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Assises nationales
Aubagne du 5 au 7 juillet 2011
Pour une autre éducation
De l’école
Personne ne peut se satisfaire de l’échec d’un nombre croissant d’élèves et de l’amplification de la ségrégation scolaire. C’est un gâchis social et humain insupportable et les économies d’aujourd’hui risquent de nous coûter cher demain.
Au-delà des moyens financiers et humains, c’est une conception de l’éducation qu’il faut interroger. Rabattre les visées éducatives sur l’adaptation à l’emploi, aiguiser la concurrence et la compétition, promouvoir l’excellence pour quelques-uns comme caution d’un abandon du plus grand nombre : autant d’options aux effets délétères, participant à une disqualification des individus et à une fragmentation accrue de la société. Des choix justifiés au nom d’une adaptation de l’école à son époque ? Les comparaisons internationales plaident pour d’autres choix, au niveau des finalités de l’éducation, de l’organisation et du fonctionnement du système scolaire… mais aussi sur le plan pédagogique.
Oublié ou négligé par le passé, le changement de pratiques s’impose pour impulser une vigoureuse relance de la démocratisation et œuvrer à l’émancipation intellectuelle : c’est bien dans la confrontation quotidienne aux apprentissages que s’instruisent les destins scolaires et le devenir de chacun.
… à la formation continue
A l’école comme ailleurs (dans les dispositifs d’accompagnement, de formation), quelle valeur, quel sens des savoirs ? Quelle posture adopter ? Comment remobiliser ceux qui ont baissé les bras ? Comment transformer le rapport à la culture ? Avoir l’ambition de parler à tous impose d’interroger ces impensés de la transmission. Et on aurait tort d’imaginer que les alternatives ne concernent que la marge des exclus: au-delà des contenus mais à travers leur appropriation, c’est le lien social qui s’exerce et se rejoue.
D’autres pratiques s’inventent, fondées sur une vision optimiste des sujets et de leur développement (désormais étayée par la recherche) ainsi que sur une conception forte des savoirs, témoins d’hérésies fructueuses de la pensée, outils d’émancipation de l’humain, hier comme aujourd’hui. Redécouvrir l’essence et la valeur du savoir, comprendre la logique à l’œuvre derrière l’erreur, se préoccuper des techniques intellectuelles indispensables à l’étude, pouvoir mettre les intelligences en synergie : cela ne peut s’improviser et appelle à repenser la formation, pour remettre collectivement le métier à cœur. Former n’est pas conformer à d’hypothétiques « bonnes pratiques » (qui vaudraient quel que soit le contexte et les situations) mais transformer le regard sur le monde, sur soi-même et sur les autres, ce qui doit s’éprouver personnellement pour se transposer professionnellement.
Nombreux sont ceux qui aspirent à une grande réforme démocratique de l’école, qu’ils soient chercheurs, enseignants, parents, élèves, élus ou responsables éducatifs, confrontés à l’anxiété, au mal-être, à la souffrance des élèves et des parents. Ces assises se veulent un lieu de rencontre pour l’ensemble des acteurs qui ont de l’ambition pour l’éducation, clé du développement.