PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Olivier Las Vergnas, 2011 :

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"Les discours prônant le développement d’une culture scientifique et technique (CST) pour tous se répètent depuis trente ans à cause de leurs ambiguïtés et de l’organisation des filières scolaires. Imaginant des actions de CST capables à la fois d’améliorer la détection de l’élite et le partage des savoirs, ils oublient que le système d’enseignement catégorise les élèves en ¼ de scientifiques et ¾ de non-scientifiques. Aux obstacles cognitifs individuels, s’ajoute pour ces derniers un obstacle « conatif » qui entraînera une résignation apprise, voire une autoprophétie de ne plus être capable de s’intéresser aux sciences. De plus, cette CST volontariste
– qui est une culture prescrite et non la valorisation des dimensions scientifiques et techniques de la culture vécue par chacun – renforce la rupture épistémologique entre savoirs scientifiques et savoirs issus du quotidien : au lieu de mettre en valeur les opportunités d’acculturation scientifique que fournissent des pratiques techniques, elle introduit un obstacle « scolastique ». Le champ des actions de la CST pour adultes peut alors s’analyser en deux familles. La première organise le dialogue entre scientifiques et “profanes”, sans remettre en cause ce clivage. La seconde favorise l’appropriation de savoirs et de méthodes qui transgressent les stéréotypes scientifique/non scientifique. Elle est portée par des courants historiques de l’éducation populaire et de l’autodirection, militant pour des « savoirs choisis » et des apprenances émancipatrices : gérer au mieux une maladie chronique en s’appuyant sur les savoirs expérientiels, participer à des investigations militantes ou à des loisirs technoscientifiques expérimentaux."

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Categories: Généralités

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