PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

La loi de refondation de l’école de 2013 connaît de nombreuses difficultés dans sa mise en œuvre progressive. C’est du moins ce que note un rapport parlementaire présenté mercredi 13 janvier 2016.
 
Si les principes directeurs de cette loi font consensus, on « ne peut qu’être frappé par l’insuffisance de l’appropriation de la cohérence de la loi par les enseignants, par l’affadissement et la parcellisation de son application », précisent les auteurs de ce rapport.
 
Le député Yves Durand, rapporteur de la loi, assure que « la refonte des programmes, c’est-à-dire de ce qui va concerner tous les enseignants, ne se sera faite qu’en dernier lieu, compromettant le calendrier de la réforme et reportant ses effets. »
 
Quant à la priorité accordée au primaire, elle « demeure morcelée et peu à peu diluée ». Avec la montée des effectifs dans le premier degré, les efforts budgétaires du ministère n’arrivent pas à être véritablement visibles.
 
La nouvelle formation proposée aux enseignants peine à montrer ses effets bénéfiques. On y retrouve l’éternelle fracture entre le disciplinaire et la pratique.
 
Dans un communiqué, le SNUIpp-FSU appelle le ministère de l’Education nationale à s’engager davantage dans le concret : « le rapport parlementaire du comité de suivi de la Loi de refondation de l’école publié ce jour pointe clairement un certain nombre d’insuffisances. Il n’est pas normal par exemple que les nouveaux programmes de maternelle, qui sont de qualité, ne fassent pas l’objet d’un grand plan de formation continue pour les 80 000 enseignantes et enseignants concernés.
 
Nous ne sommes pas surpris du constat. Il reprend en grande partie les points d’alerte que nous avons soulignés dès 2012 et sur lesquels nous intervenons régulièrement.  On pourrait rajouter l’ISAE, toujours bloquée à 400 euros par an et toujours loin des 1 200 euros de l’ISOE du second degré, le chantier de la direction d’école à l’arrêt sur la promesse de simplification administrative, ou le manque de moyens dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap…
 
Une loi, quelle qu’elle soit, ne suffit pas à changer l’école. Tout se joue dans les moyens donnés aux enseignants pour sa mise en œuvre dans les écoles, au bénéfice de la réussite des élèves. C’est bien là que le bât blesse.
 
Il est temps de donner une véritable impulsion et une ligne claire à la priorité au primaire : amplification des créations de postes pour tenir tous les engagements de la loi, déploiement d’un grand plan de formation continue des enseignants, refondation du métier en dégageant du temps et en revalorisant les salaires, ce qui sera d’ailleurs le mot d’ordre de la grève du 26 janvier.
 
Moins de communication et de dispersion, davantage de concret pour une réelle transformation de l’école au service de la réussite de tous les élèves »

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