PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Jean-Richard Cytermann
Séminaire EHESS

Séance du 6 décembre 2007 : la mise en œuvre du socle commun

I Problématique de la séance

• le socle commun de compétences et connaissances est un des éléments clés de la loi d’orientation et d’avenir pour l’ Ecole de 2005 , dite « loi Fillon

• le socle commun est dans la logique du collège unique ; sa mise œuvre aurait du être un des volets de la loi de René Haby de 1995 , dont le volet programmes n’ a jamais été vraiment mis en œuvre . Il est même à la limite dans la logique de l’ école unique à la scandinave puisque il considère au fond la scolarité obligatoire comme un tout .Il tranche au fond sur le rôle du collège entre antichambre du lycée ou lieu garantissant l’ acquisition d’une base commune à l’ issue de la scolarité obligatoire .

• Dans cette logique , le socle commun répondrait à une logique d’ équité du système éducatif ; tel est le fondement des positions d’ auteurs dans la logique de la nouvelle critique sociale comme Marie-Duru –Bellat ( « l’inflation scolaire ) ou François Dubet ( Qu’est ce qu’une Ecole juste ? ) : »On donnerait alors la priorité à une égalité de résultats définie comme l’ atteinte par tous d’un bagage commun dont la valeur serait intrinsèque et non distinctive « ;Cette idée d’ équité se retrouve dans le rapport Fauroux , dans les ouvrages de Claude Thélot autour du grand débat pour l’ Ecole ( faire réussir tous les élèves) et dans les recommandations du Haut Conseil de l’ Education .On pourrait penser que la notion de socle commun à un caractère progressiste

• Mais la notion de socle commun de connaissances et de compétences fait référence à la notion de compétences et renvoie à la querelle « connaissances vs.compétences ) .Il n’est pas forcément éloigné des concepts de l’enquête PISA de l’OCDE qui mesure certaines compétences à la fin de la scolarité obligatoire Elle renvoie aussi explicitement au cadre de référence européen

• Ces références à des travaux d’organisations internationales , soupçonnées de promouvoir une approche « libérale de l’ Ecole « , ajoutée à l’ expression de « SMIC culturel « ou « kit de survie « parfois attachée au socle commun , explique l’ hostilité de milieux traditionnalistes ou élitistes mais aussi de la plupart de syndicats d’enseignants du second degré dans le SNES ;La frontière entre partisans et adversaires du socle commun n’est pas unclivage droite gauche mais renvouie à des qurelles plus anciennes ( oopositions primaires secondaires , positions sur la réforme des TPE …. )

• La mise en œuvre du socle commun va à l’encontre de décisions antérieures qui ont rapproché le collège du lycée en l’ éloignant du primaire et notamment la question de la polyvalence des enseignants de collège ou de la fixation disciplinaire et noncoordonnée des programmes . l’ architecture LOLF retenue avec un programme premier degré et un programme second degré va aussi à l’encontre de la logique du socle commun

• Dans ses recommandations et ses son avis sur le projet de décret sur le socle commun, le Haut Conseil insiste sur des conditions de réussite de la réforme : fixation de paliers intermédiaires ( fin du CE1 et de l’ école primaire) renforcement des horaires consacrés aux apprentissages fondamentaux , individualisation des apprentissages , accompagnement et soutien à l’ intérieur de l’ école et du collège

• Une importance toute particulière est donnée à l’ évaluation : développement de nouveaux outils , rénovation du diplôme du brevet pour permettre l’ évaluation du socle , importance de la formation initiale et continue

• les recommandations insistent sur l’ articulation entre programmes et compétences : l’ acquisition d’une compétence requiertla contribution de plusieurs disciplines et réciproquement une discipline contribue à l’ acquisition de plusieurs compétences . Les conséquences en terme d’élaboration des programmes de ces constatations , ne sont pas clairement établies

Conclusion : Cette réforme , dont l’ intérêt de principe est évident , dépendra pour sa réussite des acteurs ;La référence au socle commun dans le discours des politiques est fluctuante ; les mécanismes d’ élaboration des programmes n’ont peut –être pas intégré cette notion de socle commun .Certains acteurs majeurs de l’ élaboration des programmes ont une attitude partagée (Inspection générale de l’ Education nationale )

II Présentation de l’ intervenant :

Alain Bouvier est ancien directeur d’IUFM , ancie n recteur d’académie et membre du Haut Conseil de l’ Ecole

III Eléments bibliographiques et documents joints :

• Avis et recommandations du Haut Conseil , joints
• Fiche du séminaire 2006-2007 sur le collège unique , jointe
• G ;Chapelle et D.Meuret (coord.) « Améliorer l’ Ecole « PUF 2006
• F.Dubet « Qu’est ce qu’une école juste ? »Seuil 2004
• C ;Lelièvre : , » l’ Ecole obligatoire pour quoi faire ? »

Document(s) associé(s) :

doc/coll-ge_uniqueJRC.doc

pdf/Formationdesmaitres.pdf

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