PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs




Règles de conduite qui prescrivent comment l’homme doit se comporter. Toute société est amenée a générer un système de règles positives pour réguler les comportements sociaux des individus qui la composent. Dans la Chine archaïque, les formes rituelles (loto sensu) sont la clef de voûte de l’ordre social traditionnel. Les fondements philosophiques du ritualisme chinois sont lies à « la propension des choses », F, Jullien, 2003.

Les théories du rituel dans la civilisation occidentale présentent une grande hétérogénéité qui relie les domaines de la religion, de la magie et du sacré. L’approche fonctionnaliste permet de comprendre à la manière d’E.Durkheim comment à travers des sentiments collectifs, une société s’unifie et « prend conscience de soi ». A. Van Gennep, 1909, a construit une typologie pertinente fondée sur des critères formels à partir des rituels life crisis individuels (naissance, puberté, initiations, etc.) et des rituels cycliques.

L’approche symboliste considère que le rituel « dit quelque chose » plutôt qu’il ne « fait quelque chose ». La perspective herméneutique, « cryptologique », au sens de D.Sperber,

1974 ouvre la voie à une quête interprétative illimitée.

L’approche « pragmatique » considère ce que « fait » le rituel.

Une « épistémologie du secret» de l’initiation, de la transmission et de l’intégration du savoir, nous invite à considérer des attitudes cognitives qui à travers ces «mystères» construits par le rituel, donne un sens à  l’individu, au monde qui l’entoure et qu’il transforme à travers ses activités.

L’école est-elle une organisation rituelle? Pour O. Galland, 1993, « le déclin de la ritualité se manifeste aussi au sein de l’école où cérémonies, remises de diplômes, symboles vestimentaires et emblématiques tendent à disparaître. Le diagnostic général ne peut être mis en doute: les rites de passage perdent de leur force symbolique et de leur pouvoir de scansion».

Pourtant C.Wulf, 2003, soutient que « dans cette institution qu’est l’école, l’éducation et la socialisation continuent à être organisées et réalisées sous forme d’actes rituels ». Les rituels ont un aspect corporel, scénique, expressif, spontané et symbolique; ils sont réguliers, non instrumentaux et efficients. Ils ne sont pas sans ambiguïté; en général, ils unissent ce qui est hétérogène et contradictoire dans leur arrangement scénique.

Les notions de« ritualisation » ou de « comportement rituel» permettent de décrire des formes de l’agir social qui contiennent des éléments rituels tels que la formalité, la fixation et la répétition mais qui pourtant ne prennent pas encore la forme de rituels.

Sur un plan plus général, C.Wulf, 2007, considère le désir mimétique. Comme constitutif de l’apprentissage du savoir pratique rituel qui est à la base de la dynamique des rituels:

«Celle-ci exige à la fois répétition et différence et c’est cette double orientation qui produit les énergies capables de générer les mises en scène et les représentations des actions rituelles». Les rituels sont action performative.

 

 

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