PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

« La MIPOP est une chance sur un territoire jeune et qui concentre un grand nombre de difficultés sociales comme celui de Grigny. »

Directrice de l’équipe de projet du GPV Viry/Grigny lors de la visite sur site le 3/10/03

Présentation de l’initiative

La Maison de l’Innovation Pédagogique et de l’Orientation Professionnelle (MIPOP) a été mise en place sur le territoire du Grand Projet de Ville de Grigny-Viry-Châtillon (Essonne) pour réunir tous les acteurs éducatifs et mettre en œuvre la convention « réussite scolaire » du GPV. (Voir sur site DIV www.ville.gouv.fr/infos/dossiers/indexhtml)

L’objectif est de participer à l’élaboration d’une politique éducative cohérente sur le territoire du GVP de Grigny et Viry-Châtillon en construisant une culture commune permettant un accompagnement du parcours éducatif de chaque enfant, de chaque jeune pour la réussite scolaire et l’intégration sociale.

Née le 3 avril 2002, la MIPOP est une association loi 1901. Elle est installée dans ses nouveaux locaux depuis mars 2003 et occupe 450m3 de bureaux dans l’ancienne école Molière qui constitue désormais un ensemble dénommé « Maison de l’éducation », le bâtiment accueillant aussi les services scolaires, enfance et éducation de la ville de Viry-Châtillon. L’équipe actuelle devrait être complétée par un poste de documentaliste, un poste d’animateur et un poste de secrétaire. L’effectif sera alors de 5 personnes.

Objectifs opérationnels

Les 5 grandes fonctions de la MIPOP sont :

– Être un centre de ressources au profit des acteurs de l’éducation,

– Structurer et animer le réseau des acteurs afin de favoriser les échanges d’expériences, et de pouvoir utiliser toutes les compétences pour développer des actions innovantes
sur les questions éducatives et d’orientation des jeunes,

– Faire connaître et valoriser les pratiques professionnelles,

– Être un lieu de formation pour les acteurs du monde éducatif, y compris les parents,

– Coordonner et piloter les actions mises en œuvre dans le champ de l’éducation, de l’enseignement et de l’orientation professionnelle,

Pertinence du projet et articulation avec les dispositifs d’éducation en responsabilité partagée

La convention constitutive du Grand Projet de Ville (GPV) de Grigny et Viry-Châtillon a été signée en janvier 2001 afin d’enrayer les processus de ségrégation sociale et de créer les conditions d’une attractivité durable du territoire.

Cette convention s’articule autour de trois enjeux « cœur de cible » : le renforcement de la protection du petit enfant et de l’enfant, l’amélioration significative de la réussite scolaire et la réduction massive du chômage.

Les objectifs ont été déclinés en quatre conventions thématiques et territoriales : habitat et peuplement, enfance et petite enfance, accès à l’emploi et réussite scolaire.
La MIPOP, qui a pour mission de mettre en œuvre la convention « réussite scolaire » du GPV, est au service de tous les acteurs éducatifs pour développer la co-éducation et renforcer la cohérence éducative sur tout le territoire.

Deux raisons justifient sa mise en place :
– Un besoin de formation pour les nombreux intervenants de cette jeune population afin d’apporter une cohérence dans les multiples messages que peut recevoir un même enfant.
– Répondre aux besoins de la communauté éducative qui ne se connaît pas et ne se reconnaît pas dans la capacité à travailler ensemble.

Initiateurs du projet

Les représentants de l’état et des collectivités territoriales qui ont mis en place le GPV de Grigny- Viry-Châtillon.

Méthodologie retenue

La MIPOP fonctionne sur la base d’un co-financement de fonds locaux et de fonds européens.
Les financeurs locaux proviennent des villes de Grigny et de Viry-Châtillon, de l’éducation nationale, de la Politique de la Ville, du Conseil Général, du Conseil Régional, et ponctuellement de la DDJS et d’autres partenaires.
Au niveau européen, la MIPOP bénéficie d’une mesure d’un des 4 axes du Programme d’Initiative Communautaire (PIC). Elle répond, en effet, à l’un des principaux projets du PIC Urban 2 lié à l’accès aux savoirs et à la culture et s’inscrit dans l’ambition des PIC d’élaborer des actions innovantes en favorisant des échanges d’expériences.

