PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

in CESR 2012 :

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Sommaire
Introduction : Un rapport en porte?voix
I – En dix ans, l’exclusion a progressé sur tous les fronts
I – A : Explosion de la grande pauvreté
I – B : Elargissement des publics touchés : un fort pourcentage de la population survit
I – B.1 : Des jeunes sans perspective
I – B.2 : Retraités et personnes âgées dans la misère
I – B.3 : Cercle vicieux pour les personnes handicapées
I – B.4 : Double peine pour les détenus
I – B.5 : Des migrants au ban de la société
I – B.6 : Des femmes particulièrement exposées
I – C : Les facteurs d’aggravation
I – C.1 : Une école génératrice d’exclusion et d’illettrisme
I – C.2 : Précarités familiales
I – C.3 : Augmentation du chômage et précarisation de l’emploi
I – C.4 : Insuffisance de ressources, précarité énergétique et surendettement
I – C.5 : Aides inaccessibles et seuils infranchissables
I – C.6 : Des politiques publiques inefficaces
I – C.7 : Urbanisme, logement et hébergement
I – C.8 : Culture taboue
I – C.9 : Isolement, image dégradée
I – C.10 : Santé menacée
I – C.11 : Acteurs en difficulté
II – Que proposent les acteurs auditionnés ?
II – A : Garantir les droits fondamentaux
II – A.1 : Droit à la dignité
II – A.2 : Droit à la parole
II – A.3 : Droit à l’éducation
II – A.4 : Droit à la santé
II – A.5 : Droit au logement
II – A.6 : Droit à un travail qui permette à chaque homme et chaque femme d’assurer dignement son existence
II–B Coordonner les interventions permettant d’éviter le basculement
Conclusion

I – C : Les facteurs d’aggravation:
La situation échappe à tous et à chacun, générant une perte des repères, de grandes incertitudes ainsi qu’une crainte de l’autre et de l’avenir. Les causes, qui sont parfois elles?mêmes des conséquences, ne s’inversent que très difficilement, et se cumulent très souvent, jusqu’à conduire un individu ou un groupe à l’exclusion.
Chaque composante de l’exclusion qui suit joue un rôle dans les mécanismes de basculement dans l’exclusion, obéissant à une dynamique, un cercle vicieux, qui s’enclenche sur des situations déjà fragiles, ou récemment fragilisées, puis se cumule jusqu’au basculement lorsque les « filets de sécurité » ne peuvent plus jouer.
Certains de ces filets de sécurité se sont d’ailleurs tant dégradés qu’ils sont parfois eux?mêmes devenus des causes d’aggravation de l’exclusion.

I – C.1 : Une école confrontée à de trop nombreux décrochages 6 :
Nous avons décrit en première partie la situation de la jeunesse précaire en région. Il n’y a apparemment pas d’illettrés parmi les jeunes tant que ceux?ci sont dans le cadre de l’Education nationale, qui préfère affirmer que certains élèves présentent des difficultés d’apprentissage. On découvre donc que les illettrés existent une fois qu’ils sont sortis du système scolaire, et que ceux?ci représentent, en région, 15,9 %  de la population de plus de 16 ans. Pour ces personnes, l’exclusion s’annonce comme
une quasi certitude.
On sait pourtant déjà qu’au sortir du CM2, 20% des élèves ont de fortes difficultés à lire, écrire ou compter 7.
Les difficultés des enfants sont même repérables dès la maternelle. Or si les apprentissages ne sont pas réalisés avant la fin du primaire, les efforts de rattrapage coûteront cher sans pour autant donner de résultat.
Pourtant, la situation se retrouve à l’identique, d’année en année, en fin de troisième.
On ne peut dès lors que :
? déplorer le gaspillage de moyens publics, et surtout le temps perdu pour ces enfants pendant toutes ces années à nourrir un sentiment d’échec et de rébellion
? s’interroger sur la capacité de l’école à donner une égalité des chances à tous.
La considération de l’échec des personnes concernées comme un facteur d’affaiblissement de la richesse globale pourrait alimenter une volonté de prendre en compte ces personnes dans une logique de rattrapage et de prévention.

6 Voir le rapport de F. BOUREL et M. DETRE : L’implication des associations dans la lutte contre Illettrisme en région Nord?Pas de Calais, CESER, 2006.
7 Noter le rapport à venir : L’Ecole de la première chance, CESER, 2013.

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