PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Education et formation décembre 2011 :

Accéder au site source de notre article.


Participation des parents à la vie des collèges en France

La participation des parents à la vie de l’établissement qui scolarise leur enfant peut prendre des formes diverses : rencontre avec les professeurs, adhésion à une association de parents d’élèves, accompagnement de sorties, présentation de leur métier aux élèves pour guider leurs choix en termes d’orientation scolaire et professionnelle, désignation comme délégués de classe, etc. L’ampleur et la forme de cette implication varient selon les caractéristiques des parents, en particulier leur propre expérience scolaire, et celles de leurs enfants, comme le sexe ou le niveau de compétences. Le panel 2007 va nous fournir quelques éléments pour éclairer un peu ces questions. Rappelons que cette enquête a pour objectif de suivre un échantillon de 35 000 élèves entrés en sixième en 2007 pendant toute leur scolarité secondaire et supérieure. Un grand nombre d’informations ont été recueillies sur la famille et l’élève : profession, diplôme et revenu des parents, scolarité de l’enfant dans le premier degré, niveau de compétence, estime de soi, etc. Quelques questions sont consacrées à la participation des parents à la vie de l’établissement : rencontres parents-enseignants, appartenance à une association de parents d’élève, désignation comme délégué de parent d’élève. La quasi-totalité des parents d’élèves de sixième ont rencontré au moins une fois un des professeurs de leur enfant : seuls 4,4 % déclarent n’avoir jamais eu de contact. Les réunions officielles parents-enseignants sont l’occasion privilégiée de ces échanges : 90 % des parents ont rencontré un professeur dans ce cadre. Les rencontres ponctuelles sont plus rares, mais assez fréquentes : 41 % des parents y ont participé. Plus précisément : 12,8 % des parents ont rencontré un professeur de façon ponctuelle, à l’initiative des deux parties ; 18,2 % des parents ont eu spécifiquement l’initiative de cette rencontre ; pour 9,9 % des parents, c’est un professeur qui a demandé une entrevue (tableau 1). L’existence de ces rencontres ponctuelles n’exclut pas la participation aux réunions officielles parents-enseignants, qui concernent 85 % de ces trois populations. En revanche, pour 54,7 % des parents, ces réunions parents-enseignants ont été la seule occasion d’un contact avec l’équipe pédagogique suivant leur enfant. La relation avec les enseignants est très majoritairement une tâche attribuée à la mère de l’enfant : dans 54,5 % des cas, c’est la mère seulement qui a assisté à la rencontre (tableau 2). Dans 35,2 % des familles, les deux parents ont fait le déplacement. Le père a été seul concerné par
la rencontre dans 8,6 % des cas. Une minorité de parents s’impliquent davantage dans la vie de l’établissement : 13,1 % sont membres d’une association de parents d’élèves ; 9,3 % sont devenus délégués de parents d’élèves au conseil de classe ou au conseil d’établissement (tableau 3). Le comportement des parents varie en fonction de leurs caractéristiques sociodémographiques et du niveau de compétences de l’enfant (tableau 4). En ce qui concerne les relations avec les professeurs, c’est le niveau de compétences de l’élève, approché par ses performances aux évaluations spécifiques du panel, qui a le plus d’influence. Quand l’élève a de faibles compétences, dans 57 % des cas, une rencontre ponctuelle a eu lieu entre les parents et un professeur. Ces rencontres ne surviennent que pour un quart des parents dont l’enfant a de très bons résultats aux tests : ces familles se contentent très généralement des réunions parents-enseignants pour établir un contact. Plus précisément, alors que la fréquence des rencontres à l’initiative des parents seuls varie peu en fonction du niveau de l’élève, celles qui sont demandées par les professeurs augmentent fortement quand l’élève est en difficulté : 17 % des professeurs sont alors seuls à l’origine d’une rencontre (contre 5 % quand il n’y a pas de problèmes scolaires) ; pour presque un quart de ces familles, l’initiative est conjointe (contre 5 % pour les bons élèves). Les difficultés scolaires de l’enfant provoquent donc une augmentation des échanges entre parents et professeurs, mais cette augmentation est en partie « subie » par les familles. Les parents de milieu populaire, en particulier quand ils sont peu diplômés, rencontrent un peu plus souvent les professeurs que les autres, généralement
à la demande d’un professeur : dans 16,3 % des cas, celui-ci est seul à l’initiative de la rencontre ; dans 17,0 % des cas, l’initiative est conjointe. Dans les familles où l’un des parents a au moins un bac + 3, ces proportions sont de 5,4 % et 9,0 %. En revanche, les rencontres ponctuelles dont les parents sont seuls à l’origine concernent 22,5 % des parents très diplômés contre 13,1 % de ceux qui ont au mieux le BEPC. Par ailleurs, parmi les parents ayant peu fait d’études, près de 10 % n’ont jamais rencontré un enseignant depuis le début de l’année scolaire. Ces écarts peuvent en partie s’expliquer par les performances moins élevées des enfants de parents peu diplômés, mais des analyses « toutes choses égales par ailleurs » montrent la persistance des écarts selon le diplôme, à un niveau moindre, quand on contrôle par les résultats aux évaluations.

Print Friendly
Categories: 4.2 Société

Répondre