PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Localtis.info – le 18 octobre 2013 :

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Les chiffres de l’Etat de l’Ecole en 2012 parleront à tout monde. Que se soient pour y trouver la statistique précise et incontestable (sur la contribution financière croissante des collectivités par exemple) ou pour réviser ses idées reçues (en consultant les comparaisons internationales, autre exemple). Zoom sur quelques-uns des 30 indicateurs de cette 23e édition de l’Etat de l’école, édité en octobre par l’Education nationale.

En 2012, la dépense d’éducation (*) atteint 139,4 milliards d’euros, dont 58,5 % est assurée par l’Etat et 24,5 % par les collectivités territoriales (7,9 % par les ménages, 7 % par les entreprises et 2,1 % par d’autres administraions publiques et CAF). Petit retour en arrière : en 1980, la participation de l’Etat était de 69,1 % et celle des collectivités de 14,2 %. "La part des collectivités territoriales s’accroît dans le second degré et le supérieur à partir de 2006, notamment du fait du transfert aux départements et aux régions de la gestion des ex-personnels TOS (techniciens, ouvriers et de service) du second degré et des nouvelles compétences des régions en matière de formations sanitaires et sociales", rappelle à bon escient le document.

38,9 % dans les écoles élémentaires

Si on entre dans le détail, la dépense d’éducation pour le premier degré (**) représente 40,5 milliards d’euros en 2012, dont 38,9 % financés par les collectivités (contre 40,9 % en 2000). Il s’agit "essentiellement des communes", précise le document, rappelant qu’elles prennent en charge la rémunération de personnels non enseignants (notamment les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles / Atsem) et les dépenses de fonctionnement et d’investissement des écoles.
La dépense moyenne par élève est de 6.620 équivalents-dollars en France, contre 7.970 équivalents-dollars en moyenne dans les pays de l’OCDE et 11.190 dollars aux Etats Unis. Seul le Portugal fait moins bien que la France avec 5.920 dollars par élève de l’élémentaire.

22,6 % dans les collèges et lycées

Pour l’enseignement du second degré, la France a consacré, en 2012, 57 milliards d’euros dans l’éducation dont 65 % financés par l’Etat et 22,6 % par les collectivités, contre respectivement 74,1 % et 14 % en 2000. A noter que, à prix constants, la dépense totale pour le second degré a augmenté de 70,9 % entre 1980 et 2012 ; et la dépense par élève de 62,1 %. Comparativement aux autres pays de l’OCDE, la France présente une dépense par élève relativement élevée avec 10.880 équivalents dollars en 2010 contre 9.010 pour la moyenne des pays de l’OCDE. On ne rattrape tout de même pas les Etats-Unis qui planent à 12.460 dollars…

10,9 % dans l’enseignement supérieur, 17,6 % dans la formation continue

Pour l’enseignement supérieur, la collectivité nationale a dépensé 28,7 milliards d’euros en 2012, soit 2,64 fois plus qu’en 1980 (à prix constants). La part de l’Etat est de 70,1 %, devant celle des collectivités à 10,9 %, pas si loin des ménages à 8,5 %.
La dépense en 2012 pour la formation professionnelle continue s’est élevée à 10,6 milliards d’euros, avec une structure de financement naturellement bien différente : 23,8 % ont été assurés par l’Etat, 17,6 % par les collectivités, 47 % par les entreprises et 11,3 % par les ménages.

Près de 8.000 établissements "prioritaires"

En 2012, on comptait, en France métropolitaine et dans les DOM, un peu moins de 53.000 écoles, maternelles et élémentaires, contre près de 69.000 en 1980. Une relative stabilité est en revanche observée dans le second degré avec un peu plus de 11 000 collèges, LP et lycées, publics ou privés.
Près de 8.000 établissements sont classés soit dans les dispositifs " Éclair " (Ecoles, collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite), soit dans les « réseaux de réussite scolaire » (RRS). Les premiers rassemblent 301 collèges et 2 139 écoles à la rentrée 2012. Ils accueillent 367 écoliers et 142.300 collégiens, soit plus d’un élève sur 20, en primaire comme au collège. Les établissements en RRS sont au nombre de 5.238, dont 4.457 écoles et 781 collèges.
73 % des collégiens des Eclair ont des parents ouvriers ou inactifs, contre 56,5 % en RRS et 34,5 % dans les établissements hors éducation prioritaire (EP). 20,4 % des élèves issus des écoles Eclair sont en retard à l’entrée en sixième contre 17,2 % en RRS et 11,2 % hors EP. 59,6 % des élèves de CM2 des écoles du programme Eclair maîtrisent la compétence 1 du socle, ils sont 68,7 % dans les écoles RRS et 79,1 % hors EP.
Encore un détail : en 2012, les 139,4 milliards d’euros dépensés dans l’éducation en France représentait 6,9 % du PIB, ce qui nous place dans la moyenne des pays de l’OCDE. Les Etats-Unis, avec 7,3 % du PIB, sont là encore en tête de liste.

Valérie Liquet

(*) La dépense intérieure d’éducation agrège toutes les dépenses effectuées par l’ensemble des agents économiques, administrations publiques centrales et locales, entreprises et ménages, pour les activités d’éducation : activités d’enseignement scolaire et extrascolaire de tous niveaux, activités visant à organiser le système éducatif (administration générale, orientation, documentation pédagogique et recherche sur l’éducation),activités destinées à favoriser la fréquentation scolaire (restauration et hébergement, médecine scolaire, transports) et dépenses demandées par les institutions (fournitures, livres, habillement).

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