PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Les situations d’isolement social et éducatif des enfants et des familles ont besoin d’être entendues. Elles ont trouvé un lieu d’accueil et de rencontres à la Maison Robinson, structure de l’association Intermèdes, dans le Quartier sud de Longjumeau, Essonne.
Cette structure créée à l’initiative de Laurent Ott, développe une « Permanence éducative de proximité. » La démarche est basée sur la gratuité, la libre adhésion des personnes et l’accueil des enfants de tout âge. Le programme d’action se décline en animations collectives de rue, dans l’accompagnement et le soutien de groupes d’enfants porteurs de projets et dans l’accompagnement et le suivi d’enfants et de parents particulièrement fragilisés. Un travail est aussi effectué en partenariat avec les professionnels et les habitants du quartier.
Toutes ces actions ont d’ores et déjà apporté des modifications et des transformations sociales en terme de rapprochement des acteurs, d’implication territoriale, de modifications pédagogiques, de création de lien social, d’ouverture culturelle et de lutte contre les exclusions.
Pour autant la pérennité de la Maison Robinson est aujourd’hui menacée pour des questions budgétaires. Il est urgent de leur apporter notre soutien.

Présentation de l’initiative

L’association Intermèdes a été créée en 1994 par un petit groupe d’amis : enseignants, animateurs, éducateurs et d’autres personnes ne venant pas du secteur social, dans l’idée de permettre un accueil en milieu ouvert, durable et effectif pour les enfants les plus isolés et les plus en demande en milieu urbain.
Le nom, Maison Robinson, a été trouvé avec un groupe d’enfants à qui a été soumis l’objet de l’association.

La Maison Robinson est un appartement de 55 m2 meublé comme un appartement familial, au premier étage d’un immeuble HLM, constitué de 3 pièces et de deux caves permettant d’entreposer le matériel.

Les multiples actions menées par la Maison Robinson s’adressent à la population des divers ensembles urbains qui composent le Quartier Sud de Longjumeau (Essonne).

L’idée première de la Maison Robinson était de créer un internat en milieu ouvert (IMO) qui puisse accueillir jour et nuit les enfants, y compris pour des accueils de petite durée avec nuitée, dans des moments difficiles ou des situations particulières comme le cas d’une hospitalisation par exemple. Le travail des bénévoles sur le terrain pendant quatre ans a permis de remettre la question de l’accueil de nuit, et de se concenterer sur l’accueil régulier de jour, en particulier à des horaires différents des autres structures : le soir, le week end, les jours fériés, en soirée.

La structure accueille les enfants de tout âge. Lieu d’écoute, elle leur permet de parler des situations difficiles qu’ils traversent quelques fois, leur redonne leur place d’enfant et les aide à trouver des ébauches de solution.
La Maison Robinson est aussi pour les parents une structure souple et offre des interlocuteurs disponibles qui peuvent entendre et accompagner leurs difficultés passagères. La Maison Robinson travaille avec eux sur d’autres solutions possibles et les alerte sur les dangers que peuvent courir les enfants.

L’idée de la structure est aussi de ne pas limiter la question éducative à la parentalité et d’aider les parents à s’ouvrir et à contribuer de créer ou recréer des solidarités entre familles, dans une optique de développement communautaire, soit en faisant le lien avec des structures institutionnelles existantes mais mal utilisées.

Voilà le contexte dans lequel le projet s’est créé, a pris forme, et a rassemblé tout le monde.

Objectifs opérationnels

Le postulat de départ de la Maison Robinson était de lutter contre la solitude enfantine auprès d’enfants isolés ou dépendants de fratries ou de groupes d’affinités qui s’avèrent en général enfermants et stéréotypées afin de réduire les occasions de violence pendant l’enfance et de participer à la prévention de problèmes sociaux à l’adolescence.
Le programme d’actions de la Maison Robinson développe également un soutien à la fonction parentale.

La Maison Robinson s’attache aussi à renforcer l’utilisation des outils de la pédagogie Freinet afin de promouvoir de nouvelles formes d’actions éducatives autour des notions de travail en milieu urbain et de responsabilité, tout en favorisant l’expression personnelle de chacun.

Pertinence du projet et articulation avec les dispositifs d’éducation en responsabilité partagée

Avant la création de La Maison Robinson, l’équipe constituée alors de volontaires et de militants travaillait d’une part à faire reconnaître la pertinence d’un tel projet et, d’autre part a entrepris de développer les premières actions en milieu ouvert dans le quartier : bibliothèques et ludothèques de rue.

