Avec ses ateliers de découverte après la classe, sa pause méridienne de deux heures quinze et son habitude de travailler étroitement avec les associations et les enseignants, Limoges «faisait des rythmes» sans le savoir.
La ville de Limoges serait-elle le M. Jourdain de la réforme des rythmes scolaires? Depuis 1986, les écoles y pratiquent une pause méridienne de deux heures quinze, qui inclut des activités calmes. Et depuis cinq ans, la ville propose trois formules aux enfants après la classe : de la garderie, des études surveillées et des ateliers.
Dans 44 des 68 écoles limougeaudes (9523 élèves), 215 ateliers gratuits d’une heure environ ont ainsi été organisés en 2012, touchant 3203 enfants. 114 ateliers sont encadrés pal’ 33 associations et clubs sportifs, 77 le sont par des contractuels employés par la mairie et 24 sont financés dans le cadre de l’accompagnement éducatif.
Concertation
«Nous sommes missionnés par la mairie pour proposer des ateliers "marionnettes" et "contes" en maternelle, de l’aïkido, du cirque, de la mosaïque ou de la cuisine en élémentaire, décrit Laurent Parvy, chargé de l’éducation pour le centre d’animation des Portes ferrées. L’idée est de faire découvrir des activités aux enfants qui n’auront pas l’opportunité de les pratiquer en famille. Des ateliers sont animés par nos salariés, pour les autres nous passons des conventions avec des associations. » Certains de ces ateliers durent toute l’année, d’autres sont organisés par cycles. Ils sont mis en place par le biais d’un contrat éducatif local, impliquant, en outre, un partenariat avec les équipes enseignantes. Forte de cette expérience, Limoges a officiellement choisi, le 31mars, d’appliquer la réforme dès la rentrée 2013.Pilotée par la direction de la jeunesse, la concertation a débuté dans les services en décembre 2012, relayée par des ateliers thématiques. Une fois paru le décret sur les rythmes scolaires, le 26 janvier dernier, la ville a consulté les conseils et directeurs d’école, courant février.
«Nous avons extrait les grandes tendances de ces consultations pour prendre notre décision, d’autant que certains nous ont même envoyé des propositions d’organisation de la semaine », se réjouit Nicolas Fontarensky, directeur du service de la jeunesse. La ville a également organisé une première réunion avec les associations. Le 5 avril, Limoges a communiqué sa proposition d’organisation à la direction académique des services départementaux de l’Education nationale (Dasen). Celle-ci comprend quatre journées identiques : cours de 8 h 30 à midi, pause de deux heures quinze, reprise des cours de 14h15 à 16h15, activités périscolaires jusqu’à18h30 (ateliers compris), cours le mercredi de 9h30 à 11h30, avec une restauration scolaire si l’enfant est inscrit en centre de loisirs pour l’après-midi. L’horaire est avancé de 15minutes pour les maternelles.
«Nous aimerions avoir bouclé les ateliers en juillet. Nous adopterons la même organisation qu’aujourd’hui, à savoir un démarrage au retour des vacances de la Toussaint, afin de pouvoir finaliser les inscriptions des enfants », explique le directeur. Une seconde réunion avec les associations est donc prévue en mai. «Il nous faut étendre les ateliers à toutes les écoles, prendre eh compte les associations, dont les centres de loisirs ne fonctionneront plus que le mercredi après-midi», énumère Nicolas Fontarensky. Mais, pour l’heure, la ville attend la validation de la Dasen.
Surcoût d’un million d’euros
Qu’attend Limoges de la réforme, dont le surcoût pour la ville est évalué à plus de l million d’euros ? «Nous avons calqué notre proposition sur les descriptions des pics de vigilance des chronobiologistes. Désormais, nous espérons aboutir à une meilleure articulation des temps scolaires et périscolaires », conclut Nicolas Fontarensky.