PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Mot inventé par Cicéron, pour désigner le travail de l’âme sur elle-même. Dans la notion de culture, il y a aussi l’idée de l’histoire à soi, ou pour le dire mieux, de soin de soi. Au sens large de l’histoire culturelle, « la culture c’est ce qui va de Goya à Chantal Goya », P. Ory, 200.

En première approche, la culture s’oppose à la nature. La culture donne forme à l’esprit, J. Bruner, 1991. L’expérience historique de la Shoah nous montre que la culture ne délivre pas de la barbarie et qu’il convient de travailler à la construction de la loi pour un monde plus humain.

Le mot culture est d’origine romaine pour signifier, selon H. Arendt, cultiver, prendre soin, préserver, demeurer, entretenir et renvoie primitivement au commerce de l’homme et de la nature, au sens d’entretien de la nature en vue de rendre propre à l’habitation humaine. En tant que tel, le concept de culture indique une attitude de tendre souci, en contraste marqué avec tous les efforts pour soumettre la nature à la culture, au sens d’aménagement de la terre et culture, au sens de soins donnés à l’héritage des œuvres, aux monuments du passé. Ce lien la modernité l’a rompu au profit d’un antagonisme entre les villes émancipatrices et les campagnes traditionnelles.

D’un point de vue anthropologique, la culture définit les manières d’être des êtres humaines, les modes de construire leur monde et de se constituer eux-mêmes.

La culture est toujours un système d’interprétation de l’environnement naturel; toutes les cultures ont leur propre système d’interprétation dont le niveau d’élaboration parfois extrêmement complexe ne se réduit pas au développement technologique. De ce point de vue, les cultures ont une valeur égale, qu’elles peuvent se regarder les unes les autres comme étrangères, comme étranges, permettant selon J-H. Martin, 2000, un « partage d’exotismes ».

C’est dans la culture que se trouve le principe de production et de reproduction des institutions. Dans cette perspective, être cultivé, c’est un préalable à toute manière d’être, R. Hess et C. Wulf, 1999. L’homme est un être capable de mettre en questionnement sa culture, d’interpeller son rapport au monde. Selon les politologue américain, S-. Huntington, 1993, « Ã  l’avenir, les conflits les plus importants interviendront sur la ligne de front qui sépare les différentes cultures les unes des autres ». On le voit, « la culture n’exprime ni un état d’innocence premier, ni « l’âme » éternelle d’un peuple, elle doit être considérée d’abord comme un héritage formé de valeurs et de références variées et contradictoires, endogènes et exogènes, et donc aussi comme un domaine ouvert aux confrontations des forces sociales qui cherchent à y imposer leur définition légitime de l’ordre social. Il ne suffit donc pas d’affirmer que les cultures sont plurielles, mais aussi de préciser quels enjeux s’y expriment », A. Guichaoua et Y. Goussault.

La culture est en quelque sorte la mesure du développement social de l’homme et du développement humain de la société. On y trouve la dimension personnelle de la société, ses potentialités humaines qui imprègnent tous ses domaines, tous ses secteurs et ses institutions. La culture constitue ainsi un capital cognitif, technique et mythologique non inné, E. Morin, 2001.

W. Leirman, 1994, distingue quatre cultures en éducation: la culture rationnelle et cognitive de l’expert; la culture, technocentrique de l’ingénieur: la culture conscientisante du prophète et la culture expérientielle et dialogale du communicateur.

Militant pour la « démocratisation des savoirs » pour ne pas verser dans l’élitisme, G. Snyders, 2002, voit dans la culture des chefs-d’œuvre, le but « suprême » de l’éducation.

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