PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Pour Christensen et al., l’école ne remplit pas les obligations. Les chiffres montrent que davantage de financement ne résout pas le problème. Les autres raisons habituellement invoquées, telles que le manque d’équipements technologiques dans les classes, la mise en oeuvre d’une pédagogie transmissive, le lobbying exercé par les syndicats d’enseignants ne sont pas des explications valides non plus. Au niveau de la méthode, les auteurs choisissent d’étudier le système éducatif (américain) de l’extérieur par le prisme des sciences des organisations et plus précisément celui des théories de l’innovation.

Il faut personnaliser les enseignements Il n’y a pas de consensus sur les différentes manières d’apprendre. Pour Gardner, l’intelligence désigne 3 capacités : la résolution de problèmes, la conception d’imaginer de nouveaux problèmes à résoudre et la fourniture de produits ou de services de valeur. Gardner distingue 8 formes d’intelligence avec pour chacune d’elles 2 ou 3 types différents d’apprentissage. Or l’école est organisée en groupes classe non différenciés avec des enseignements standardisés ce qui ne peut pas être productif. De plus les systèmes éducatifs sont rigides, avec des interdépendances fortes entre les différents acteurs qui rendent presque impossible les changements.
Le rôle de l’école dans la société La théorie des innovations disruptives permet d’expliquer pourquoi certaines organisations éprouvent des difficultés à mettre en oeuvre certains types d’innovations et comment elles pourraient procéder. Les innovations disruptives s’adressent aux non-consomateurs. Elles existent sur des marchés où la demande n’existe pas encore. Elles sont améliorées petit à petit jusqu’à rencontrer la demande. A titre d’exemple dans les années 80, les ordinateurs étaient extrêmement complexes, encombrant et chers. Ils étaient réservés à une clientèle de scientifiques. Le leader sur ce marché était Dell. Apple ne s’est attaqué à ce marché. Il a choisi de développer des ordinateurs personnels moins performants que ceux de Dell mais aussi plus simples à utiliser et moins chers. 10 ans après les ordinateurs personnels destinés à un large public ont envahi le marché.

La théorie des ID appliquée à l’école publique Cela passe forcément par une volonté des politiques publiques et un nouveau calcul de la performance. L’école a déjà montré sa capacité à produire des ID dans le passé (Préservation de la démocratie, lutte contre la pauvreté, maintien de la compétitivité des Etats Unis). Elle peut donc y parvenir encre une fois.

Des équipements technologiques mal employés Les millions de $ dépensés pour équiper les classes ont finalement peu d’impact sur les façons d’enseigner et d’apprendre. Les rapports de force entre les acteurs sont tels que les projets trop innovants ne parviennent pas à se mettre en place. Les acteurs cherchent à satisfaire un marché existant avec les mêmes recettes (Innovations incrémentales plutôt que disruptives).

Les enseignants utilisent les ordinateurs pour renforcer leur pédagogie, pas pour la modifier.

Utiliser les équipements informatiques de façon disruptive Ils peuvent permettre d’élargir les offres de formation (plus d’options et plus d’apprentissages personnalisés). Ils peuvent permettre à toutes les écoles de bénéficier des meilleurs enseignants dans leur domaine et peuvent être une solution pour les élèves déscolarisés.

L’auteur décrit le modèle de l’innovation disruptive comme suit :
· Développement de produits ou de service sur un marché non concurrentiel ;
· Laisser le temps à la technologie de s’améliorer et de parvenir ainsi à une baisse significative des coûts de revient ;
· Si le produit ou le service rencontre la demande des clients, cela donne une courbe de croissance sous la forme d’une droite et non d’une courbe en S.

L’auteur estime que selon ce modèle en 2020, 50 % des élèves suivront un cours en ligne.

Selon lui 4 facteurs vont accélérer le changement : l’amélioration des formations en ligne (convivialité, motivation, différenciation des apprentissages…), la possibilité donnée aux étudiants de choisir leur propre cursus quel que soit l’endroit où ils étudient, la pénurie imminente d’enseignants liée au départ en retraite des baby boomers et la diminution des coûts de formation indispensable étant donné le niveau des déficits budgétaires.

Créer des systèmes autour de l’élève Les systèmes de formation doivent être souples et ouverts. Les élèves, les enseignants et leurs parents devront pouvoir fabriquer leurs propres outils. Un environnement technologique très personnalisé est difficile et couteux à concevoir. Il faut donc permettre à des non spécialistes de concevoir des contenus pour enseigner et pour apprendre.

Améliorer les recherches en sciences de l’éducation Les auteurs attirent notre attention sur les insuffisances des recherches actuelles en sciences de l’éducation. Nombre d’entre-elles ne produisent pas les mêmes résultats et leurs
applications se soldent souvent par des échecs. Elles s’organisent trop souvent autour de cas particuliers. Les recherches sur les bonnes pratiques ne suffisent pas à appréhender un phénomène aussi complexe que l’apprentissage.

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