L’annonce de la création du dispositif Emploi-jeunes en 1997 a été une étape importante pour la professionnalisation de la Maison Robinson car il est devenu possible, pour la première fois, d’envisager l’embauche de deux volontaires. Les contacts qui existaient déjà avec la Fondation de France et la Caisse des Dépôts et Consignations ont permis de procéder au financement de ces emplois et de la formation de leurs titulaires.

En 1999, le projet démarre réellement avec la création de deux postes emploi-jeunes, premiers salariés de l’association.

Intermèdes obtient un appartement au premier étage d’une tour HLM grâce au financement de la Fondation de France qui les subventionne de 1998 à 2001. Ce local, obtenu en juillet est ouvert en septembre 99.
A cette date, La Maison Robinson est ouverte 7 jours /7, 52 semaines par an.

En mars 2000, l’association crée un troisième poste d’animateur et, au mois de juin 2002, Intermèdes recrute deux autres personnes dont un éducateur spécialisé. L’association répond ainsi à la demande du terrain d’un travailleur social diplômé pour faire le lien avec les associations de quartier, le CDAS PMI et les assistantes sociales de secteur, dans l’idée d’accompagner les parents en difficulté et accompagner le travail des assistantes sociales.

Le projet n’est en lien avec aucun dispositif d’éducation partagée même si les membres d’Intermèdes parlent de leurs actions comme d’un « veille éducative. » Si la Maison Robinson travaille en partenariat avec la plupat des institutions et équipes sociales et éducatives œuvrant sur le territoire, le travail de la Maison Robinson se veut autonome et suffisamment consistant pour assurer aux enfants du quartier une forme de permanence de l’accompagnement, du regard et de l’intérêt. Cette veille se justifie par la présence, l’écoute et l’accompagnement qu’ils assurent auprès des enfants et des parents mais une réflexion est menée actuellement au sein de l’association pour trouver un autre terme afin d’éviter toute confusion avec le dispositif politique de la ville. Le terme actuellement utilisé est celui de « permanence éducative de proximité ».

Initiateur du projet

La solitude enfantine dans les familles en difficulté sociale et économique, bien souvent monoparentales, a été analysée par les écrits de Laurent Ott, directeur d’une école sur le quartier et initiateur du projet.

Méthodologie retenue

Le mode de fonctionnement

Actuellement la Maison Robinson fonctionne 6jours/7. La structure ouvre de 13h à 20h du mardi au samedi et de 13h à 18h le dimanche mais les horaires sont souples et l’équipe répond quelques fois à des demandes ponctuelles d’enfants ou de parents en difficulté. La structure ferme deux semaines non consécutives par an.
L’accueil est gratuit et ne nécessite pas d’inscription préalable. Les membres de l’équipe demandent toutefois aux enfants l’autorisation de leurs parents.

Les enfants ont la liberté d’aller et venir. Les activités n’imposent pas d’horaires, elles partent du principe d’une démarche volontaire des enfants et des parents.

Les enfants ont généralement entre 6 et 13 ans mais la structure est ouverte aux enfants de tout âge. Cette grande hétérogénéité des âges permet d’accueillir des fratries entières.

La Maison Robinson ne s’adresse pas directement aux parents, ici, ce sont les enfants qui les mandatent pour intervenir auprès des parents .

L’équipe

En 2003 l’équipe était constituée de :

– Cinq postes permanents : 2 emplois jeunes et 3 postes de droit commun.
– Une psychologue clinicienne vacataire à raison de 2 heures hebdomadaires.
– Une intervenante artistique vacataire.

Il convient d’ajouter une dizaine de bénévoles qui renforcent de façon indispensable cette équipe dans les animations de rue et à la Maison Robinson.
Cette année, le départ d’une personne et l’arrêt pour congé maternité d’une autre personne réduit l’équipe de manière conséquente.

Les partenaires

Partenaires financiers institutionnels impliqués (par ordre d’importance des subventions) :

– Conseil Général de l’Essonne
– Conseil Régional d’Ile de France
– CAF
– Direction départementale Jeunesse (Préfecture)
– Réseaux d’Appui et d’Ecoute 91.
– Fondation P. Strauss
– Mairie de Longjumeau

Des partenariats se sont organisés avec certaines structures, institutionnelles ou associatives, autour d’opérations particulières ou ponctuelles.

