PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Laboratoire GRESCO – Université de Poitiers – le 19 février 2013 :

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Les rapports entre local et national constituent un point de tension dans l’école française, comme dans un ensemble de services publics. Les mesures en matière de décentralisation, de déconcentration ou de territorialisation, se sont sédimentées depuis trois décennies (Politix 2012). Le recours au local frappe par son ampleur (de la maternelle à l’Université) et par la multitude des acteurs impliqués sur les scènes éducatives locales (van Zanten 2001) : collectivités locales, services déconcentrés d’autres ministères, secteur associatif, etc. Ce mouvement s’accentue pour la période récente. Pour ne prendre que quelques exemples, la mandature présidentielle 2007-2012 a été marquée par une expansion du volet éducatif de la politique de la ville avec l’émergence d’un ensemble de dispositifs localisés destinés aux élèves des quartiers populaires : internats d’excellence, busing, cordées de la réussite, banques de stage, etc. (Ben Ayed 2013), auxquels on pourrait ajouter, au niveau universitaire, les dispositifs de « discrimination positive » menés, institution par institution, sur des critères socio-territoriaux dans les grandes écoles. L’un des « marqueurs » de cette période fut également la réforme de la carte scolaire mettant particulièrement en tension les espaces scolaires locaux (Oberti, Préteceille et Rivière 2012, Ben Ayed, Broccolichi et Monfroy 2013).

Les orientations esquissées par l’actuel Ministère de l’Éducation nationale s’agrègent autour de « l’acte III » de la décentralisation, dans les domaines de l’orientation et de la formation professionnelle. Le projet d’une « école du socle », appréhendé par certains comme le moyen d’un « aménagement éducatif du territoire », est progressivement introduit par le biais d’expérimentations localisées dans certains réseaux Éclair (Écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite). L’autonomie pédagogique et le travail par projet sont toujours perçus comme des leviers de la « modernisation » de l’école.

– Des transformations de la maternelle à l’université

L’Université n’est pas en reste. La loi LRU a accru le recours aux financements régionaux qui ne se limitent plus aux seules infrastructures mais s’étendent également aux fonctionnements et aux contenus : offre de formation, études doctorales, politique de recherche, etc. Sous l’influence des structures d’évaluation (AERES), les injonctions à la professionnalisation des formations universitaires se font de plus en plus insistantes (Neyrat 2008), en lien avec les « attentes » et les « besoins » locaux. Ces évolutions coïncident avec l’émergence de thématiques de recherche en sociologie qui mettent au jour la fragmentation spatiale du champ universitaire et l’existence d’inégalités territoriales, tant en terme d’offre de formation que de trajectoires des étudiants (Nicourd, Samuel, Vilter 2011). Le cas particulier des antennes universitaires retient particulièrement l’attention concernant leur contribution à la réussite ou l’échec des étudiants, aux modes sociabilités estudiantines ou aux processus d’acculturation académique (Beaud 2002, Millet 2003, Tribess 2011, Truong 2010).

– La spatialisation des problèmes éducatifs pour quels effets ?

Cette spatialisation croissante des problèmes éducatifs interroge le sens des politiques éducatives en termes d’unité du service public d’éducation, de conditions d’accès à l’éducation, d’égalité de traitement et de formes d’encadrement. Elle appelle la production de recherches permettant d’appréhender finement les effets engendrés par la multiplication des dispositifs localisés. L’objectif de ce colloque est de faire le point sur les travaux existants et d’ouvrir des perspectives à travers les axes suivants :

– Axe 1 : (re) penser les inégalités de scolarisation et de formation

– Axe 2 : spatialisation des problèmes éducatifs et nouvelles formes d’encadrement

– Axe 3 : Les nouveaux professionnels de l’action éducative locale, l’entrée dans le métier et les trajectoires professionnelles enseignantes

Comité scientifique

Président : Choukri Ben Ayed, Université de Limoges GRESCO

Catherine Agulhon (Université Paris-Descartes CERLIS), Lorenzo Barrault (Université Paris I – CESSP / INRA), Choukri Ben Ayed (Université de Limoges – GRESCO), Stéphane Bonnéry (Université Paris 8 – CIRCEFT), Sylvain Broccolichi (Université d’Artois – RECIFES), Marlaine Cacouault-Bitaud (Université de Poitiers – GRESCO), Joanie Cayouette-Rembliere (ENS-EHESSCMH), Séverine Chauvel (ENS-CMH), Fabrice Dhume (ISCRA) , Bertrand Geay (Université de Picardie – CURAPP), Sandrine Garcia (Université Paris Dauphine – IRISES), Dominique Glasman (Université de Savoie – LLS), Mathias Millet (Université de Poitiers – GRESCO), Benjamin Moignard (Université Paris 12 – CIRCEFT), Ugo Palheta (Université Lille III – PROFÉOR-CIREL), Fabien Truong (Université Paris 8 – CMH), Agnès van Zanten (Science Po – OSC-CNRS)

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Categories: Généralités et ARF

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