PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

L’objectif de mon propos n’est pas de dresser un tableau sombre du monde dans lequel nous  évoluons mais de fournir un état des lieux le plus précis possible des nouvelles menaces et surtout des enjeux auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés.

De la globalisation du crime, et du développement de nouveaux marchés criminels, en passant par la dérive de nos « violences urbaines », nous ne pourrons mettre en place des dispositifs efficaces de prévention et de lutte contre le crime que si nous nous donnons enfin les moyens de mieux connaître la réalité criminelle à travers des analyses qui vont au-delà de la publication de quelques chiffres.

La globalisation du crime est et sera probablement un sujet transversal majeur du XXlème siècle, au même titre que la guerre froide au XXème siècle et la colonisation au XIXème siècle.

Si les trafics ont toujours existé, ils ont développé ‘une dimension transnationale dans le sillage de la mondialisation et à la faveur de la fin du rideau de fer.

Stupéfiants, armes, traite des personnes et immigration clandestine bien sûr, mais aussi cigarettes, espèces protégées (faune et flore), contrebande de ressources naturelles, trafics de déchets, d’ oeuvres et ouvrages d’art, de véh icules volés, contrefaçon et piratage, cybercriminalité, fraude économique et in fi ne blanchiment forment ce qu’il est convenu d’appeler les grands trafics illicites.

Aussi différents qu’ils semblent être, ces flux obéissent aux mêmes lois cardinales de l’offre et de la demande et aux mêmes principes de concurrence, de rentabilité, de course à l’innovation, de gain de parts demarché ou de réduction des coûts. Le tout dans un seul but : dégager des bénéfices rapides.

En la matière, l’économie de l’illicite n’a pas d’équivalent. Quels produits, quels services peuvent se targuer d’être légalement vendu avec des gains pouvant atteindre 2 000 % de la mise initiale? Il n’y a guère que lesoeuvres artistiques et le secteur de l’économie numérique pour dégager des marges comparables.

Cette puissance financière ouvre au crime organisé la voie des pouvoirs politiques, administratifs et judiciaires, par l’utilisation d’un savant dosage de menace, chantage et surtout de corruption. Désormais bien assis, le crime organisé recherche l’anonymat. Il y parvient en créant des façades légales, en prenant des parts dans des entreprises, en investissant dans l’achat decommeroes,.. L’ensemble de ces activités dégagent à leurs tours des bénéfices ou permettent (blanchiment) le recyclage des liquidités issues des trafics.

Logiquement, l’économie se criminalise sous l’effet de cette fusion de l’économie criminelle au sein de la sphère légale.

Si ces différents trafics posent de réels enjeux économiques, de santé et de sécurité publiques, ils peuvent en outre alimenter des conflits locaux de nature à déstabiliser les équilibres géopolitiques globaux.

Ce pouvoir d’influence, non plus simplement perturbateur, est de nature à reconfigurer les relations internationales au point de dépasser les classiques clivages Nord-Sud et Est-Ouest au profit d’un nouveau modèle.

Celui-ci, potentielle grille de lecture internationale, est fait des États « forts» capables de limiter la puissance criminelle en deçà d’un seuil relevant de l’acceptable et les autres, influencés, gangrenés et finalement captifs, aux mains du crime organisé. Les conséquents volumes de l’argent criminel, notamment blanchi au sein des pays riches, relativisent cependant la portée manichéenne d’une telle césure.

Soleil noir de la mondialisation, le crime organisé transcende les frontières pour peser sur les évolutions de la société mondiale.

En clair, et selon la formule consacrée, si le crime organisé était un État, sa puissance financière lui octroierait de facto une place au sein du G8.

À l’échelle globale, les flux illicites exercent une influence réelle sur les relations internationales. À l’échelle locale, les acteurs de ces flux illicites, du grand criminel au petit caïd, incarnent un modèle alternatif de développement. Ensemble, ils sont facteurs de chaos et de dérèglement.

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