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ACCROISSEMENT EN 2006-2007 DU POURCENTAGE ET DU NOMBRE DES JEUNES FRANÇAIS DONT LES PARENTS ONT IMMIGRE D’AFRIQUE DU NORD OU D’AFRIQUE NOIRE QU’ON PEUT DONC QUALIFIER « D’ENFANTS DE L’IMMIGRATION
ACCROISSEMENT EN 2006-2007 DU POURCENTAGE ET DU NOMBRE DES JEUNES FRANÇAIS DONT LES PARENTS ONT IMMIGRE D’AFRIQUE DU NORD OU D’AFRIQUE NOIRE QU’ON PEUT DONC QUALIFIER « D’ENFANTS DE L’IMMIGRATION »

Cette étude est menée pour la quatrième année consécutive sur les mêmes bases selon les mêmes procédures ce qui permet des comparaisons significatives.

Les chiffres des professeurs des écoles stagiaires 2006-2007 montrent un accroissement parmi les reçus dans les trois départements de l’académie du pourcentage de jeunes français dont les parents ont immigré d’Afrique du nord ou d’Afrique noire.

Il m’est apparu significatif de mesurer depuis 2003 le nombre de prénoms caractéristiques des pays de l’Afrique du Nord ( Hanifa, Najet, Kamel, Mohamed…..) ou de l’Afrique noire pour voir si le concours de professeur des écoles était un débouché pour les jeunes de la seconde ou troisième génération venue d’Afrique du Nord ou d’Afrique noire. La même procédure, les mêmes indicateurs ont donc été utilisés ces quatre dernières années.

Cette population de professeurs des écoles apparaît, quant à elle, très stable en pourcentage et en nombre entre 2003-2004 ,2004-2005et 2005-2006. est en augmentation assez importante en 2006-2007

153 professeurs des écoles stagiaires de l’académie de Créteil apparaissaient comme porteurs de prénoms d’origine maghrébine en 2003-2004, soit 11,53%.
Ils étaient en 2004-2005, 191 ( + 38) , soit 11,51%. ; ils sont 183 soit 10,86% en 2005-2006.

Ils sont 239 (+56 ) soit 13,10% en 2006-2007.

Plus de 200 nouveaux professeurs des écoles sont donc comme chaque année depuis trois ans dans l’académie de Créteil des « enfants de l’immigration » .

Il y a une très étroite corrélation entre les élèves issus de collèges classés ZEP et d’élèves « enfants de l’immigration », ce qui montre bien la concentration de publics issus de milieux défavorisés dans certains collèges de l’académie de Créteil.

Ces jeunes français ont très majoritairement des parents ayant immigré d’Afrique du nord, mais pour la première fois depuis quatre ans une dizaine de jeunes dont les parents ont immigré d’Afrique noire apparaissent dans les statistiques

Répartition en pourcentage des stagiaires « enfants de l’immigration » selon les départements
2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 Différence entre 2005-2006 et 2006-2007
Pour ceux affectés en Seine et Marne 5,66% 6,32% 6,50% 6,70% +0,20%
Pour ceux affectés en Seine Saint Denis 17,52% 14,72% 15,33% 17,59% +2,26%
Pour ceux affectés en Val de Marne 6,82% 12,53% 9,05% 10,57% +1,52%

Nombre de professeurs des écoles stagiaires dont les parents ont immigré d’Afrique du nord ou d’Afrique noire.

2003-2004

153 2004-2005

191 2005-2006

183 2006-2007

239 TOTAL
2003-2006

766

La répartition des professeurs des écoles stagiaires dont les parents ont immigré d’Afrique du nord ou d’Afrique noire est très différente selon les départements, mais tous à des degrés différents ont un accroissement du pourcentage de jeunes enseignants concernés.

Il y a donc une hausse de 2,26% en Seine Saint Denis ( département où sont affectés près de 50% des professeurs des écoles stagiaires de l’académie de Créteil) , de 1,52% dans le Val-de-Marne et de seulement 0,20% dans la Seine et Marne.

Près d’1 sur 7 environ des professeurs des écoles stagiaires de l’académie de Créteil reçus au concours 2006 apparaissent donc comme étant des « enfants de l’immigration ».

AU TOTAL ENTRE 2003 ET 2006 , 766 JEUNES FRANÇAIS DONT LES PARENTS ONT IMMIGRE D’AFRIQUE ONT ETE RECRUTES COMME PROFESSEURS DES ECOLES DANS L’ACADEMIE DE CRETEIL.

Comment expliquer cet accroissement en 2006 en pourcentage et en nombre de ces professeurs « enfants de l’immigration » ?

Ces jeunes professeurs ont durant leur scolarité pour la quasi-totalité d’entre eux été scolarisés dans des collèges classés ZEP.
Ce sont à plus de 80% des filles (même proportion que les statistiques générales du concours), assez jeunes ayant peu ou pas redoublé durant leur cursus scolaire et universitaire.

2006 correspond à la première année où passent le concours de professeurs des écoles, ceux qui ont été scolarisés pour au moins un an dans des collèges ayant bénéficié du classement et des moyens ZEP attribués de manière importante en 1998. Ce fait pourrait expliquer l’accroissement qui correspondrait donc à une meilleure réussite dans la durée d’élèves scolarisés dans des collèges ZEP

Si les années suivantes confirment cet accroissement, cela signifiera clairement que le classement ZEP intervenu en 1998 a pour la cohorte d’élèves concernés des conséquences très positives en terme de poursuite d’études longues et de réussite au niveau universitaire.

Le bilan des ZEP doit en effet se concevoir en voyant sur la durée de leurs études la destinée des élèves concernés.
Si le jeune ne redouble pas, cela signifie au minimum 7 ans pour la réussite à la licence et la préparation d’un concours.
Les jeunes reçus au concours 2006 étaient donc pour certains d’entre eux élèves en collège en 1998-1999, donc ayant été concerné en classe de troisième par les moyens attribués en 1998 aux Collèges ZEP.

Ces collèges souvent stigmatisés sont donc aussi, on le voit ici, des collèges où se construisent des parcours de réussite.

Ces 239 professeurs des écoles stagiaires recrutés en 2005, montrent également qu’il n’est pas possible de dire que les nouveaux professeurs sont trop souvent très éloignés de leur public.

Ces 239 jeunes ( très majoritairement des filles ) montrent que l’école est encore un outil de promotion sociale pour un certain nombre d’entre eux.

Ces jeunes filles, ces jeunes gens ne rendent-ils pas en devenant professeur des écoles ce que l’école leur a donné ?

JEAN-LOUIS AUDUC
29 septembre 2006

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