PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

in La note de veille n° 178 – Juin 2010 :

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Sur les territoires, promouvoir la mobilité sociale par un investissement dans les personnes

L’idée d’une socialisation de la politique de la ville recouvre une réorientation vers des actions relevant de l’investissement social. De manière articulée au parcours de vie, il s’agit de développer les capacités des personnes, notamment dans l’enfance et l’entrée dans l’âge adulte, considérées comme des périodes sensibles.

Par là, on prévient les situations de « trappe à pauvreté » ou d’exclusion et l’on
favorise la mobilité sociale des individus. L’option d’une action positive en fonction des origines n’a pas été jusqu’ici retenue. Cette réorientation se traduit dans les politiques territorialisées, notamment depuis la mise en place de la dynamique « Espoir banlieues », en dépit des difficultés de montée en charge de certains dispositifs. Dans ce cas de figure, la qualité des services sur certains territoires est le moyen de valoriser leur vocation républicaine de promotion, dès lors qu’ils accueillent de façon privilégiée des populations précaires ou migrantes.
Plusieurs appels à projets ont été initiés pour des services à la petite enfance accessibles aux ménages les moins favorisés, dans une perspective de prévention précoce des inégalités sociales de développement et pour favoriser l’accès à l’emploi des mères.

En 2007, 91 % des enfants de
moins de 3 ans relevant de familles les plus modestes (premier quintile des revenus) étaient gardés principalement par leurs parents, contre 31 % pour les familles les plus favorisées (cinquième quintile des revenus). Les enfants des familles vulnérables sont pourtant ceux qui bénéficient le plus des expériences en milieu préscolaire, si les services offerts sont de qualité.

L’appel en matière d’accueil des jeunes enfants dans les territoires de la politique de la ville illustre la recherche de réponse à des difficultés spécifiques : il s’agit de promouvoir des modes de garde souples et adaptés aux contraintes des personnes caractérisées par un emploi peu qualifié, un faible niveau de revenu, un enclavement
géographique, et des horaires atypiques52.

La méthode de l’appel à projets et son caractère exceptionnel ou d’expérimentation soulèvent toutefois la question de l’essor ou de la généralisation des services ainsi créés, hors la sphère des politiques et des financements de droit commun.

La politique éducative est un autre volet. Le programme de réussite éducativeconcerne déjà 245 000 enfants dans 644 communes, auquel s’ajoutent des mesures liées à l’excellence (internats et tutorat dits « cordées de la réussite »). Plus fondamentalement, le ciblage des moyens dans certains établissements est une piste récurrente, sans que l’actuel périmètre de l’éducation prioritaire, bien que recentrée sur les « réseaux ambition réussite », soit forcément le cadre le plus pertinent.

La division des effectifs des classes est notamment pratiquée en Suède ou aux Pays-Bas, qui ont des quartiers connaissant des difficultés semblables aux nôtres. Une étude, sur des données déjà anciennes, a d’ailleurs estimé que cette division pourrait être réalisée en France à moyens constants en n’augmentant que d’une unité la taille des autres classes.

De petits effectifs ne remédient toutefois pas aux problèmes de qualité ou d’expérience de l’encadrement scolaire. Une meilleure coopération entre les familles des quartiers, souvent entravées dans l’exercice de leurs responsabilités éducatives par des facteurs qu’elles maîtrisent peu ou mal, et les professionnels est également mise en oeuvre dans un but de réussite éducative.

La médiatisation récente du dispositif de la « mallette des parents », expérimenté dans les collèges de l’Académie de Créteil, a offert un éclairage bienvenu sur cette stratégie. L’objectif était d’accroître la participation des parents d’élèves de 6e à lascolarité de leurs enfants. Tel qu’il a été déployé, ce dispositif s’est avéré relativement efficace et peu coûteux (moins de 1 500 euros par collège).

Pour les jeunes sortis sans qualifications du système scolaire, l’objectif reste celui d’une deuxième chance, à l’exemple du contrat d’autonomie, qui inclut une dimension de coaching. Proposé durant trois années (2008-2011) à 45 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans les plus en difficultés pour les placer en emploi, en formation ou en création d’entreprise, il a connu une montée en charge très progressive (3 000 contractualisations en 2008, en net rattrapage en 2009), retardée par la volonté de s’ouvrir à denouveaux opérateurs (hors missions locales)

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