C’est le cas pour le CDAS-PMI avec qui une réflexion est menée depuis deux ans sur les représentations des uns et des autres, familles et travailleurs sociaux, au cours de réunions régulières. La Maison Robinson est maintenant invitée dans des commissions concernant des familles du quartier et s’y rend avec l’accord de la famille uniquement, selon leur principe d’action. « On a un contact plus souple et plus spontané avec les familles que les assistantes sociales de secteur qui reçoivent sur rendez-vous. »
La complémentarité des interventions de chacun permet de renforcer le service rendu aux familles.

La reconnaissance de la Maison Robinson par le CDAS-PMI a toujours existé puisque la direction locale soutenait le projet avant sa création et les a aidés dans l’écriture du projet.

Avec la CAF il n’y a pas forcément d’action commune, mais un maillage et un échange réciproque.La Maison Robinson fait parfois office de relais pour aider des familles à bénéficier de certaines prestations en renvoyant les parents sur les bons interlocuteurs. « On sait qui contacter, il y a un maillage. »

Ce partenariat avec la CAF, prend de l’ampleur d’année en année. Notamment par le travail depuis septembre 2003 autour du projet « 1 ticket pour les loisirs ». Des rencontres avec les travailleurs sociaux de la CAF et les parents ont été organisées en septembre à la Maison Robinson pour discuter de la question des loisirs et expliquer le projet. Deux parents relais se sont proposés pour assurer un suivi entre les familles et la CAF sur ce projet. « Pour beaucoup de familles ce n’est pas quelque chose d’automatique que d’aller trouver des activités sportives pour les enfants. » Grâce à ce partenariat, 40 enfants ont pu s’inscrire cette année dans des clubs sportifs de Longjumeau.

De plus, un travail de suivi sur le vécu des enfants en rapport avec ce programme loisirs et ce qu’il leur a permis de réaliser, a été entrepris tout au long de l’année et a donné lieu à un petit fascicule de témoignages avec photos des enfants afin de valoriser l’opération.

Le partenariat avec la CAF porte aussi sur d’autres actions plus ponctuelles telles les cours de cuisine avec les mamans du quartier où les travailleurs sociaux sont demandeurs car ils ont conscience qu’il s’agit là d’une occasion de créer des relations avec les familles de façon plus souple et spontanée.

Le partenariat de la Maison Robinson et du FASILD porte sur un projet avec les ado en relation avec les familles.

Leur partenariat avec Culture du Cœur permet de donner aux parents les moyens de faire des sorties en famille par la mise à disposition de places de cinéma, de match de foot, etc…

Les actions

Actions de rue
– Goûters extérieurs et collectifs co-gérés par les enfants.
– Deux bibliothèques de rue hebdomadaires.
– Une ludothèque de rue hebdomadaire.
– Des ateliers d’activités manuelles à la demande des enfants.
– Un prêt de jeux pour la semaine.
– Des animations exceptionnelles : « journées de prévention », « fêtes et repas de quartier » … préparés par le grand collectif avec des adultes et des enfants.
– Animations et stages de théâtre et d’expression corporelle.
– Animations de médiation culturelle : atelier d’écriture, vidéo, photo ou couture.

Actions en milieu ouvert ou dans le local de la Maison Robinson
– Groupes d’initiatives permanents ou à durée déterminée pour enfants porteurs de projets : il existe 8 à 12 groupes en activité.

Accompagnements individuels d’enfants au local ou au domicile des familles
– Accompagnement individuel d’enfants et de parents en difficulté.
– Accueil et rencontre des parents de façon régulière ou informelle.
– Développement et accompagnement des projets initiés par les enfants et les parents.

Les actions mises en place dans l’appartement et à l’extérieur assurent la promotion de l’esprit associatif et du travail autour du lien social. Les projets spécifiques, projets d’animation pour l’ensemble du quartier sont animés d’un esprit de promotion et d’éducation à la collectivité.

La Maison Robinson permet de participer aux projets qu’elle met en place elle-même et encourage et assure l’accompagnement des projets à l’initiative des enfants. « On sollicite énormément les enfants sur leurs propres projets car on n’est pas que consommateur . On peut être acteur dans le quotidien de la Maison Robinson et tout le monde participe aux tâches de rangement, ménage, réparation de médias, aménagement de l’espace, etc.. »

Dans les projets portés par la Maison Robinson, les enfants sont invités à prendre leur place, à proposer, agir, intervenir. Actuellement un projet se construit autour des écrits des bibliothèques de rue et un comité de communication se réunit tous les mercredis au local avec un groupe d’enfants volontaires pour faire des livres à partir de ces écrits.
Le choix des livres de la bibliothèque de rue à la bibliothèque municipale est assuré par un groupe d’enfants.

