PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

C’est à l’arrière de leur camion-école, dans des grandes boîtes en plastique bleu, qu’Odile Sapin et Yves Fournier conservent les cahiers bien rangés de leurs jeunes protégés. De grands cahiers au format A3 où ils ont inscrit, d’une écriture fine, des prénoms d’enfants aux sonorités voisines : Rudy, Carly, Antony… Au nombre de pages noircies se devine la scolarité en dents de scie des élèves accueillis dans leur « classe mobile ».

Enfants du voyage ce mardi après-midi de septembre, sur l’aire de grand passage de Saint-Laurent-de-Mur (Rhône). Enfants roms le matin à Bron, dans l’est lyonnais. A chaque fois, les deux enseignants ont garé leurs camions – un pour la maternelle, l’autre pour l’élémentaire – au plus près des caravanes ou des abris de fortune. Le but : accueillir des enfants dont les origines, la langue et les parcours diffèrent radicalement, mais qui partagent une même relation compliquée à l’école, faite de ruptures et de déplacements. Au point qu’à 10 ans, souvent, écrire son prénom relève de la gageure.

Djoliane en a 6 – l’âge du CP – et il vient de retrouver, à l’arrière du camion d’Odile Sapin, le cahier entamé il y a deux ans. « C’était déjà un petit garçon très impliqué, observe l’enseignante en tournant les pages. Il faut le pousser ! » A ses côtés, Pamela (qui n’a pas communiqué son patronyme), 31 ans, la maman, ne cache pas son étonnement : « Je ne savais pas qu’il était capable de ça ! » Son fils aîné, Dayvon, 11 ans, « sait presque lire »,se réjouit-elle. Elle pas. « J’avais appris dans un …

Lire la suite : http://www.lemonde.fr/education/article/2014/10/13/dans-le-camion-ecole-des-enfants-sans-maison_4505092_1473685.html

Print Friendly