Lieu d’accueil de l’ensemble des acteurs, la MIPOP est un outil novateur inter-institutionnel dont le conseil d’administration est le reflet:
– un collège des collectivités territoriales : représentants des villes de Grigny et Viry-Châtillon, représentants du département de L’Essonne
– un collège des services de l’état et des personnalités qualifiées : sous-Préfet à la ville, inspection académique, DDJS, PJJ
– un collège de la société civile : parents et associations

Selon leur nature, les actions de la MIPOP s’adressent aux :
– Adhérents,
– élèves du 1er et 2d degré,
– Enseignants du 1er et 2d degré,
– Parents d’élèves,
– Responsables et bénévoles associatifs,
– Partenaires professionnels de la petite enfance (PMI, ATSEM, halte-garderie…)
– Public des missions locales et services jeunesse des villes du territoire,
– Professionnels socio-médico-éducatifs,
– Demandeurs d’emploi,

La MIPOP développe ses actions sur 5 axes principaux :

Co-éducation
– Accompagnement à la scolarité,
– Coteaux de l’Orge : la parole aux habitants,
– Régulation des conflits,

Orientation
– Info-métiers ; partenariat avec CIO, missions locales, bureau jeunesse BIJ, ANPE,

Maîtrise de la langue
– Formation croisées : Accès au langage dans une situation de plurilinguisme chez le jeune enfant,
– Lutte contre l’illettrisme,
– Ethnologie et construction de soi,

Santé
– Prévention des agressions à caractère sexuel et démarche d’éducation à la sexualité,

Innovation pédagogique
– Itinéraires de Découverte,
– Classes lecture-écriture,
– Plaquette « Lumières sur ma ville » : apprendre à connaître sa ville,
– Accompagnement scolaire,
– Ethnologie et construction de soi : une démarche de projet,
– TELEMAQUES : apprendre à regarder la télévision.

En quoi le projet peut-il être qualifié d’innovant ?

« Certains sites oeuvrent à la construction d’un outil novateur inter-institutionnel ancré dans la politique de la ville visant à répondre aux problèmes de l’échec scolaire, de l’orientation et de la formation professionnelle. Le terme d’outil de cristallisation veut rendre compte de cette démarche difficile. Elle est la traduction d’une volonté des acteurs de constituer davantage qu’un réseau, un lieu éducatif intégré dont la situation quelque peu en marge des dispositifs concentrerait la force de proposition. »
Rapport ministériel réalisé par J.Leydier, H. Mouchard-Zay et E. Mourlet, « Pour de grands projets d’éducation dans les grands projets de ville » remis à C. Bartolone le 11 avril 2002, p.48)

Les auteurs du rapport illustrent leur propos en citant l’exemple de la MIPOP sur le site de GrignyViry-Vhâtillon.

Le projet a t-il nécessité la formation des acteurs ?

A ce jour aucune formation spécifique n’a été engagée en ce sens.

Analyse des réussites et des résultats moins probants et des difficultés rencontrées

Travail par rapport aux stages en entreprise, le forum des métiers, est commun aux 5 collèges concernés par la MIPOP. Toujours dans le cadre de l’éducation à l’orientation la MIPOP propose un plan de travail en direction des classes de 6ème et 3ème.

« C’est l’action de la MIPOP qui a le plus de succès et qui répond le plus aux attentes des collèges. » Parole de la Principale du collège Jean Vilar à la Grande Borne (Grigny) lors de la visite sur site le 3/10/03

Pour les offres de formation professionnelles aux enseignants telle que la mise en œuvre des IDD en 5ème, il y a peu d’inscrits. Il s’agit là d’une question de fond, voire de concurrence entre les offres de formation MIPOP et celles du Rectorat.

La mise en cohérence de ces offres de formation semble difficile dans la mesure où les programmes de la MIPOP sont signés au mois de mars, ceux de l’éducation nationale n’étant connus qu’en septembre.

Il s’avère que l’outil MIPOP est immédiatement recevable lorsqu’il intervient sur les heures de travail, toutefois les offres de formations, et même celles traitant de l’innovation pédagogique, n’interpellent pas suffisamment les enseignants.
Malgré l’attrait des formations, il se pose aussi un problème de temps et de disponibilité car on évalue l’absence des enseignants sur le terrain à environ 1000 jours par année scolaire.
La domiciliation parisienne de bon nombre d’enseignants du second degré est un handicap supplémentaire.