En ce qui concerne les projets portés par les enfants, la Maison Robinson leur assure les moyens de réaliser ces projets et travaille sur les dynamiques de groupe, le respect de la parole, l’écoute, la prise de parole et la prise de décision.
La Maison Robinson maintient toujours une exigence de qualité avec les enfants, les projets ne sont pas prétexte à de l’occupationnel.

La Maison Robinson permet aussi aux parents d’organiser des moments conviviaux et collectifs propres à mettre en valeur leurs compétences.

Les parents trouvent également à la Maison Robinson des interlocuteurs disponibles qui connaissent bien leurs enfants et à qui ils peuvent confier leurs difficultés personnelles. Ces liens de confiance à l’initiative des enfants permettent à certains parents de dépasser leur méfiance à l’égard des intervenants éducatifs.

La Maison Robinson se veut être toujours là pour ceux qui sont de plus en plus sédentarisés, qui ont peu ou jamais d’occasions de sortir du quartier.
Aussi, la Maison Robinson élabore-t-elle des projets spécifiques en vue de sorties conviviales élaborés dans le cadre d’actions avec des groupes de parents volontaires.

C’est le cas des sorties auto-financées par « la buvette associative.» Depuis un an et demi, un groupe de parents et des adultes de la Maison Robinson intervient lors de fêtes de quartier dans la vente de gâteaux fait par les mamans chez elles ou à la Maison Robinson. La cagnotte ainsi réalisée permet une sortie pour les parents et les enfants des parents qui ont participé au projet.

Toutefois, se pose la question de :  » Comment intégrer d’autres parents intéressés mais qui n’ont pas encore acquis cette dynamique de projet, sans léser ceux qui se sont investis ? »

En quoi le projet peut-il être qualifié d’innovant ?

L’originalité du mode de fonctionnement de la Maison Robinson est multiple.

Il n’existe pas de hiérarchie entre les membres. La Maison Robinson s’appuie sur les compétences et le militantisme de chacun.

La gratuité, la liberté et l’encouragement des initiatives des enfants de tout âge assurent la promotion d’une pédagogie de projet active.

La Maison Robinson a créé un cadre sécurisant pour les enfants et les parents, propices à l’installation de relations de confiance.

Enfin, dans une posture bien différente de celle du service public, la Maison Robinson est devenue un médiateur entre la population et les institutions.

Le projet a t-il nécessité la formation des acteurs ?

Depuis la mise en place de l’équipe salariée, un programme de formation a été établi au sein de la Maison Robinson tant pour enrichir les membres de l’équipe que pour théoriser et communiquer sur le travail accompli.
Deux membres de l’équipe ont suivi une formation BEATEP et DEFA. Une action de formation en cours d’emploi de « Moniteur éducateur » en convention avec l’IRFASE d’évry est en cours depuis juin 2002.

L’équipe de la Maison Robinson accueille toutes les catégories de stagiaires depuis la quatrième jusqu’à la maîtrise de psychologie ou la formation d’éducateur spécialisé.

Analyse des réussites et des résultats moins probants et des difficultés rencontrées

La Maison Robinson est un lieu convivial où les enfants sont en sécurité. Au départ, il y a eu une certaine confusion avec des enfants et des parents qui les considéraient comme « des gentils qui habitaient à la villa St martin et qui ouvraient leur appartement pour faire des activités avec les enfants. » Les membres de la Maison Robinson ont beaucoup joué sur ce flou : « C’est quelque chose que l’on revendique, le flou, parce c’est ce qui permet la rencontre, la relation. Bien sûr, on répond toujours aux questions mais cela a aidé à notre installation et à notre intégration dans le quartier. »

Les membres de la Maison Robinson sont en contact avec 250 à 300 enfants qu’ils connaissent depuis plusieurs années.
Dans le quartier, le turn-over des familles est relativement faible. « On n’a pas l’impression de changer de public régulièrement et, de fait, on connaît les enfants depuis plus de 5 ans. En même temps, on travaille la permanence de la Maison Robinson plus que la permanence des personnes. Et on arrive à faire déplacer la Maison Robinson dans le quartier : normalement la Maison Robinson, c’est cet appartement, mais lorsque les enfants voient la bibliothèque de rue, ils disent je vais à la Maison Robinson. Ce rapport est très sain et très positif. »

Cette permanence assure un côté préventif et a permis d’installer un lien social et inter familial fort entre enfants et adultes. Les actions menées par la Maison Robinson ont apporté un apaisement au niveau du quartier.

