PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Les compétences, un dispositif à la marge pour faire bouger l’institution scolaire? (J-M Berthet, Prisme) L’évaluation des compétences des 6ème et 7ème piliers du socle commun serait-elle un dispositif créé à la marge, avec le projet de faire bouger l’institution scolaire? C’est la question posée par Jean-Marc Berthet (professeur associé à l’université Versailles/St Quentin, et consultant) lors de la conclusion de la première journée de l’université d’été de Prisme. Il se demande si l’institution pourra intégrer cette forme d’intelligence, qu’il appelle "situationnelle". L’Ecole nous enseigne en effet des certitudes, alors que nos compétences nous permettent de gérer des incertitudes. Leur prise en compte s’inscrit dans le grand mouvement actuel de l’individuation. Avant lui, Jean-Claude Guérin, inspecteur général honoraire, avait demandé qu’on s’intéresse "enfin" aux personnes, à la personnalité de chacun, considérée globalement et avec ses besoins.

Une table ronde consacrée à l’évaluation des compétences a été l’occasion de se demander à quoi elle servait. S’agit-il d’une seconde forme d’évaluation, à côté du brevet ou du bac, ou d’un outil dont dispose l’élève pour prendre conscience de ses acquis, construire son parcours, identifier ses besoins, préparer son orientation? Le débat a notamment porté sur le livret expérimental de compétences. Un enseignant du lycée pilote innovant international (Poitiers) explique comment l’équipe a renoncé à lister des compétences, et s’est inscrite dans le cadre européen, laissant à l’élève le soin de "faire le tour de ses activités", d’aller voir le professeur, l’animateur de quartier, voire le parent, qui valide l’acquisition de telle ou telle compétence, puis de revenir vers l’enseignant référent qui valide à son tour. Une enseignante souligne alors l’importance d’apprendre, très tôt, aux enfants, à identifier ce qu’ils ont appris et ce qu’ils savent faire. 

Yves Peuziat, IA-IPR en charge du dossier dans l’académie de Rouen, évoque la crainte de nombreux enseignants de voir ce qui relève du périscolaire "contaminé", affecté par la dimension évaluative, par le scolaire. Mais il souligne aussi la nécessité d’une formalisation des pratiques pour qu’elles s’inscrivent dans la durée, tandis que d’autres, dans la salle, craignent qu’en 2012, il soit mis fin à l’expérimentation d’un livret plus riche que le LPC (le livret personnel de compétences), et que l’Education nationale se révèle incapable de faire confiance à d’autres acteurs sociaux, par exemple aux municipalités qui ont un conseil d’enfants ou de jeunes, où indiscutablement ils acquièrent des compétences…

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Categories: 3.3 Compétences

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