Il reste que le pilotage et le repérage des interlocuteurs restent encore à mieux définir, à travailler sur les nécessaires articulations MIPOP/services de l’Etat et des collectivités afin d’assurer la pérennité de l’action publique et éviter la segmentation de celle-ci.
Mais ce travail inter-institutionnel et multi-partenarial est difficile « car le temps du travail en réseau n’existe nulle part. »

 » On croit que l’on est devant un partage d’idées simples mais ce n’est pas le cas. Les temps d’appropriation sont long et rencontrent beaucoup de résistance devant des évidences. » Parole de la directrice de l’équipe de projet du GPV à Grigny lors de la visite sur site le 3/10/03

Par ailleurs, le turn-over « affolant » des différents acteurs du projet est déstabilisant pour tous.

Toutefois, la mise en place du projet s’inscrit dans la durée et le travail déjà réalisé avec les associations prouve que « le maillage » progresse. La multiplicité des actions avec les centres non-scolaires, comme les maisons de quartier et le dispositif école ouverte de Viry-Châtillon, en est la preuve… même si, là encore, un travail de légitimation de la MIPOP doit se construire.

La responsabilité partagée constituant un but politique, la demande peut venir « d’en haut » (demande descendante) par une commande institutionnelle. Elle peut venir « d’en bas » (demande ascendante) depuis un groupe de parole d’habitants, d’élus ou de chefs d’établissements. Il existe une voie moyenne qui se généralise et qui est celle de « revisiter les dispositifs existants » souligne la directrice de la structure.
Il semble bien que ce soit cette démarche qui fonctionne le mieux dans la mesure où il y a portage du projet par un individu. « Le nœud de ces partenariats est d’accepter le regard de l’autre sur ses pratiques. » La directrice de la MIPOP

évaluations prévues

Aujourd’hui, le projet son et son développement se situe à mi-parcours du GPV et du programme PIC Urban 2.
Des groupes de travail thématiques ont été constitués afin d’établir une évaluation, déterminer les priorités et analyser les points de blocage, et proposer les adaptations nécessaires à l’optimisation des programmes pour la période 2004-2006.

Modifications des pratiques et transformations sociales observées

Il est à constater que, malgré tout, plus que sur le second degré, les choses bougent à Grigny sur le premier degré. « Il y a émergence d’une appropriation, d’une mutualisation et naissance d’une prise de conscience collective. »
Parole de la Principale du collège Jean Vilar à la Grande Borne (Grigny) lors de la visite sur site le 3/10/03

Ce sont les débuts d’une démarche où la MIPOP apparaît comme « un appui et un soutien fédérateur de réseaux. »
Parole du chargé de mission politique de la ville à Viry-Châtillon.

Le travail multi-partenarial de la MIPOP apparaît comme une grande première dans la communauté éducative. La démarche a provoqué « des débats de fond, longs, parfois douloureux mais souvent exaltés. »
Parole de la directrice de l’équipe de projet du GPV.

Valorisation

– Site Internet : www.int-evry.fr/mipop-viry-grigny

– Plaquette de présentation de la MIPOP

– La lettre de la MIPOP numéros 1, 1bis et 2

– Fiches actions : « Régulation des conflits », « La parole aux habitants », « Prévention des agressions à caractère sexuel et démarche d’éducation à la sexualité », « Télémaques », « Amélioration des dispositifs d’accompagnement scolaires », « Classes lecture-écriture », « Ethnologie et construction de soi », « Lumières sur ma ville », « Itinéraires De Découverte », « Lutte contre l’illettrisme 2002 » « Accès au langage dans une situation de plurilinguisme chez le jeune enfant. », « Info métiers »,

– Plaquette « Lumières sur ma ville »,

– Magazine du groupement d’intérêt public du grand projet de ville – PIC Urban 2 – de Grigny et Viry-Châtillon : « Projet de ville »,

– Adresse : MIPOP, Maison de l’Education, 14 avenue de Flandre, 91170 – Viry-Châtillon – Tél. : 01.69.24.76.11 ; mipop@wanadoo.fr

Rédaction

Jean ROUCOU : roucou.jean@wanadoo.fr

Brigitte VIGROUX : bvigroux@free.fr

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Categories: 3.6 Accompagnement

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