PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Novo Ideo :

Accéder au site source de notre article.


 

"Les débats autour du Grand Paris sont articulés autour de l’idée que « les tuyaux » (routes, métro…) induisent le développement futur, forcément importé et donc vecteur de nouveaux déplacements. L’approche « endogène », celle qui est liée à la dynamique propre des territoires valorise les ressources locales, au sein de bassins de vie. Dans ce cadre, les questions liées à l’éducation et la formation peuvent être de puissants catalyseurs pour les décideurs des collectivités parfois « en attente » d’emplois venus de l’extérieur, peu conscients du fait que la main-d’oeuvre locale puisse les satisfaire. Déplacer le développement par les infrastructures plutôt que le créer localement et à long terme par la connaissance ? Enjeux et expérimentations avec et autour de l’Université de Paris 13 Nord, implantée en Seine-Saint-Denis.

Face au "séparatisme social" à l’œuvre, en quoi l’éducation et la formation peuvent jouer le rôle de "moteurs" dans les quartiers ?

L’implantation de site de formation du supérieur, de formation universitaire dans les banlieues répond à plusieurs logiques qui se croisent : pour l’opérateur public, un foncier à moindre coût qui permet de construire des bâtiments qui répondent aux besoins actuels de la formation et de la recherche.

Cette relocalisation à l’extérieur des centres villes peut aussi se faire, comme à Bobigny, ou à Lille pour l’IEP, dans des bâtiments industriels devenus des friches, qui rénovés contribuent à la transformation des quartiers. Un des avantages induit est de mettre aussi à proximité des habitants une installation universitaire : dans le cas de Paris 13, à Bobigny, cela passe par une politique d’ouverture du site.

C’est ainsi qu’en 2010 en reconduite d’une expérience déjà tentée avec succès en 2009 sur Astérix, une exposition consacrée à l’histoire des jeux vidéos a été organisée. Nous avons en effet à l’IUT de Bobigny une licence pro jeu vidéo, qui travaille en partenariat avec les industriels du département, spécialisés dans le jeu vidéo. Ces actions de sensibilisation, d’ouverture, s’opèrent en collaboration avec les collectivités territoriales. Ces expositions permettent d’accueillir des enfants des écoles et ainsi de leur faire découvrir très tôt un site universitaire. Elle ouvre aussi aux plus jeunes les yeux sur une formation du supérieur qui n’est pas réservée à quelques-uns. C’est leur créer du possible, pour une projection vers l’avenir.

Plus précisément, en quoi la dynamique des territoires pourrait elle être influencée par l’implication des acteurs de la recherche et de la formation et selon quelles formes ?

Tant que les compétences et l’autonomie des collectivités territoriales ne seront pas remises en cause, la dynamique de la recherche et de la formation se feront au profit des territoires. Le travail en collaboration permet aux acteurs de la recherche et de la formation de connaître les bassins de vie dans lesquels ils sont implantés.

La recherche peut dans certains cas répondre à des spécificités du bassin économique, permettre une fécondation des programmes, et pour les entreprises, un accès à des chercheurs que leur taille ne permet pas d’atteindre.

Les abattements fiscaux pour les dépenses consacrées à la recherche sont de ce point de vue un véritable outil qui peut avoir une action de proximité. Pour la formation, les indicateurs mis au point par les collectivités territoriales sont des outils nécessaires pour la mise en place de formations de niche : elles caractérisent ainsi les départements universitaires, garantissent un accès à la taxe d’apprentissage pour développer des programmes de formation spécifique, et assurent la présence de professionnels dans des formations.

C’est alors une vraie collaboration qui s’établit entre les acteurs, à la condition de se doter de conseils de perfectionnement pédagogique où les uns et les autres peuvent régulièrement se retrouver, créant ainsi des relations de confiance, sur la durée.

Comment pourrait-on selon vous refonder des projets de territoire autour de la connaissance ?"

Print Friendly

Répondre