaler les départs en stages entre les établissements d’un même bassin d’éducation et de formation ». On notera la prudence mise par le ministère pour ce qui à priori ne devrait pas poser problème.

Mais c’est que la date des stages n’appartient pas au hasard. Les stages ont lieu à la fin d’un premier trimestre particulièrement long ou en février, à un moment de fatigue également des élèves. Autrement dit, le stage a aussi un rôle de respiration dans le cursus scolaire. L’étaler faciliterait probablement l’accès aux stages. Du coup cela devrait alléger le travail des « poles de stage »  annoncés par la ministre. Mais cela pourrait peser sur le climat des établissements. Les stages sont aussi dans nombre de collèges un outil de gestion des 3èmes.

Le ministère entend imposer une préparation au stage. « Dans certains établissements, une préparation au stage existe déjà. Cette bonne pratique sera généralisée en rendant cette préparation systématique dans tous les établissements. Il ne s’agit pas d’imposer une modalité spécifique de préparation aux établissements, mais de s’accorder sur le contenu : préparer aux objectifs du stage, apprendre à rechercher une entreprise, apprendre à collecter de l’information pendant le stage, à trier et hiérarchiser ces informations ».

Coté entreprise, un Mooc sera réalisé pour aider à préparer l’arrivée des stagiaires de 3e dans l’entreprise et à organiser leur accueil.

Enfin, le ministère annonce la création de poles de stage dans toutes les académies. Il s’agit d’aider les élèves qui ne trouvent pas de stages. Concrètement, les poles seront animés par des jeunes en service civique, une autre mesure gouvernementale. Ils seront ouverts à la rentrée 2016.

Le flou du Parcours Avenir

Ces précisions sur le stage de 3ème s’opposent au flou du Parcours Avenir. « Afin de rendre le parcours Avenir très concret pour les élèves, la ministre a souhaité que chaque collégien soit en contact avec le monde professionnel plusieurs fois au cours du cycle. Ces contacts pourront prendre la forme de plusieurs types d’activité : une rencontre avec un acteur du monde professionnel pour partager son expérience ;  une participation à une visite d’entreprise ;  un stage d’observation en milieu professionnel ; une participation à un projet pédagogique concret basé sur l’esprit d’initiative ». Si le stage de 3ème est bien un repère bien inscrit dans le paysage, les contenus du Parcours Avenir restent à imaginer… Le ministère promet « un kit d’accompagnement pour les équipes éducatives et les entreprises « pour découvrir le parcours Avenir, connaître les possibilités d’actions, identifier ses interlocuteurs à chaque étape du projet, trouver des relais pour réfléchir et mettre en place un projet, seront mis à disposition pour… » Le dossier a oublié d’entrer la date !

Le ministère annonce par contre la publication dans M@gistère d’un module sur l’esprit d’initiative dès janvier 2016.

Des stages obligatoires pour les cadres

Le ministère annonce le rétablissement d’un stage obligatoire en formation initiale pour les inspecteurs et chefs d’établissement. « Chaque année, les 800 nouveaux chefs d’établissements et inspecteurs seront formés au sein d’un parcours de formation innovant : un parcours de formation hybride qui comprend présence sur site et formation à distance, consacré à la relation École/entreprise. Ce parcours pédagogique sera constitué d’un volet théorique et d’un volet pratique ». Concrètement, ceux qui n’ont pas d’expérience d el’entreprise (formule assez vague) auront un stage d’immersion en entreprise de 35 heures , soit une semaine.  Cela débutera à la session 2016.

Pilotage

Les relations école entreprise bénéficient déjà du Conseil national Education Economie. Le ministère veut renforcer ce pilotage . Il annonce « la redéfinition au niveau national des acteurs de la relation École-entreprise avec le lancement de groupe de travail et de réflexion sur les missions des conseillers de l’enseignement technologique et le dispositif Ingénieurs pour l’École (IPE) » pour juin 2016.

Sur le terrain, reprenant une conclusion du rapport Demonthes, « pour susciter et soutenir les actions locales et créer les conditions de développement des relations École-entreprise, l’éducation nationale accompagnera la montée en charge du déploiement des comités locaux École-entreprise (CLEE) dans tous les territoires ». Les comités seront des lieux de rencontre sur un bassin d’emploi. L’objectif est de conjuguer les relations école entreprise au niveau local pour la rentrée 2016.

F Jarraud

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