Un des axes de travail de la Maison Robinson est de travailler sur l’engagement des enfants dans des groupes de projets. Personne n’est contraint, tout part de la motivation des enfants qui s’engagent à venir. C’est à leur assiduité que l’on mesure leur motivation :  » Qu’un enfant de 7 ans se souvienne que le mercredi à 15h il a rendez-vous à la Maison Robinson, c’est qu’il est motivé, que c’est important pour lui, que cela a du sens pour lui. »

« On remarque aussi, par exemple, au goûter collectif du samedi, que beaucoup de fonctionnements collectifs respectueux des uns et des autres se sont installés. Il n’y a plus besoin de dire et de redire les mêmes choses. Les enfants savent comment installer les tables, les chaises, ils organisent eux-même les choses, ils prennent le relais. »

Les enfants proposent spontanément leur aide, particulièrement en cette période d’absence des salariés.

A la surprise des assistantes sociales, il n’y a pas de bureau à la Maison Robinson. « Ici, ce ne sont pas les institutions mais les enfants qui nous mandatent auprès des parents et cela amène une relation de confiance qui permet un travail de qualité à partir duquel on peut faire le lien avec les institutions. »
Cette confiance a aussi permis de revaloriser l’image des éducateurs auprès des parents.

Ce maillage, la Maison Robinson essaie de le faire avec toutes les associations du quartier, de l’atelier d’alphabétisation à l’épicerie sociale ou du club de prévention, Génération Longjumeau. « On se connaît, on sait qui fait quoi . L’idée générale est de créer du lien social avec les adultes du quartier, de faire des choses ensemble. »

Les membres de la Maison Robinson sont en lien avec le collège sur les questions du collège mais aussi sur les questions éducatives, sur ce qui se passe dans le quartier, à la sortie du lycée ou sur des questions plus larges comme les problèmes liés à l’adolescence. Des contacts de grande proximité se sont aussi développés avec la FCPE locale.

Si les enfants parlent beaucoup de la Maison Robinson dans les écoles en souhaitant faire souvent des exposés sur la structure, la Maison Robinson est peu sollicitée par les instituteurs du quartier. Le renforcement de ce partenariat fait partie des objectifs 2004. Des contacts ont bien sûr eu lieu mais uniquement de façon ponctuelle alors que le partenariat se doit d’être envisagé de façon plus globale pour que s’instaure une vraie base de travail.

La Maison Robinson souhaite aussi reprendre contact avec le RASED dans le même objectif, pour que se construise une véritable expérience commune.

La Maison Robinson sent le besoin de renforcer ces partenariats pour aider les familles à rencontrer les bonnes personnes et à mieux discuter des problèmes rencontrés afin qu’elles ne se résignent pas sur des constats d’échec ou n’entretiennent pas l’idée d’une fatalité.

Les difficultés que rencontre la Maison Robinson sont le revers de leur succès.

Il s’avère que le local est devenu aujourd’hui trop exigu au vue du développement des activités et du nombre d’enfants et de parents accueillis. La recherche d’un autre local plus spacieux ou d’un deuxième local est envisagée.

Par ailleurs, le non-renouvellement des emplois-jeunes remet en cause le fragile équilibre budgétaire de la structure.

Enfin, le peu de reconnaissance accordée par la municipalité qui participe bien peu au financement de la structure contribue à sa fragilité économique. « On est soutenu par tout le monde sauf par ceux qui en bénéficient en premier lieu. »

évaluations réalisées

– Le rapport financé par le FNDVA intitulé « Associations d’enfances » en 2002.

– Une étude d’environ 50 pages réalisée par l’AFRESC en 2002. Cette évaluation a été réalisée à partir d’entretien d’enfants, de parents, d’animateurs, de partenaires, de commerçants du quartier sur une durée de 2 à 3 mois.

Ces documents sont disponibles sur le site de l’association.
La Maison Robinson souhaiterait renouveler ce type d’évaluation si elle trouve le financement pour le faire.

Modifications des pratiques et transformations sociales observées

La Maison Robinson s’est donnée le temps de créer un partenariat de qualité avec le CDAS PMI en prenant le temps de se découvrir, de connaître leurs fonctionnements respectifs, de connaître leurs principes d’action et leurs missions.
« Aujourd’hui notre regard est sollicité car nous avons une connaissance autre de la situation familiale . Les services institutionnels n’ont pas ce rapport de proximité alors que la Maison Robinson a tous les jours l’occasion de croiser les familles, parler devant la porte d’une boulangerie pendant une demi-heure … »
« C’est ça aussi qui fait que ça marche car on n’impose pas aux parents de venir pour discuter, les choses se discutent au quotidien et le CDAS PMI est très intéressé par ce rapport là. »

Au regard du turn-over important des assistantes sociales, la Maison Robinson assure une forme de permanence en existant depuis plusieurs années. « On est connu de tous les services municipaux sur le terrain parce qu’on y travaille, on échange. On est dans le paysage, on nous prend en compte, on n’a plus à se justifier sur notre existence. C’est une reconnaissance. »

C’est le collectif d’enfants qui se charge de faire découvrir la Maison Robinson aux nouveaux arrivants. « On voit régulièrement des enfants qui nous en amène d’autres et qui leur expliquent les règles de vie de la Maison Robinson, règles bien différentes des milieux scolaires et institutionnels : tu peux, tu as le droit de… »
« Cette communication horizontale, cet apprentissage par ses pairs qui peut se concevoir dans le monde adulte ne se conçoit pas encore au niveau des enfants. »
C’est un espace, une dimension humaine qui n’est pas pris en compte par les institutions mais qui existe à la Maison Robinson.

Le travail de pédagogie de projet permet d’accompagner les enfants depuis « la liberté d’entreprendre » jusqu’à la valorisation des projets et plaçant les enfants dans une démarche active de recherche et de faire qui encourage le développement des compétences, le renforcement de la motivation et de la prise de responsabilité.

Il n’y a pas encore assez d’années de recul pour évaluer un éventuel investissement dans des actions à caractère social des enfants fréquentant la Maison Robinson. « On peut constater un élan qui va dans ce sens mais il s’agit de démarches ponctuelles. »

La Maison Robinson a impulsé un élan et un développement des jeux collectifs le samedi après-midi. De plus en plus d’enfants jouent eux-mêmes, il y a visiblement un acquis. Les jeux peuvent être amenés par les adultes, ils sont repris par les enfants. C’est bien l’essence même de l’éducation populaire qui renforce l’imaginaire, la solidarité et la coopération.

On voit des liens qui se créent entre les familles et en dehors de la Maison Robinson. Ces familles n’ont plus besoin de se rencontrer à la Maison Robinson, les liens existent.
L’idée même de monter un projet se fait à l’initiative des parents sans passer par la Maison Robinson comme cette maman qui en a contacté d’autres pour s’occuper d’un jardin familial alloué par la mairie et trop grand pour elle.

Les actions de la Maison Robinson travaillent contre la logique de quartier. Bien qu’en restant essentiellement dans le QS 160 (Quartier Sud 91160 Longjumeau), la Maison Robinson amène les enfants d’un secteur à l’autre et favorise l’ouverture, la tolérance et le respect des autres.

Prolongements envisagés

La pérennisation de la Maison Robinson avec une équipe de cinq permanents et quelques vacations apparaît aujourd’hui comme un minimum nécessaire pour garantir la capacité de réponse de l’équipe. Des négociations avec le Conseil Général sont en cours pour trouver une solution durable. C’est l’enjeu majeur de cette année 2004.

La demande d’ouverture la nuit existe mais elle est toujours en discussion avec le Conseil général, toutefois, dans cette phase de pérennisation avec un fonctionnement de jour, la mise en place d’une activité de nuit demanderait de doubler le budget du personnel.

Valorisation

– La Maison Robinson a obtenu le Label « Fraternité 2000 » décerné par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité.
– L’association INTERMEDES a obtenu le prix Pierre Straus de prévention de la violence pendant l’enfance en 2002.
– La Maison Robinson a fait l’objet d’une émission « Maternelles » de France 5, nommée meilleure émission éducative 2003.

Contacts

– Sites Internet
http://assoc.intermedes.free.fr/
– Site concourrant à la réflexion concernant les questions de co-éducation et de co-parentalité : http://fondation.intermedes.free.fr/

– Adresses

Association INTERMEDES
Maison Robinson
Logement 117; Bâtiment C2
La Villa Saint Martin,
91 160 Longjumeau
Tél. : 01.64.48.60.61

Portable : 06.03.01.15.43

Fax : 01.69.79.00.36

E-mails :

maison.robinson@wanadoo.fr

intermedes@wanadoo.fr

Rédaction

Jean ROUCOU : roucou.jean@wanadoo.fr

Brigitte VIGROUX : bvigroux@free.fr

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